Le duo de Schiphol et l’artificier des attentats du 13 novembre

Sofien Ayari et Osama Krayem, selon l’accusation, auraient dû faire partie d’un quatrième groupe de terroristes chargés de perpétrer un attentat à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol le soir du 13 novembre. Ahmad Alkhald, quant à lui, est le spécialiste qui a confectionné les 10 gilets explosifs portés par les hommes du commando. Comme les trois hommes ont effectué ensemble le long voyage de la Syrie vers Bruxelles en septembre, nous avons décidé de les regrouper dans un même chapitre.

Osama Krayem

Osama Krayem sur une photo publiée sur Facebook (© DR)

Nota bene : les liens hypertextes accolés aux noms propres renvoient à des portraits de terroristes, complices ou protagonistes des attentats du 13 novembre déjà publiés sur ce site.

Osama Krayem détonne dans le box des accusés avec son immense chevelure noire qui lui retombe sur les épaules. Il ne s’agit pourtant pas d’un hippy égaré mais d’un ancien membre important de l’État Islamique : sur les photos du temps de sa splendeur, il arborait un crâne presque rasé, avec la même abondante barbe noire. Né en 1992 à Malmö, en Suède, d’un père syrien et d’une mère palestinienne, dans une fratrie de trois, il a grandi dans un quartier ghetto uniquement peuplé de « Suédois » d’origine étrangère. Ses parents ont constaté sa métamorphose djihadiste à partir de 2011. A ses dires, le déclenchement de la guerre en Syrie cette année-là a été un événement déterminant dans cette évolution. L’Islam devient un refuge au point qu’à vingt ans il affirme : « l’Islam dicte ma vie ». Ses ambitions professionnelles sont alors modestes : il projette de devenir ouvrier dans la construction. Il prend le chemin de la Syrie en août 2014 où il rejoint l’EI et prend le kounya (nom de guerre) d’Abou Omar. Selon un enquêteur belge auditionné le 1er décembre, il prend des cours de religion, apprend le maniement de la kalachnikov, effectue différentes missions de guet et de surveillance. Au cours d’une de ces missions, il se tord le genou, et se retrouve dans une maison pour blessés où il rencontre Al-Adnani, numéro 2 de l’État islamique, porte-parole de Daech et chef des opérations extérieures, c’est-à-dire des « attentats projetés », tels ceux du 13 novembre 2015, avec qui il serait demeuré pendant quatre jours. Lors de ses auditions par la police belge, après son arrestation, il révèle son profil d’inconditionnel de l’État Islamique. Lors d’un échange avec sa famille, il confesse projeter de périr dans une opération kamikaze en Irak. A son frère il a écrit : « Les mécréants sont nos ennemis. Haïs-les mais ne le montre pas ». Quand on lui demande ce qu’il pense du pilote jordanien brûlé vif dans une cage le 3 janvier, exécution à laquelle il a personnellement assisté, reconnu par la suite par un de ses sourcils, il explique qu’« il n’était pas obligé de monter dans l’avion ». Les bouchers bombardements de la coalition internationale sont une source d’indignation et un argument radicalisateur récurrents chez toutes ces jeunes pousses néodaéchistes. Il a aussi cette image : « Tant qu’il y aura des bombardements contre l’État islamique, il y aura des attentats, il y aura des ripostes, ils ne vont pas offrir des chocolats. » S’il déclare par ailleurs ne pas être d’accord avec tout ce qui vient de Daech, notamment la pratique de l’esclavage, il approuve l’application de la charia et se déclare inconditionnel de l’organisation.

