Voici la dernière pièce de la galerie de portraits et parcours consacrée aux protagonistes des attentats du 11 septembre 2015 dont l’implication a été considérée à l’occasion du procès qui s’est tenu de septembre 2021 à 2022. Comme Ahmed Dahmani n’y était pas présent, emprisonné qu’il se trouve actuellement en Turquie, et que les informations le concernant ne sont pas légion, je n’ai pas pu aller beaucoup plus loin que ce qui en a été dit dans les médias ces dernières années, c’est-à-dire presque rien. Sa collaboration à la cellule du 13 novembre semble toutefois faire peu de doute et son profil est si semblable à la plupart de ceux que nous avons passés en revue tout au long de ces 17 chapitres ! Plutôt que de bombarder tardivement et inefficacement une Syrie que nous aurions dû soutenir dès 2011 contre un ennemi commun, peut-être eût-il fallu – bien évidemment avec l’accord de la Belgique – faire précocement le siège militaire de certaines banlieues de Bruxelles comme Molenbeek.
Continuer la lecture de « Ahmed Dahmani, le mystérieux complice »Abdellah Chouaa et les dérives de la justice antiterroriste
Abdellah Chouaa, 40 ans, est parmi les quatorze accusés présents au procès des attentats du 13 novembre 2015, celui qui a passé le moins de temps derrière les barreaux en détention provisoire : cinq mois entre son arrestation, le 23 novembre 2015, à Molenbeek où il résidait, et sa libération sous contrôle judiciaire en avril 2016. Ami d’enfance de Brahim Abdeslam, c’est surtout pour un service qu’il aurait rendu à un autre membre de la bande, Mohamed Abrini, qu’il s’est retrouvé poursuivi dans le cadre de la procédure des attentats du 13 novembre, et qu’il encourt une peine de 20 ans de prison pour association de malfaiteurs terroristes. Il fait partie des trois accusés à comparaître libres au procès avec Hamza Attou et Ali Oulkadi. Même si elle aurait pu plus mal se terminer, son histoire est une excellente illustration des dérives de la justice antiterroriste, qui en prétendant montrer un visage impitoyable afin de dissuader les aspirants terroristes et rassurer la population, a inévitablement multiplié ces dernières années les condamnations disproportionnées et les erreurs judiciaires.
Continuer la lecture de « Abdellah Chouaa et les dérives de la justice antiterroriste »Farid Kharkhach, un petit poisson piégé sans la nasse du 13 novembre
Afin d’être complet, il me faut intégrer à la série d’articles sur les protagonistes des attentats du 13 novembre trois acteurs mineurs qui forment une catégorie à eux tout seuls. Voici donc la pièce n°14 qui retrace le parcours de Farid Kharkhach qui a comparu au procès des attentats en 2021/2022 pour avoir vendu à l’un des terroristes des attentats de Bruxelles du 22 mars 2016 trois faux-papiers pour un bénéfice dérisoire. Le cas de Kharkhach est une excellente illustration du caractère impitoyable de l’accusation d’association de malfaiteurs terroristes, qui ne fait au départ des procédures aucune distinction entre les acteurs les plus impliqués et les complices les plus incertains. Au terme de la procédure notre faussaire sera certes libéré, et innocenté de toute complicité dans ces carnages, mais auparavant il aura passé cinq et demie en prison dans des conditions très difficiles. Il est bien plus sûr en République de participer avec enthousiasme à des massacres de Palestiniens dans les rangs de Tsahal…
Continuer la lecture de « Farid Kharkhach, un petit poisson piégé sans la nasse du 13 novembre »Laachraoui et Belkaid : les coordinateurs du 13 novembre
Décrite par maints spécialistes de la chose comme une opération de type militaire appliquant des règles de fonctionnement de type militaire, l’attaque terroriste du 13 novembre, qui articulait trois équipes distinctes, était coordonnée à distance par un ou deux opérationnels extérieurs à l’action proprement dite – depuis Bruxelles. C’est ainsi qu’à Najim Laachraoui et Mohamed Belkaid, véhiculés ensemble par Salah Abdeslam depuis la Hongrie le 9 septembre 2015, a échu le rôle de coordinateurs des attentats. Pour des raisons différentes, les deux hommes ne sont plus de ce monde pour apporter plus de lumières au public sur l’ampleur de leur rôle.
Continuer la lecture de « Laachraoui et Belkaid : les coordinateurs du 13 novembre »Attou, Amri et Oulkadi, les chauffeurs de Salah Abdeslam
Sont réunis dans ce chapitre le profil, le parcours et le rôle des trois hommes qui ont aidé Salah Abdeslam a fuir de Paris vers Bruxelles dans la matinée du 14 novembre pour le déposer dans une planque au 86 de la rue Henri Bergé à Schaerbeek. Hamza Attou et Mohamed Amri ont pris la route pour la France en pleine nuit pour accéder à l’instante demande de leur ami qui a prétexté une panne, pour ne leur avouer la réalité de sa situation qu’une fois monté dans la voiture. Sidérés et prisonniers d’un conflit de loyauté, ils n’ont pas dénoncé Salah Abdeslam lors des trois contrôles de police qu’ils ont dû subir avant de passer la frontière. Quant à Ali Oulkadi, il a pris en charge le dixième homme du commando à l’arrivée du trio à Bruxelles pour le conduire dans la planque précitée. Contrairement à Attou et Amri, Oulkadi a toujours juré ses grands dieux qu’il ignorait tout du guêpier dans lequel il s’était fourré, pensant seulement rendre un banal service.
Continuer la lecture de « Attou, Amri et Oulkadi, les chauffeurs de Salah Abdeslam »195ème Rond Point 2.0 : 13 novembre : L’enquête continue… avec François Belliot
Emission enregistrée en direct le mardi 12 décembre 2023, entre la publication de la partie 5 et de la partie 6 de ma série sur les terroristes et complices des attentats du 13 novembre 2015. 195ème du Rond Point 2.0, émission animée par « Betty », rescapée du Bataclan et Gilet jaune. Sujet : les attentats du 13 novembre 2015 : approche géopolitique, reconstitution des événements, parcours des zones d’ombre, ordres de non intervention, persécution de policiers d’en haut et d’en bas, impunité et promotion des incapables et/ou facilitateurs de la tuerie, commission d’enquête parlementaire, procès, bibliographie…
13 novembre : pas facile de se faire sauter…
Se faire sauter dans un lieu public avec un gilet explosif n’est pas si facile qu’il y paraît. Même avec la ferme conviction de gagner le paradis en TGV ou en Concorde, en première classe et avec tous les avantages qui vont avec, un doute terrible au moment fatidique peut venir vous étreindre et écarter du bouton poussoir le pouce suant et tétanisé : la foi qui chancelle, la trouille de la mort, la honte par rapport à sa famille, les remords pour les futures victimes innocentes, les tendres pensées pour sa promise, le désir de vivre alors qu’on a toute l’existence devant soi… Et à la différence des tueurs du Bataclan et des terrasses, Salah Abdeslam et Mohamed Abrini n’avaient pas vécu leur baptême du feu au Levant et été soudés par un pacte de sang. Pour paraître à la hauteur de leurs frères djihadistes qu’ils révéraient, et sous l’emprise desquels ils se trouvaient, par adhésion aussi il est vrai à la cause de l’État Islamique, ils ont voulu faire comme s’ils iraient jusqu’au bout, mais au dernier moment se sont finalement défilés.
Continuer la lecture de « 13 novembre : pas facile de se faire sauter… »13 novembre : Le trio des terrasses
Après avoir exposé le contexte et le déroulement des attentats du 13 novembre 2015, et retracé le parcours des trois tueurs du Bataclan, en plus de l’un des kamikazes du Stade de France, dans cette seconde galerie de portraits nous passons en revue le trio responsable des tueries des terrasses du Carillon, du Petit Cambodge, de la Bonne Bière, de Casa Nostra, de la Belle équipe, et du Comptoir Voltaire, composé d’Abdelhamid Abaaoud, acteur fondamental de l’opération multisites, Chakib Akrouh, et Brahim Abdeslam, frère aîné de Salah Abdeslam et tenancier du café les Béguines dans la commune bruxelloise de Molenbeek-Saint-Jean.
Continuer la lecture de « 13 novembre : Le trio des terrasses »Le trio du Bataclan… et celui qui aurait pu en faire partie
Après avoir dans une première partie rappelé le contexte et le déroulement des attentats du 13 novembre 2015, nous passons en revue les portraits et les parcours des différents acteurs et complices des attentat du 13 novembre 2015, à commencer par le trio responsable du massacre du Bataclan.
Foued Mohamed Aggad, Samy Amimour et Ismaïl Omar Mostefai se distinguent de tous les autres tueurs du 13 novembre, et des accusés au procès des attentats d’être originaires de France. Les frères Abdeslam étaient titulaires d’un passeport français, mais ayant passé toute leur existence en Belgique, on ne peut pas dire que le cas soit comparable. Wissenburg, Drancy, Chartres, telles sont les trois villes dans lesquelles ces trois hommes se sont progressivement daéchisés, avant de prendre le départ pour la Syrie, dès 2013, s’y aguerrir, et revenir dans leur pays natal pour participer – au nom de la vengeance – au carnage des attentats du 13 novembre. Deux de ces cas ont par ailleurs été l’occasion des ratés les plus monumentaux des services de renseignement français, ce qui augmente le scandale que ces trois hommes aient pu un jour pouvoir perpétrer ce qu’ils ont perpétré. Ces ratés sont des pièces du puzzle plus général de l’abandon du Bataclan. Nous avons ajouté à ce trio de portraits celui de Bilal Hadfi qui initialement semblait promis à faire partie du groupe qui a commis le massacre du Bataclan, mais qui inexplicablement a changé de planque en pleine nuit, rejoignant le groupe qui se fera sauter au Stade de France.
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