13 novembre : Le trio des terrasses

Le restaurant le Carillon, première "terrasse" rafalée le 13 novembre

Après avoir exposé le contexte et le déroulement des attentats du 13 novembre 2015, et retracé le parcours des trois tueurs du Bataclan, en plus de l’un des kamikazes du Stade de France, dans cette seconde galerie de portraits nous passons en revue le trio responsable des tueries des terrasses du Carillon, du Petit Cambodge, de la Bonne Bière, de Casa Nostra, de la Belle équipe, et du Comptoir Voltaire, composé d’Abdelhamid Abaaoud, acteur fondamental de l’opération multisites, Chakib Akrouh, et Brahim Abdeslam, frère aîné de Salah Abdeslam et tenancier du café les Béguines dans la commune bruxelloise de Molenbeek-Saint-Jean.

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Le trio du Bataclan… et celui qui aurait pu en faire partie

L'intérieur du Bataclan, théâtre du carnage du 13 novembre 2015

Après avoir dans une première partie rappelé le contexte et le déroulement des attentats du 13 novembre 2015, nous passons en revue les portraits et les parcours des différents acteurs et complices des attentat du 13 novembre 2015, à commencer par le trio responsable du massacre du Bataclan.

Foued Mohamed Aggad, Samy Amimour et Ismaïl Omar Mostefai se distinguent de tous les autres tueurs du 13 novembre, et des accusés au procès des attentats d’être originaires de France. Les frères Abdeslam étaient titulaires d’un passeport français, mais ayant passé toute leur existence en Belgique, on ne peut pas dire que le cas soit comparable. Wissenburg, Drancy, Chartres, telles sont les trois villes dans lesquelles ces trois hommes se sont progressivement daéchisés, avant de prendre le départ pour la Syrie, dès 2013, s’y aguerrir, et revenir dans leur pays natal pour participer – au nom de la vengeance – au carnage des attentats du 13 novembre. Deux de ces cas ont par ailleurs été l’occasion des ratés les plus monumentaux des services de renseignement français, ce qui augmente le scandale que ces trois hommes aient pu un jour pouvoir perpétrer ce qu’ils ont perpétré. Ces ratés sont des pièces du puzzle plus général de l’abandon du Bataclan. Nous avons ajouté à ce trio de portraits celui de Bilal Hadfi qui initialement semblait promis à faire partie du groupe qui a commis le massacre du Bataclan, mais qui inexplicablement a changé de planque en pleine nuit, rejoignant le groupe qui se fera sauter au Stade de France.

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Entretien ERFM sur le massacre de Charlie Hebdo

Vendredi 4 février 2022, j’étais interviouvé, dans le cadre de l’émission « Pourquoi tant de haine ? », par Monsieur K sur les ondes d’ERFM, la web radio du site Egalité et Réconciliation, association fondée et dirigée par Alain Soral, aujourd’hui réfugié en Suisse, à propos de mon ouvrage sur « le massacre de Charlie Hebdo, l’enquête impossible », publié en juillet 2021 aux éditions le Retour aux sources. A la différence des entretiens précédents (1, 2), dans celui-ci nous explorons plus systématiquement la piste de l’opération sous faux-drapeau, qui le temps passant, il faut bien le dire, apparaît comme une évidence de plus en plus écrasante, que l’on analyse la tuerie sous l’angle du « laisser faire » ou du « faire soi-même ».

https://www.egaliteetreconciliation.fr/Pourquoi-tant-de-haine-45-Les-attentats-de-Charlie-Hebdo-avec-Francois-Belliot-67175.html

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La destruction de Bernard Petit, patron du 36 quai des Orfèvres