Il retourne en Europe dans la nuit du 19 au 20 septembre 2015, en compagnie de Sofien Ayari et Ahmad Alkhald, en passant par l’île de Leros, après une traversée de 35 km depuis la côte turque dans un canot pneumatique chargé de migrants, muni d’un faux-passeport syrien au nom de Naïm al-Hamed, prétendument né à Hama (Syrie) en 1988. Le 23 septembre, les trois hommes prennent un ferry en direction d’Athènes, puis, de là, grimpent dans un bus en direction de la Macédoine, toujours dissimulés parmi les migrants. Là ils prennent un train pour la Serbie, où ils sont brièvement arrêtés pour être conduits à la frontière croate, d’où il partent le 28 septembre en train en direction de Vienne. Après avoir traversé l’Autriche, ils se retrouvent dans le sud de l’Allemagne à Ulm. Après y avoir passé quelques nuits dans un centre d’accueil, il louent une chambre dans un hôtel Ibis près de la gare centrale, d’où Ahmad Alkhald, qui selon Sofien Ayari était le seul des trois hommes à posséder un téléphone portable, contacte Salah Abdeslam pour que celui-ci vienne les chercher. Dans la nuit du 2 au 3 octobre, Salah Abdeslam effectue l’aller-retour de près de 1300 km entre les villes de Bruxelles et Ulm. Le 13 novembre, quelques heures avant les attentats de Paris, Osama Krayem se rend en compagnie de Sofien Ayari à l’aéroport de Schiphol à Amsterdam, où les enquêteurs belges le soupçonnent d’avoir voulu commettre un attentat – sans toutefois disposer de preuves à l’appui. Il aurait dû se faire sauter dans le métro de Bruxelles le 22 mars 2016, mais – comme Mohamed Abrini et Salah Abdeslam – a renoncé au dernier moment. Il est arrêté à Bruxelles le 8 avril 2016. Transféré en France à l’occasion du procès des attentats, il a décidé d’observer pendant tous les débats un mutisme à peu près absolu. Son avocate, Me Margaux Durant-Poincloux, qui était l’avocate d’Abdelaziz Abbad au procès des attentats de janvier 2015, à l’automne 2020, a lu à la cour début janvier 2022 le courrier d’explication suivant : « Dans un premier temps, je souhaitais m’exprimer devant cette Cour et j’ai essayé de le faire quand ma personnalité a été abordée. Ensuite, j’ai vu comment se déroulaient les débats, et j’ai perdu espoir. Je pense que personne n’est ici pour essayer de comprendre ce qu’il s’est passé et avoir des réponses. (…) nous faisons tous semblant et ce procès est une illusion. C’est pourquoi j’ai pris la décision de ne plus m’exprimer jusqu’à la fin des débats. » A partir de ce moment, il refuse d’y comparaître, ne reprenant place dans le box des accusés que pour le jour de son second interrogatoire, le 17 mars, où il conserve le même mutisme, allant jusqu’à décliner la proposition du casque lui permettant d’avoir accès à une traduction simultanée des débats. En novembre 2021, il avait une première fois déserté l’audience, en compagnie de Sofien Ayari, Salah Abdeslam et Mohamed Abrini, pour protester contre le refus des enquêteurs belges de venir témoigner physiquement au procès, ne concédant que des apparitions par visioconférence. Pour l’occasion, les quatre accusés n’avaient pas été les seuls à exprimer leur indignation.

Le 29 juin, alors que le Pnat avait requis la prison à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 30 ans, Osama Krayem a été condamné à 30 ans de prison avec une période de sûreté des deux tiers. Il a été reconnu coupable « d’association de malfaiteurs terroriste criminelle » et complicité pour avoir été prévu pour un attentat à l’aéroport néerlandais de Schiphol. Il a également été condamné à la prison à perpétuité, le 15 septembre 2023, à l’issue du procès des attentats de Bruxelles.

Sofien Ayari

Sofien Ayari (© Photo News)

