Emission enregistrée dans les locaux de Radio Courtoisie le 7 janvier dernier, et mise en ligne sur la chaîne de Géopolitique Profonde (GPTV), le vendredi 12 janvier 2024. Au sommaire, la réédition de « Massacre de Charlie Hebdo, l’enquête impossible » aux éditions thebookedition.com, dont c’était le dixième anniversaire, et la parution de « Géopolitique des attentats du 13 novembre« , chez le même. La récente actualité nous a fatalement poussé à évoquer la situation en Syrie et en Palestine.
« Café de nuit » n°39 sur la Syrie
Emission « Café de nuit » n°39, organisée par le Service Public Libre (SPL), émanation des Gilets Jaunes Constituants. En compagnie de Wilson, Redwane et Elyes. Débat sur la situation en Syrie avant et après la chute de Damas le 8 décembre. J’y évoque notamment quelques aspects développés dans mon récent ouvrage consacré à la Géopolitique des attentats du 13 novembre, dans lequel il est très largement question de l’évolution de la situation Levant (Syrie et Palestine notamment) ces cinq dernières années. En illustration de l’article, une photographie du nouveau visage de la Syrie, Abou Mohammed al-Joulani, chef du Hayat Tahrir al Cham (HTC), regroupement des débris de l’Etat islamique et d’al Qaida dans la province d’Idlib, considérée il y a encore un mois comme organisation terroriste, la tête de Joulani étant mise à prix 10 millions de dollars.
Parution de « Géopolitique des attentats du 13 novembre »
J’ai la satisfaction d’annoncer la parution de mon dernier ouvrage, « Géopolitique des attentats du 13 novembre », sous-titré « 2009/2024 : les conséquences catastrophiques de la politique étrangère de la France au Levant », en autoédition chez l’imprimeur thebookedition.com (pour l’y commander, cliquer sur le présent lien). N° ISBN : 9782491121396. 312 pages, prix de 22 euros. Il peut également être commandé sur les plateformes de vente en ligne, mais cela diminue de moitié ma. marge
En guise de présentation, voici le texte de la quatrième de couverture : « C’est bien à tort que les attentats du 13 novembre 2015 ont été traités comme un crime de droit commun, à l’occasion du procès fleuve qui s’est tenu pendant neuf mois entre 2021 et 2022. Il s’agissait en effet d’un crime de guerre découlant directement de la politique étrangère catastrophique de la France au Levant, dont l’infléchissement antinational peut être daté du mandat de Nicolas Sarkozy en 2007. François Belliot met à nu les ressorts profonds de ces événements sanglants, qui ont été volontairement celés aux yeux du grand public, en montrant que la poursuite aveugle d’une telle politique, entre 2009 et 2025 – les mêmes causes produisant les mêmes effets – présage malheureusement des heures plus sombres encore. »
Continuer la lecture de « Parution de « Géopolitique des attentats du 13 novembre » »Bilal Chatra, l’éclaireur du 13 novembre
Sur le papier, le plan adopté par la cellule chargée des opérations extérieures de l’État Islamique, consistant à infiltrer les opérationnels du 13 novembre dans le flux de centaines de milliers de migrants en train de se déverser de manière incontrôlable sur l’Europe à partir de l’été 2015, peut paraître simple, encore fallait-il s’assurer en amont d’un itinéraire fiable à emprunter en toute sécurité. C’est le rôle qui a été dévolu au jeune Bilal Chatra. Bilal Chatra n’était pas dans le box des accusés au procès des attentats du 13 novembre. Il a été jugé, en compagnie d’Ayoub el Khazzani, Redouane Debar, et Mohammed Bakkali, dans le cadre d’une autre procédure, pour son rôle dans l’attentat manqué du Thalys du 21 août 2015, et condamné à 27 ans de prison au terme de ce premier procès qui s’est tenu à la fin de l’année 2020. Le travail de repérage qu’il a accompli en cette occasion a néanmoins été essentiel dans le succès de l’opération du 13 novembre 2015, trois mois plus tard, raison pour laquelle nous l’intégrons à cette galerie de portraits. Il a été auditionné par visioconférence le 3 mai 2022 au procès des attentats du 13 novembre, se réfugiant, comme Mohamed Bakkali, derrière son droit au silence, se contentant d’un laconique « J’ai rien à dire, je garde le silence », mais a été beaucoup plus prolixe lors du procès du Thalys. L’essentiel des informations dont nous disposons le concernant nous viennent donc de ces six semaines de procès, synthétisées par l’Association française des victimes de terrorisme, qui les a mises en ligne sur la toile ( 1/ 2/ 3/ 4).
Continuer la lecture de « Bilal Chatra, l’éclaireur du 13 novembre »Abdellah Chouaa et les dérives de la justice antiterroriste
Abdellah Chouaa, 40 ans, est parmi les quatorze accusés présents au procès des attentats du 13 novembre 2015, celui qui a passé le moins de temps derrière les barreaux en détention provisoire : cinq mois entre son arrestation, le 23 novembre 2015, à Molenbeek où il résidait, et sa libération sous contrôle judiciaire en avril 2016. Ami d’enfance de Brahim Abdeslam, c’est surtout pour un service qu’il aurait rendu à un autre membre de la bande, Mohamed Abrini, qu’il s’est retrouvé poursuivi dans le cadre de la procédure des attentats du 13 novembre, et qu’il encourt une peine de 20 ans de prison pour association de malfaiteurs terroristes. Il fait partie des trois accusés à comparaître libres au procès avec Hamza Attou et Ali Oulkadi. Même si elle aurait pu plus mal se terminer, son histoire est une excellente illustration des dérives de la justice antiterroriste, qui en prétendant montrer un visage impitoyable afin de dissuader les aspirants terroristes et rassurer la population, a inévitablement multiplié ces dernières années les condamnations disproportionnées et les erreurs judiciaires.