Alors qu’il n’existe aucun cas de haut fonctionnaire ayant eu à rendre des comptes pour l’anticipation et la gestion au mieux calamiteuse, au pire coupable, d’événements sanglants comme le massacre de la rédaction de Charlie Hebdo du 7 janvier 2015 ou les attentats du 13 novembre 2015 – la même remarque pourrait être faite pour la si mal nommée « crise sanitaire » dans laquelle nous nous enfonçons inexorablement depuis près de vingt mois comme dans des sables mouvants – le cas de Bernard Petit, l’ancien patron du 36 quai des Orfèvres – la Police Judiciaire de la Préfecture de Police de Paris –, nous donne l’occasion de montrer par un exemple éclatant qu’au besoin, les sanctions les plus lourdes peuvent être prises contre un fonctionnaire très haut placé, pour un prétexte dont le caractère décisif est loin d’être évident. Ce qu’on appelle le deux poids/deux mesures pour évoquer le gouffre qui s’approfondit jour après jour entre les élites et les simples citoyens, les premières toujours « responsables mais pas coupables », les seconds toujours « pas responsables mais coupables », peut se constater également dans les hautes sphères du pouvoir, dès lors que l’on dérange le dispositif ou grippe son fonctionnement, et il ne s’agit pas d’une question de compétence ou d’incompétence. Le régime républicain privilégiera toujours l’incompétent servile au compétent indépendant, couvrant le premier en toutes circonstances, quelles que soient ses casseroles, et détruisant le second sans pitié, aussi irréprochables soient ses états de service – la question de l’intérêt supérieur des Français et de leur sécurité, est-il besoin de le préciser, n’entrant jamais en ligne de compte. Nous avons rapporté dans notre ouvrage Le massacre de Charlie Hebdo, l’enquête impossible, le cas du patron du RAID Jean-Michel Fauvergue, limogé en 2017 pour le plus captieux des prétextes en plein état d’urgence terroriste, voyons maintenant celui de Bernard Petit, qui en tant que patron de la PJ de Paris coordonnait les enquêtes les attentats de janvier 2015, brutalement placé en garde-à-vue le 3 février 2015, aussitôt dégradé, limogé, humilié, et toujours en attente de son procès six ans après les faits.

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7+2+x=15 : l’équation interdite des attentats du 13 novembre (2/2)

3 septembre 2021 : diffusion sur Arte des Ombres du Bataclan, documentaire réalisé par Francis Gillery

Francis Gillery est un réalisateur de films documentaires depuis 1996, travaillant d’habitude pour France télévision, qui s’est déjà intéressé à des sujets sensibles, comme l’assassinat de Jean de Broglie le 24 décembre 19761 , la mort suspecte de Pierre Bérégovoy le 1er mai 19932, l’assassinat du procureur Borrel à Djibouti en octobre 19953, la mort spectaculaire de Lady Diana à Paris le 31 août 19974.

Les ombres du Bataclan consiste pour l’essentiel en une synthèse artistique des réactions et commentaires de la plupart des principaux protagonistes de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats de 2015, mise en place en février 2016, à l’initiative du groupe Les Républicains et du député George Fenech, commission présidée par George Fenech et le député PS Sébastien Pietrasanta, qui a rendu ses conclusions en juillet 2016, dans un rapport en deux volumes dont la consultation peut s’avérer des plus instructives, comme nous avons pu nous en rendre compte dans la première partie, même si l’intéressant gît souvent dans ce qui n’est pas dit plutôt que dans ce qui est dit.

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  1. L’assassinat de Jean de Broglie, une affaire d’État, diffusé sur France 3, 2016 []
  2. La double mort de Pierre Bérégovoy, France 3, 3 mai 2008 (avec Hubert Marty-Vrayance). Production : Cie des Phares et Balises – France3 []
  3. La Légende du juge Borel, diffusé sur Arte le 17 octobre 2010, 90 min. Production : Cie des Phares et Balises – France3 []
  4. Diana et les fantômes de l’Alma, France 3, 25 août 2007, 90 min. Production : Artline Films – France 3 – RTBF – SBS-TV Australia []

7+2+x=15 : l’équation interdite des attentats du 13 novembre (1/2)