Sofien Ayari est né en 1996 en Tunisie où il était vendeur de vêtements. Le 6 décembre 2014, prétextant un voyage commercial, il se fait conduire par son père à l’aéroport et s’envole vers la Turquie, ayant décidé en fait de rallier l’État Islamique. Au bout de huit jours, il explique à sa famille qu’il est grippé et qu’il ne peut rentrer tout de suite. Finalement, deux mois plus tard, il leur révèle qu’il se trouve à Raqqa, dans la capitale syrienne de l’EI, expliquant vouloir « faire quelque chose contre ce régime criminel qui rase des villes entières, des femmes et des vieux ». Lors de son interrogatoire au procès des attentats le 8 février 2022, il confirmera que la motivation de son voyage était politique avant d’être religieuse : dans la foulée du Printemps arabe qui a soufflé sur son pays fin 2010, il s’est mis à nourrir un intérêt croissant, à l’instar de nombre de ses compatriotes, pour les événements de Syrie : « Presque tout le monde avait internet. La guerre en Syrie était devenue un sujet qui attirait beaucoup de conversations. On ne voyait pas comment venir en aide, depuis la Tunisie./ Cela m’a donné une sensation de colère, la volonté de vouloir faire quelque chose. Les raisons qui m’ont poussé à partir de Tunisie n’étaient pas religieuses. C’était politique. Cela ne veut pas dire que c’était le choix juste, que ce soit clair. Mais c’était mon raisonnement à l’époque./  J’ai dit que j’y suis allé pour la population. C’est vous qui ramenez toujours tout à l’islam. » En Syrie, il participe aux combats contre l’armée syrienne dans la région de Homs, où il est grièvement blessé à la mâchoire : il subit quatre opérations chirurgicales et va récupérer dans la ville de Raqqa. Comme tant de ses compagnons djihadistes, ce sont les bombardements de la coalition internationale, largement relayés par la propagande de l’EI, qui l’ont poussé, à ses dires, à gagner l’Europe pour y participer à un attentat : « quand on m’a dit « on aura besoin de vous ailleurs », j’ai accepté. » / « J’ai pris des décisions impulsives, j’avais 21 ans, j’ai suivi un raisonnement sur le coup de l’émotion [des bombardements], le jour où on m’a dit qu’on aurait besoin de moi ailleurs, je suis parti. », précisant à la cour toutefois qu’il ne connaissait pas la nature exacte du projet : « Même sur zone, on n’a pas toutes les informations dès le départ. Il y a des lignes de front. Ça peut changer. On part pour une mission d’attaque, mais on change. » Le voilà donc qui prend le chemin de l’Europe et de la Belgique en compagnie d’Osama Krayem et Ahmad Alkhald, en empruntant le même circuit Leros/ Hongrie/ Allemagne/ Belgique, muni d’un faux passeport syrien au nom de Monir el Haj, prétendûment né à Alep, et se retrouve dans la procédure du 13 novembre pour les mêmes motifs qu’Ossama Krayem : son passage à l’aéroport Schiphol d’Amsterdam quelques heures avant les attentats du 13 novembre, supposément pour y commettre un attentat, et bien sûr l’accusation d’association de malfaiteurs terroristes pour le volet français. Interrogé par le président Périès sur sa position personnelle par rapport aux attentats du 13 novembre, il répondra : « Ma mère, mon père, mes enfants, n’ont pas été touchés. Je n’imagine pas la peine des personnes qui ont vu l’un de leurs proches succomber. Après, je n’ai pas participé. Si j’estimais que c’était la bonne chose à faire, je crois que j’aurais participé. Je condamne ce genre des choses mais il faut que cela soit des deux côtés. » Du reste, il affirme également qu’il ne connaissait pas les trois tueurs du Bataclan, de même qu’il ne connaissait ni Oussama Attar ni Abdelhamid Abaaoud.

Il a été arrêté à Bruxelles le 18 mars 2016, en même temps que Salah Abdeslam en compagnie duquel il se planquait. Son ADN a par ailleurs été retrouvé sur une brosse à dent dans une planque de Charleroi où l’on a également trouvé d’autres ADN de terroristes comme celui d’Abdelhamid Abaaoud (procès, 1er mars 2022)