Continuer la lecture de « Abdellah Chouaa et les dérives de la justice antiterroriste »Jawad Bendaoud, l’inénarrable « logeur » du 13 novembre
Cette galerie de portraits serait incomplète si l’on omettait celui de Jawad Bendaoud, le logeur de Chakib Akrouh et Abdelhamid Abaaoud, dans la planque du numéro 8 de la rue du Corbillon, à Saint-Denis, où les deux hommes ont été assiégés et occis par le RAID le matin du 18 novembre. Jawad Bendaoud a en effet déjà été jugé en janvier 2018, dans le cadre d’une procédure disjointe de celle des attentats du 13 novembre, pour ce service rendu aux deux terroristes en fuite.
Continuer la lecture de « Jawad Bendaoud, l’inénarrable « logeur » du 13 novembre »Laachraoui et Belkaid : les coordinateurs du 13 novembre
Décrite par maints spécialistes de la chose comme une opération de type militaire appliquant des règles de fonctionnement de type militaire, l’attaque terroriste du 13 novembre, qui articulait trois équipes distinctes, était coordonnée à distance par un ou deux opérationnels extérieurs à l’action proprement dite – depuis Bruxelles. C’est ainsi qu’à Najim Laachraoui et Mohamed Belkaid, véhiculés ensemble par Salah Abdeslam depuis la Hongrie le 9 septembre 2015, a échu le rôle de coordinateurs des attentats. Pour des raisons différentes, les deux hommes ne sont plus de ce monde pour apporter plus de lumières au public sur l’ampleur de leur rôle.
Continuer la lecture de « Laachraoui et Belkaid : les coordinateurs du 13 novembre »Attou, Amri et Oulkadi, les chauffeurs de Salah Abdeslam
Sont réunis dans ce chapitre le profil, le parcours et le rôle des trois hommes qui ont aidé Salah Abdeslam a fuir de Paris vers Bruxelles dans la matinée du 14 novembre pour le déposer dans une planque au 86 de la rue Henri Bergé à Schaerbeek. Hamza Attou et Mohamed Amri ont pris la route pour la France en pleine nuit pour accéder à l’instante demande de leur ami qui a prétexté une panne, pour ne leur avouer la réalité de sa situation qu’une fois monté dans la voiture. Sidérés et prisonniers d’un conflit de loyauté, ils n’ont pas dénoncé Salah Abdeslam lors des trois contrôles de police qu’ils ont dû subir avant de passer la frontière. Quant à Ali Oulkadi, il a pris en charge le dixième homme du commando à l’arrivée du trio à Bruxelles pour le conduire dans la planque précitée. Contrairement à Attou et Amri, Oulkadi a toujours juré ses grands dieux qu’il ignorait tout du guêpier dans lequel il s’était fourré, pensant seulement rendre un banal service.
Continuer la lecture de « Attou, Amri et Oulkadi, les chauffeurs de Salah Abdeslam »Fabien et Jean-Michel Clain, les voix des attentats du 13 novembre
NB : les informations disponibles sur Jean-Michel Clain sont plus parcellaires que celles concernant son frère Fabien, d’où le flou plus important du portrait du premier.
Nés respectivement en 1978 et 1980, Fabien et Jean-Michel Clain ont passé leur enfance avec leur mère et leurs deux sœurs dans la ville d’Alençon (Orne). En 1991, ils s’envolent pour quatre années à destination de l’île de la Réunion, dont leur famille est originaire, et où réside leur père Jocelyn qui a quitté le foyer quand Fabien avait trois ans, et qu’ils n’ont donc pratiquement pas connu. De retour à Alençon, Fabien intègre le lycée professionnel Mezen jusqu’en 19971. A partir de cette époque, toute la famille va, membre après membre, se tourner vers l’Islam, et pas n’importe quel Islam, l’Islam salafiste. Leur sœur aînée Anne-Diana se marie en 1998 avec Mohamed Amri, une figure de cette mouvance résidant dans leur quartier. Les deux frères, convertis dans la foulée, se marient religieusement, Fabien à Mylène Foucre, Jean-Michel à Dorothée Maquerre, dont ils auront quatre et huit enfants. Lors du procès des attentats, l’enquêtrice de la DGSI auditionnée le 14 décembre 2021 avancera la thèse d’un effet de groupe et d’une contagion familiale : « Ce qui est intéressant à comprendre, c’est que cette famille vit en clan très fermé selon les règles très strictes de la charia ».
Continuer la lecture de « Fabien et Jean-Michel Clain, les voix des attentats du 13 novembre »Le duo de Schiphol et l’artificier des attentats du 13 novembre
Sofien Ayari et Osama Krayem, selon l’accusation, auraient dû faire partie d’un quatrième groupe de terroristes chargés de perpétrer un attentat à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol le soir du 13 novembre. Ahmad Alkhald, quant à lui, est le spécialiste qui a confectionné les 10 gilets explosifs portés par les hommes du commando. Comme les trois hommes ont effectué ensemble le long voyage de la Syrie vers Bruxelles en septembre, nous avons décidé de les regrouper dans un même chapitre.
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