Brigade d'intervention, livre trop méconnu de Laurence Beneux publié début 2020 aux éditions du ChercheMmidi

Alors que s’est ouvert le 9 septembre 2021 au Tribunal judiciaire de Paris, sur l’île de la Cité, le procès des attentats du 13 novembre 2021, l’occasion nous semble justifiée de publier six pages consacrées à ces événements, extraites de notre ouvrage, paru fin juillet 2021 aux éditions le Retour aux Sources : Le massacre de Charlie Hebdo, l’enquête impossible, intitulé « addendum : une omission gravissime de la commission d’enquête sur le massacre du Bataclan » (p. 72 à 79). Le titre sibyllin que nous avons choisi pour le présent article : 7+2+x=15, une équation à une inconnue très facile à résoudre, suggère que les commissionnaires ont laissé de côté – sciemment ou involontairement, c’est ce que nous allons examiner – une pelote fondamentale qu’il était pourtant un jeu d’enfant de démêler. Il nous a semblé tout aussi opportun, en complément, de rapporter des productions et publications récentes ou qui nous avaient échappé au moment de la publication de notre ouvrage, susceptibles d’enrichir le débat, qui est très loin d’être clos, et dont des aspects nouveaux surgissent régulièrement dans les médias ou ailleurs. Nous évoquerons ainsi, dans une seconde partie (1/2), un documentaire de Francis Gillery diffusé sur Arte le 3 septembre 2021, intitulé Les ombres du Bataclan, qui revient en détail sur cette omission, et qui a suscité une très vive quoique trompeuse polémique, jusque dans les murs du Tribunal judiciaire de Paris, où il a été cité par des avocats des parties civiles le 10 et le 22 septembre derniers ; également le livre de George Fenech, ancien président de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats de 2015, intitulé Le procès et publié le 25 août 2021, qui prétend résumer l’affaire en déminant certains de ses aspects les plus polémiques, en oubliant malheureusement l’entêtante équation. Nous avons enfin jugé utile d’évoquer dans un article annexe, même si la relation ne saute pas aux yeux, l’histoire incroyable de l’ancien directeur de la Police Judiciaire de Paris, Bernard Petit, et son ouvrage autobiographique Secrets de flic, publié en juin 2018, dans lequel il raconte notamment sa très brutale mise à l’écart, le 4 février 2015, alors qu’il avait « organisé la traque des frères Kouachi, pisté Amedy Coulibaly, et donné l’assaut contre l’Hyper Cacher », comme il l’écrit lui-même.

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Un ouvrage anticomplotiste (AC) sur le massacre de Charlie Hebdo

couverture d'Et soudain ils ne riaient plus, publié en janvier 2016 aux éditions les arènes

Dans le cadre de la parution de mon ouvrage Le massacre de Charlie Hebdo : l’enquête impossible, aux éditions Le Retour aux Sources, je publie une série d’articles et études touchant au sujet de près ou de loin, que je n’ai pas jugé indispensable d’intégrer à un ensemble qui, le temps passant et le travail avançant, a pris des proportions que je n’imaginais pas au départ (360 pages). Dans ce premier addendum, je décortique l’un des premiers ouvrages de référence sur le massacre de Charlie Hebdo publié en janvier 2016 : Et soudain ils ne riaient plus. Il faut en effet savoir, qu’en plus d’une couverture médiatique frauduleuse, à tout le moins partiale, et d’une omerta politique pendant des années, l’opération d’enfumage a été complétée par toute une série d’ouvrages, dont les vices et lacunes sont trop criants pour ne pas éveiller la suspicion. Eu égard à l’ambition affichée par les quatre auteurs de ce livre, il m’a semblé légitime de ramener ce travail à ses justes proportions : une œuvre de propagande plus qu’une œuvre de nature historique au sens professionnel du terme.