L’un des enquêteurs belges auditionné le 1er décembre 2021 au procès des attentats – en l’absence d’Ayari puisque ce dernier boycottait alors le procès pour protester contre l’absence physique de ces derniers –, rapportera avoir entendu le même argument expliquant son engagement radical, à savoir : « Je vous dis que vos avions bombardent des innocents et que tout le monde s’en fout. » Lors de son interrogatoire du 8 février au procès des attentats, Sofien Ayari confirmera : « Il faut être aveugle pour ne pas voir ce qu’il s’est passé en Syrie », insiste-t-il. « À partir du moment où on accepte de frapper des cibles en pleine ville, on accepte le risque de tuer beaucoup de civils. Que ceux qui ont causé du tort à ces gens assument leurs responsabilités. Nous, qu’on soit liés de près ou de loin, on sera jugés et on assumera. » Il ne comptait pas s’expliquer dans le cadre du procès mais déclare y avoir été poussé par la question de la mère d’une des victimes qui cherchait anxieusement des éclaircissements sur un tel passage à l’acte : « Pendant les cinq semaines de témoignage, il y a eu une question qui est souvent revenue : qu’est-ce qu’il se passe dans la tête de quelqu’un qui va rejoindre un pays en guerre ? Et il y a une femme qui a perdu sa fille je crois et qui a témoigné ici. D’ailleurs, elle ressemble un peu à ma mère. Et elle a dit qu’elle nous imaginait comme des petits anges quand on était enfants et se demandait comment on était arrivés ici. J’ai compris que ce qu’elle voulait savoir, c’est ce qu’il s’était passé dans ma tête. Et je me suis dit que je lui devais ça. Ça ne lui rendra pas sa fille, ça ne la rendra pas plus heureuse. Mais je lui devais ça. » Lors de son second interrogatoire au procès des attentats, le 17 mars 2022, il refuse cette fois de s’exprimer, expliquant : « Parfois quand on explique certaines choses aussi, ça peut être perçu comme si on se plaint. Moi le jour où j’ai décidé de parler, c’était pour une raison précise, ça n’avait rien à voir avec la peine ou le jugement ». Il rappelle par ailleurs qu’il a déjà été condamné à vingt ans de réclusion pour la fusillade contre des policiers à Bruxelles, lors de sa cavale avec Salah Abdeslam, qu’il encourt perpétuité pour les attentats du 13 novembre, et qu’il sera de nouveau jugé en Belgique : « J’aurai les mêmes questions sur les mêmes faits, si on combine, je vais me défendre pendant deux ans comme un acharné pour ramasser 80 ans. Pour un gars comme moi, avoir de l’espoir, c’est dangereux. Voilà, c’est comme ça. »

Le 29 juin, alors que le Pnat avait requis la prison à perpétuité assortie d’une période de sûreté des deux tiers, Sofien Ayari est finalement condamné à trente de prison avec une période de sûreté des deux tiers. Il est reconnu coupable d’« association de malfaiteurs terroriste criminelle » et complicité pour avoir été prévu dans un projet d’attentat à l’aéroport de Schiphol, la cour ayant estimé qu’« il acceptait la mission d’une action violente en Europe ». Le 15 septembre 2023, il a été reconnu coupable au terme de la procédure des attentats de Bruxelles, mais, à l’instar de Salah Abdeslam, n’a pas été condamné à une peine additionnelle, la cour estimant que la perpétuité n’était pas extensible à l’infini.

Ahmad Alkhald (alias Omar Darif)

Ahmad Alkhald

Ahmad Alkhald est le seul accusé dans la procédure des attentats du 13 novembre à être jugé en son absence, et dont l’identité et le devenir demeure largement environnés de mystère à ce jour. C’est essentiellement par Sofien Ayari, son compagnon de voyage avec Osama Krayem – mutique tout au long du procès – lors du passage de Syrie en Europe en septembre 2015, que nous avons appris l’essentiel de ce qu’on sait de lui, c’est-à-dire pas grand-chose, si ce n’est qu’il s’agit de toute évidence de l’un des artificiers principaux sinon du principal artificier des attentats de Paris du 13 novembre et de Bruxelles du 22 mars 2016. Ayari identifie l’arabe parlé par Alkhald comme syrien en raison des mots spécifiques propre à la région que ce dernier employait que lui, d’origine tunisienne, ne comprenait pas.