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Émission sur le terrorisme en France + extraits censurés

Pas devant les caméras, du père de victime Patrick Jardin, l'un des rares livres sur les attentats du 13 novembre qui ose en attaquer frontalement la version officielle

Début février 2021, j’ai participé sur Radio Courtoisie en compagnie de Patrick Jardin à une émission consacrée au terrorisme en France depuis 2015. Patrick Jardin, qui a perdu sa fille Nathalie au Bataclan le soir du 13 novembre 2015, est l’auteur de « Pas devant les caméras », publié en septembre 2020 aux éditions Presses de la délivrance, dans lequel, à rebours de la plupart des auteurs d’obédience charliste, biberonnés aux droits de l’homme, l’antiracisme, et les ineffables promesses du vivre-ensemble, il dénonce sans concession l’attitude des autorités et des médias, avant, pendant, et après les attentats — d’où l’extrême difficulté à trouver un éditeur et l’omerta ou les ignobles coups bas médiatiques dont il a été victime. Il se concentre sur le Bataclan et le 13 novembre, mais l’analyse peut être étendue à tous les autres événements d’ampleur comparable qui ont endeuillé des familles françaises et d’ailleurs ces dernières années. Arrivé en retard à l’émission, j’y interviens moins que M. Jardin, mais j’aurais dû tout de même y figurer un peu plus si avant diffusion sur la toile, une âme frileuse, présidant aux destinées de cette radio pourtant beaucoup plus ouverte d’esprit que la moyenne, n’avait manié de façon grossière le ciseau de l’autocensure. Je saisis ainsi l’occasion pour rétablir, en les développant aussi complètement que possible, deux interventions purement factuelles en réponse à des questions d’auditeurs. J’y tiens d’autant plus que, patriote antiraciste convaincu, je ne voudrais pas donner l’impression d’une approche exclusivement « islamistophobe » — certains diraient « zemmourienne » — de ces événements. Je ne saurais tolérer d’être accusé de crier haro sur Mouloud, même si les médias m’y exhortent sans complexe du matin au soir, si Moché dans l’ombre est épargné alors qu’il n’a pas l’air non plus très franc du collier. Telle est en effet la règle sous tous les cieux à toutes les époques : pas d’hydre terroriste sans hydre marionnettiste, vers laquelle il est de notre devoir de pointer au moins un index formel, afin d’équilibrer la balance du jugement.

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L’activité de Daech en France de 2015 à 2019 (synthèse)

Cet article est la synthèse de la base de données détaillant 34 opérations attribuables à Daech en France de 2015 à 2019. Il analyse la transition brutale de la propagande anti terroriste à la propagande anti Covid 19. Il met en lumière ce qui fait le propre des opérations non revendiquées et des opérations revendiquées par Daech. Parmi les opérations revendiquées, il rappelle ou révèle toutes les anomalies et coïncidences que plus de la moitié de ces opérations comportent. Il fait enfin le bilan des dispositifs et lois antiterroristes mis en œuvre pour lutter contre la menace des attentats terroristes.

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L’activité de Daech en France (base de données)

Introduction

Ceci est une base de données concernant les meurtres et exactions attribuables à des « combattants de l’EI (alias Daech) » en France entre le 25 mai 2013, date d’une tentative de meurtre au couteau à la Défense, et le 3 octobre 2019, date de l’assassinat de quatre fonctionnaires de police à la préfecture de police de Paris. En tout une trentaine affaires sont passées en revue.

Elles sont réparties, grosso modo, dans la période correspondant à l’expansion foudroyante de l’organisation EI en Irak et en Syrie à partir de juin 2014, jusqu’à son éradication officielle fin mars 2019.

Cette liste comprend à la fois les nombreuses affaires attribuées, à tort ou à raison, à des « loups solitaires » prétendument pilotés par Daech, et celles plus rares impliquant de nombreux participants, et une logistique incomparable, au premier chef la tuerie de Charlie Hebdo du 9 janvier 2015 et les attentats du 13 novembre 2015. Disons-le d’emblée, si ces deux énormes affaires paraissent s’inscrire dans un continuum, elles représentent des singularités sui generis.

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