A leur arrivée à Bruxelles, Salah Abdeslam lui fournit une fausse pièce d’identité au nom de Yassine Noure, prétendument né à Bruxelles le 18 août 1983, confectionnée dans l’atelier des faussaires de Saint-Gilles1. Il passe d’abord 15 jours dans la commune d’Auvelais avec ses deux compagnons, puis est transféré dans un duplex de Schaerbeek dans la banlieue de Bruxelles, où il s’attelle à la fabrication des dix gilets explosifs qui serviront le soir du 13 novembre. Telle est en effet la spécialité d’Ahmad Alkhad et la raison de sa présence en Belgique : à la différence des autres terroristes, c’est un spécialiste des explosifs et notamment de la fabrication de ce genre de « gilets ». C’est ainsi que son ADN sera retrouvé sur la ceinture de Brahim Abeslam au Comptoir Voltaire et sur celle abandonnée par Salah Abdeslam à Montrouge, de même que dans les planques belges susnommées. Son rôle n’était toutefois pas de terminer en martyr comme ses collègues novembristes : une fois sa mission accomplie, il a entrepris de retourner en Syrie, ce à quoi il est parvenu dans des circonstances rocambolesques qui donnent une bonne idée de la passoire que constituait le continent européen à l’époque face aux flux de migrants, dans un sens, mais aussi dans l’autre. Comme il est arrêté par la police hongroise le 1er novembre au moment de passer la frontière, alors qu’il effectue un voyage en train de Belgrade à Budapest, il explique, que, migrant depuis un an et demi, il a entrepris le voyage retour afin de venir assister aux derniers instants de sa mère mourante. Transféré dans une structure d’accueil à une trentaine de kilomètres de la capitale hongroise, il quitte l’endroit le jour-même après avoir obtenu le téléphone d’un passeur d’origine syrienne qui l’emmène en Autriche. Le 11 novembre, il se retrouve au centre d’accueil pour réfugiés de l’organisation Caritas, sise à l’archevêché de Vienne, à qui il brode un autre roman : en Syrie sa maison a été attaquée à la grenade, blessant sa famille : quoique réfugié il doit absolument rentrer dans son pays. Or comme les retours volontaires sont favorisés, c’est l’organisation elle-même qui lui paye le vol retour vers la Turquie, où il atterrit le 13 novembre.

Dernière trace que l’on ait de lui, si du moins l’on se fie à la procédure des attentats de Bruxelles : on a retrouvé, dans un ordinateur portable abandonné dans une poubelle en face de la dernière planque des terroristes à Schaerbeek, deux conversations dans lesquelles ils donnerait des conseils aux terroristes, moins pointus que lui dans le maniement des explosifs et des gilets explosifs. On entendrait ainsi Najim Laachraoui (kamikaze de l’aéroport de Zaventem) lui demander : « Voilà mon frère, moi j’ai une question à te poser… Le nitroglycol […] est-ce qu’il serait possible je me demandais, d’en fabriquer à partir d’acide nitrique à 60% seulement […]? »

Nul ne sait ce qu’Ahmad Alkhad est devenu depuis. Dans les quelques articles qui retracent son incertain parcours, il est rapporté qu’il est présumé mort en Syrie, en juillet 2017, dans une frappe de la coalition internationale. En tous les cas, il a bien été jugé pour sa complicité dans les attentats du 13 novembre 2015, en qualité d’artificier principal.

Le 29 juin, conformément aux réquisitions du Pnat, il a été condamné à la prison à perpétuité incompressible.

1Démantelé le 13 octobre 2015, l’atelier des faussaires de Saint-Gilles était un impressionnant réseau maghrébin – à dominante marocaine – de fabrication et contrebande de faux papiers en Belgique, qui a notamment permis de fournir de fausses pièces d’identité à Mohamed Bakkali, Salah Abdeslam, Khalid El Bakraoui, Najim Laachraoui et Mohamed Belkaid. Quatorze individus ont été condamnés en janvier 2017 à des peines allant de 30 mois à 9 ans de prison. Plus d’un millier de faux papiers ont été retrouvés, un millier d’autres demeurant dans la nature. Les faux belges, espagnols ou encore danois, étaient fabriquées à partir de pièces volées, achetées 30 euros l’unité, puis falsifiées pour être revendues 300 euros. Les quatorze prévenus ont pu toutefois éviter d’être condamnés pour association de malfaiteurs terroristes et donc des peines beaucoup plus lourdes, dans la mesure où il a été établi qu’ils ignoraient les desseins des hommes des attentats de Paris et de Bruxelles, et que cette sorte de clientèle ne concernait qu’une infime partie de leur activité.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *