L’activité de Daech en France de 2015 à 2019 (synthèse)

Cet article est la synthèse de la base de données détaillant 34 opérations attribuables à Daech en France de 2015 à 2019. Il analyse la transition brutale de la propagande anti terroriste à la propagande anti Covid 19. Il met en lumière ce qui fait le propre des opérations non revendiquées et des opérations revendiquées par Daech. Parmi les opérations revendiquées, il rappelle ou révèle toutes les anomalies et coïncidences que plus de la moitié de ces opérations comportent. Il fait enfin le bilan des dispositifs et lois antiterroristes mis en œuvre pour lutter contre la menace des attentats terroristes.

Préambule : De la propagande anti terroriste à la propagande anti Covid19

Depuis janvier 2020, curieusement, plus aucun coup de sang de tango ((surnom fréquemment donné aux terroristes lors des opérations antiterroristes)) fou n’a défrayé la chronique. Le phénomène a pour ainsi dire disparu des radars, à la fois médiatiques, politiques, et policiers, comme une épidémie de grippe qui prendrait naturellement fin à l’approche de l’été.

A cela on peut avancer plusieurs explications d’apparence complémentaire.

1) La police est désormais parvenue à une connaissance plus fine du phénomène et se trouve à même de les prévenir de façon plus systématique. Les terroristes potentiels peuvent être identifiés plus en amont, les profileurs ont appris à reconnaître certains signes typiques manifestés par les loups solitaires malades, permettant d’interpeller les futurs criminels, comme dans le roman de Philip K. Dick, Minority report, avant même qu’ils passent à l’acte. C’était loin d’être le cas début 2015, et l’on songe ici tout particulièrement à l’assassinat du père Jacques Hamel à Saint-Étienne de Rouvray le 26 juillet 2016 par Adil Kermiche et Abd el Malik Petitjean. Dans la partie « faits » nous avons ainsi rapporté : « On se rendra compte par la suite que dans les cinq jours précédant l’attaque, pas moins de trois services de renseignement avaient transmis des notes alarmistes et non ambiguës concernant Adel Kermiche, dont l’une émanant d’un agent infiltré sur sa chaîne Telegram, sans qu’aucune mesure ne soit prise. » Pour cette affaire, comme nous le verrons, les fonctionnaires chargés de prendre en compte ce signal étaient en congés. Il est vrai qu’il fallait se remettre de l’attentat de Nice commis 12 jours plus tôt. Enfin… Admettons qu’après toutes ces années, les policiers soient devenus plus efficaces pour prévenir ce genre d’action criminelle…

2) Comme sur une courbe d’épidémie de grippe, on constate incontestablement une décrue progressive des « attentats » ou coups de sang shizo-takfiris. Cette décrue correspond à la réduction progressive de l’organisation EI à partir de septembre 2015, jusqu’à son éradication territoriale en mars 2019. L’aimant de sa Terre Promise (le nouveau « Califat » à cheval entre la Syrie et l’Irak) et son outil de propagande ayant à peu près disparu, tout du moins en France ((L’EI a tout de même continué à revendiquer d’énormes et sophistiquées opérations dans d’autres pays, comme nous le verrons plus loin.)), on imagine sans peine la crise des vocations subséquente. Ajoutons, pour ceux qui craindraient le retour des terroristes des zones de combat, que la plupart ont été tués lors des bombardements massifs, massacrés par les milices chiites, éliminés sur place par des opérations homo ((On parle d’opération « homo » pour « homicide ». Des opérations homo peuvent être décidées, au plus haut niveau de l’État, dans des circonstances exceptionnelles. En France elles sont menées par la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et couvertes par le secret Défense. Dans le livre des journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme, un président ne devrait pas dire ça…, publié le 12 octobre 2016 par les éditions Stock, le président Hollande a reconnu avoir recouru à quatre opérations de ce genre contre des combattants ayant rejoint l’EI dans les zones syro-irakiennes tenues par cette organisation. Ces révélations, qui ne doivent pas être tenues pour exhaustives, ont à l’époque suscité une vive polémique. Nicolas Sarkozy, en pleine campagne pour les primaires de la droite pour les élections, et apparemment bon connaisseur de ce levier présidentiel, les a vivement dénoncées : « Je suis sûr qu’un jour ou l’autre monsieur Hollande aura à rendre compte de cette violation manifeste du secret défense. Imaginez que je me sois laissé aller à montrer à des journalistes des plans secrets confidentiels défense d’intervention de nos avions, que j’aie indiqué à des journalistes que j’avais donné des ordres secrets à nos forces spéciales pour éliminer tel ou tel ennemi de la France. C’est une forfaiture. Si c’était moi, il y aurait déjà eu une association qui aurait été constituée pour déposer plainte, et une enquête préliminaire engagée. Le président de la République a des obligations, et notamment l’obligation du secret. Il y a la vie de nos hommes qui est en cause, c’est pas une plaisanterie. Pour faire le malin devant deux de vos confrères, il va révéler des choses qui sont secret défense. »)) menées par des mercenaires recrutés pour cette tâche ((Lire par exemple : « Comment la France élimine ses ressortissants membres de l’État islamique », Courrier International, 30/05/2017.)), et que les très rares étant parvenus à fuir l’enfer syro-irakien en sont revenus terrifiés, détruits intérieurement, marqués au fer rouge pour le restant de leurs jours.

3) La montée en puissance de l’épidémie de Covid 19, et, pour être plus précis, de la propagande autour de cette nouvelle menace, qui n’a pas fait beaucoup plus de morts que la grippe de 2016/2017 ((Selon l’agence santé publique France, l’épidémie de grippe de l’hiver 2016/2017 a fait 14 400 victime entre le 5 décembre 2016 et le 12 février 2017. Il a été souligné à l’époque que la majorité des victimes étaient âgées de plus de 75 ans, et que la grippe était rarement le facteur unique du décès, la maladie portant le coup de grâce aux organismes affaiblis par d’autres facteurs. Il a également été constaté en cette occasion la faible efficacité du vaccin, en particulier chez les personnes de 65 ans et plus. La même agence santé publique France établit qu’à la date du 15 août le Covid 19 a fait un peu plus de 30 000 morts, parmi lesquels 11 000 dans les Ehpad. C’est beaucoup mais pas beaucoup plus si l’on considère 1) que la surmortalité est peut-être surestimée pour des raisons politiques (impératif d’avoir le plus gros chiffre possible pour justifier le confinement et les mesures liberticides qui vont avec) 2) qu’un tiers des morts vient des Ehpad où nombre de vieillards n’ont pas reçu les soins nécessaires, n’étant pas considérés comme prioritaires, et ont souvent été terminés au Rivotril, un puissant sédatif contre indiqué dans les cas de graves problèmes respiratoires, et autorisé à la prescription par décret le 28 mars 3) que l’hydroxychloroquine, antiviral inoffensif et largement répandu dans le monde entier depuis des décennies, a été classée comme molécule vénéneuse en janvier 2020, rendant impossible la généralisation du protocole de soins mis au point par l’IHU de Marseille du professeur Raoult. 4) qu’il a été décidé d’interdire au médecins libéraux de prescrire ce qui leur semblait bon, laissant les seuls services hospitaliers tout prendre en charge, entraînant engorgements, et différemment des autres opérations et traitements d’urgence. 5) que l’âge moyen de la mort est le même qu’en 2016/2017 de même que la non-unicité du facteur Covid comme cause de la mort. 6) Que tous les morts de la grippe saisonnière, qui n’aurait causé, fait unique dans l’histoire, que 87 morts, ont été de facto reversés dans la catégorie « covid », sans aucune explication)), a également dû contribuer à refroidir certaines ardeurs. Plus difficile de faire des cartons en plein confinement, et chaque citoyen portant un masque dans la rue, ersatz de voile, il était plus difficile pour les pieux psychotiques de repérer au premier coup d’œil les ennemis du prophète. Les cas sociaux décérébrés abubakarelbagdadistes ont également dû prendre acte du fait que la propagande ne jouait plus en leur faveur : habituellement avides de « passer à la télé », de devenir, quitte à mourir au passage, des célébrités, ils rongeraient depuis des mois leurs freins, comme ces chasseurs de record de tour du monde à la voile qui patientent parfois pendant des mois faute de fenêtre météo idéale, en attendant que le temps médiatique tourne enfin de nouveau au beau pour eux.

Nonobstant cette dernière hypothèse loufoque, nous pouvons fermement énoncer une certitude : étant donnée la connaissance très fine des profils, la surveillance accrue des réseaux, sur le terrain, sur internet, sur téléphone, la promulgation de lois antiterroristes toujours plus intrusives, des opérations sophistiquées comme celles du 13 novembre 2015, ou même du 7 au 9 janvier 2015, sont désormais inconcevables. Il est inévitable que des « loups solitaires » passent un jour à l’action ici ou là, non répertoriés, non repérés, jamais fichés S, perdant soudain la raison à la sortie du bar gay halal où ils ont leurs habitudes, mais il est impossible qu’une opération de grande envergure, multi sites, impliquant de nombreux tueurs synchronisés et des armes sophistiquées, puisse être fomentée et menée sans avoir été repérée en amont. A ce propos nous pouvons citer le criminologue Xavier Rauffer, interviouvé par Boulevard Voltaire en novembre 2017. A la question un nouveau 13 novembre est-il possible ? il répond : « Dans les mêmes circonstances, non, évidemment. En Europe, oui, en France, dans l’état, la réédition d’un acte comme le 13 novembre est très difficile à envisager, c’est pratiquement devenu impossible. Pourquoi ? Parce que nous avons la police, les services, les gens compétents ont maintenant la recette, ils savent quels sont les symptômes, quels sont les gestes préliminaires, et donc maintenant dès qu’un des gestes préliminaires d’un acte comme le 13 novembre est accompli, on peut y parer, mais ce n’est pas le cas partout en Europe. En revanche, c’est un point qui me paraît important, on n’a pas tiré les leçons de tout ce qui s’est passé le 13 novembre : plus ça va, plus on se rend compte que cette opération était extrêmement sophistiquée, qu’elle impliquait des dizaines de personnes différentes, qu’il y avait dans ce complot-là, dans cette conspiration-là, des tas de rôles différents pour des tas d’individus différents, plusieurs cercles concentriques avec chacun un niveau de connaissance différent, et mon sentiment personnel est qu’il serait fortement étrange que tout cela ait pu être monté par des demi débiles qui un jour étaient au bistrot et le lendemain à la mosquée, et qui étaient assez confus dans leur tête, et pourquoi ne pas le dire assez bas de plafond. Donc ça pose la question de savoir s’il n’y a pas un commanditaire et qui est-il? (…) Je crois même qu’à un moment-donné, si on creuse suffisamment, on finira par tomber sur quelque chose qui n’est pas très loin du terrorisme d’état. » La quasi totalité des profils de terroristes passés en revue dans la partie « base de données » de cette étude correspond en effet à cette caricature. Xavier Raufer exagère à peine dans sa généralisation.

La peur d’un nouveau 13 novembre, ou d’un coup de sang d’un tango fou semble avoir complètement disparu en même temps que la couverture médiatique se concentrait totalement sur la pandémie de Covid 19, de février à juin 2019, puis sur le mouvement Black Live matters, puis de nouveau jusqu’à septembre la pandémie de Covid 19, bien que tous les indicateurs significatifs (nombre de décès, hospitalisations d’urgence) indiquent la disparition de la menace ((Le professeur Jean-François Toussaint a ainsi expliqué sur C News le 8 août 2020 : « Parmi tous les chiffres que vous avez montrés, ceux qui sont importants, ce sont les trois derniers, sur les quatre, et la communication n’est faite que sur le premier. Pourquoi, parce que l’essentiel dans une pandémie est de savoir le nombre de morts qu’elle entraîne, et de savoir également le nombre de cas sévères, le nombres de patients hospitalisés, en particulier en réanimation. Si on veut regarder sur ces trois chiffres-là, on va voir effectivement, et nous avons là les chiffres de santé publique France publiés aujourd’hui : les courbes d’hospitalisation, les courbes de réanimation ne cessent de décroître, depuis début avril, et plus encore, le chiffre du nombre de décès totaux quotidiens, chaque jour en France, que ce soit ceux des patients hospitalisés ou en maison de retraite ou Ehpad, ne fluctuent pas depuis quatre semaines maintenant, et il est à 99 % de ce qu’a été le chiffre maximal le 6 avril. On voit donc que cette réduction de 99 % n’a entraîné aucune accélération ni en avril, ni en mai, ni en juin, ni en juillet ; aucun des événements qui a annoncé une deuxième vague ne s’est trouvé vérifié, et l’on voit que l’on a une courbe absolument plate depuis la fin juin. Si l’on regarde les chiffres d’autres pays européens, ces mêmes décès quotidiens en Italie, qui a confiné comme nous, mais la Suède, qui n’a pas confiné, on retrouve à chaque fois cette même courbe : une ascension en un mois, une décroissance en deux mois, et plus intéressant encore, la totalité des décès européens comme vous le voyez là, suit encore une fois la même courbe. (…) qui plus est le Conseil scientifique, lorsqu’il nous annonce la énième deuxième vague la semaine dernière, un certain nombre de ses membres sont sur leur site de vacances. Si je le dis c’est parce qu’ils l’annoncent publiquement sur les radios publiques. (…) Sud Radio mercredi après-midi, un des membres, alors qu’il nous annonce une catastrophe sanitaire pour la France, est sur son site de villégiature. Nous sommes donc dans une situation identique à celle du mois de mars lorsque celui qui a annoncé la catastrophe avec plus de 500 000 morts annoncés pour la Grande-Bretagne, 500 000 morts annoncés en France, ne respectait pas lui-même le confinement qu’il a réussi à imposer à la moitié de l’humanité… Nous nous trouvons face à des gens qui ne croient pas, qui ne croient pas aux recommandations qu’ils transmettent. »)). C’est dans le métro que le changement a été le plus sensible. Alors que, si l’on considère une grande ville comme Paris, les transports en commun souterrains, aux heures de pointe, constituaient l’un des endroits privilégiés où déposer une bombe ou commettre un attentat suicide en toute sécurité, les messages de prévention dont les oreilles des usages sont ad nauseam rebattues contre la menace terroriste ont complètement disparu du jour au lendemain.

La propagande anti Covid, sous toutes ses formes, a intégralement supplanté la propagande antiterroriste dans les transports en commun. Qui les prend aux heures de pointe dans les grandes villes sur les lignes les plus fréquentées, sait que ces consignes sont impossibles à respecter, même si toutes les 5 minutes une voix nous assure que les barres sont nettoyées « avec un virucide efficace ».

Or, en même temps, les autorités continuent tout de même de considérer la menace comme très sérieuse, puisqu’à l’heure où j’écris ces lignes, début septembre 2020, nous sommes bloqués, depuis le 18 décembre 2018, au stade 2 du plan Vigipirate : « Sécurité renforcée », en conséquence de l’attentat du marché de noël de Strasbourg du 11 décembre 2018. Ce stade suppose un risque d’attentat sur tout le territoire : la surveillance et le contrôle des rassemblements sont renforcés ; il s’agit de « faire face à une menace terroriste qui reste durablement élevée ».

Nous avons presque oublié que nous sommes encre et toujours au niveau 2 du plan Vigipirate, un niveau tout de même très élevé! La menace et les slogans qui vont avec ont pour ainsi dire été « actualisés ». Il faut toujours avoir peur du grand méchant loup, mais il n’est plus habillé pareil.

Avec nos mémoires de poissons rouges, nous avons presque oublié, donc, le lancinant rappel : « La sécurité est l’affaire de tous. Si vous remarquez un sac abandonné ou une situation anormale, n’hésitez pas à contacter nos agents RATP, directement ou en utilisant les bornes d’appels. Merci de votre vigilance. » Finie également la campagne de prévention contre le harcèlement dont sont victimes les femmes. La dénonciation des mâles blancs aux mains peloteuses et au langage discourtois (les vidéos de prévention ne mettent en scène en effet que des mâles blancs correctement habillés ((Voir par exemple : 1) http://www.busetcar.com/la-ratp-contre-le-harcelement-des-femmes-dans-les-transports/ 2) https://www.dailymotion.com/video/x2xehtj 3) https://www.facebook.com/watch/?v=343923296493654 4) https://actu.orange.fr/france/videos/stop-ca-suffit-une-campagne-contre-le-harcelement-des-femmes-dans-les-transports-CNT0000019oSL2.html 5) https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-0/lille-ilevia-lance-campagne-sensibilisation-contre-violences-faites-aux-femmes-transports-1754571.html)), sans doute pour ne pas stigmatiser les racailles chevaleresques « racisées » qui prennent courageusement leur défense en bande, juchés sur leurs fiers purs-sangs pitbulls) n’est plus de mise. Les loups solitaires daéchiens de même ont eu le bon goût de ne pas venir troubler, pendant la respiration d’un mois entre la première et la seconde vague(lette) du virus, le mouvement black lives matter, menée pas son égérie Assa Traoré, qui a sans transition pris le relai dans l’occupation des cervelles. Cela aurait certainement fait mauvais effet si, profitant du relâchement généralisé pendant le déconfinement, particulièrement dans les manifestations demandant « justice pour Adama », du prénom du petit frère d’Assa, délinquant multirécidiviste, qui violait son compagnon de cellule pour se venger des souffrances morales infligées par l’homme blanc pendant sa scolarité, un loup solitaire malien du nom de Coulibaly, de Traoré, ou de Bathily, avait tué cinq personnes au hasard dans les rues de Paris (voir massacre du marché de noël de Strasbourg) le jour-même d’une manifestation de black live matters ! Heureusement pour le pouvoir profond, les coïncidences, comme nous le verrons plus loin, ne tombent jamais en sa défaveur !

Il est vrai qu’en même temps qu’Assa Traoré prenait le relai du ministre de la solidarité et de la santé Olivier Véran ((Olivier Véran, député PS en 2012, puis LREM en 2017, remplace au pied levé le 16 février Agnès Buzyn, parti remplacer au pied levé le candidat à la mairie de Paris Benjamin de Grivaux devenue la nouvelle star de l’onanisme. Agnès Buzyn avait fait interdire un mois plus tôt l’usage de l’hydroxychloroquine, le seul médicament connu efficace contre le nouveau mal un mois, et fut au commencement de la pandémie un adversaire résolu du port du masque. Questionnée à ce sujet le 26 janvier elle a ainsi répondu : «Surtout pas ! C’est absolument inutile. Aujourd’hui, les masques bleus, qu’on appelle les masques chirurgicaux, que l’on voit sur des photos, sont des masques qu’il faut mettre quand on est malade, pour éviter d’envoyer des microbes à son entourage, et d’ailleurs en période d’épidémie grippale ce serait bien que les Français portent des masques, notamment quand ils sont en contact de personnes âgées ou de personnes fragiles, donc ce sont des masques qui sont utiles uniquement quand on est soi-même malade, pour éviter de contaminer les autres. (…) Donc aujourd’hui il n’y a aucune indication à acheter des masques pour la population française. » Le 4 mars, Olivier Véran enfonce le clou à ce sujet lors d’une conférence de presse tenue au palais de l’Élysée : « Il est fondamental que les personnes qui ne sont pas malades, qui ne répondent pas aux critères définis, qui ne se sont pas vu indiquer le port d’un masque, n’aillent pas chercher des masques, d’une manière ou d’une autre, parce qu’ils sont importants pour celles et ceux qui en ont besoin. La direction générale de la santé définit avec les sociétés savantes les règles d’utilisation précises des masques chirurgicaux. Je le redis : doivent être équipés les professionnels de santé qui exercent en établissement de soin, les professionnels de santé libéraux, les personnes contaminées et les personnes vulnérables, l’usage du masque en dehors de ces indications est inutile. J’en appelle à la responsabilité de chacun. Un comportement inapproprié peut altérer le travail de nos professionnels de santé et nous avons besoin que les professionnels de santé puissent travailler dans les meilleures conditions de sécurité et d’efficacité. »)) et du directeur général de la santé Jérôme Salomon ((Proche de Bernard Kouchner, descendant du capitaine Dreyfus, il a été nommé directeur général de la santé le 8 janvier 2018. Il a justement gagné le surnom de « François Molins du Covid », du nom du procureur de la République en place au plus fort de la campagne d’opérations terroristes, omniprésent dans les médias de 2015 à 2017.)) en ouverture du journal du 20 heures, les médias se sont pris soudain de frénésie pour des faits divers gravissimes impliquant des racailles d’origine subsaharienne contre d’honnêtes et vulnérables citoyens. Avant il n’y avait rien, depuis des années c’était un phénomène pour ainsi dire tabou dont personne ne devait parler, « pour ne pas faire le lit de l’extrême droite et afin de promouvoir la société multiculturelle, ne pas abîmer le vivre-ensemble à la française, et bla, bla, bla) et tout d’un coup, là, explosion du phénomène, libération de la parole : deux faits divers atroces de cette catégorie par jour, comme s’il s’agissait de chauffer à blanc l’opinion, de tous côtés, pour cliver l’antagonisme entre les Français endémiques et les néo-Français.

J’arrête là ce long préambule sur le traitement médiatique et ses changements de directions brutaux et zappotypiques : Non seulement les attentats et agressions « islamistes » semblent avoir complètement disparu en France, mais les médias et le pouvoir semblent s’être désintéressé complètement du phénomène, qui a existé comme Daech a existé, et disparu comme Daech a disparu.

Après ce long préambule, passons à présent à la synthèse des 34 opérations attribuables à Daech détaillées (faits+profils) dans la base de données.

Synthèse des opérations attribuables à Daech en France de 2015 à 2020

Si l’on s’en tient à la couverture médiatique des agressions « terroristes » 2015, les Français peuvent légitimement avoir l’impression qu’une organisation comme Daech constituait en France une structure organisée aux ramifications multiples et déroulant occultement un plan machiavélique. Au terme de ce parcours triste et macabre, force est d’affirmer qu’il n’en est rien, et que cela n’a jamais été le cas.

En tous cas pas d’organisation avec des gens sérieux, éduqués, professionnels, stables mentalement aux compétences pointues et variées, susceptibles de se coordonner dans des opérations complexes, une hiérarchie, des centres de formation, des promotions avec majorat, des diplômes, des remises de prix et de décorations.

Si l’on considère que doit être attribuée à Daech tout ce qui a été revendiqué par son agence de propagande l’Amaq, alors il faut bien remarquer que dans bien des cas la revendication est opportuniste, et que dans ce cas les coïncidences et anomalies sont nombreuses et au minimum troublantes. Passons de nouveau au crible toutes les opérations attribuables à Daech en les séparant en deux catégories : celles qui n’ont pas été revendiquées, et celles qui ont été revendiquées.

Opérations non revendiquées par l’EI

– Malgré la vidéo plus qu’explicite d’Amédy Coulibaly ((A ce sujet, je renvoie à La bibliothèque d’Amédy Coulibaly.)), une rareté dans ce genre d’affaires, et malgré la médiatisation extraordinaire de l’attentat, l’EI n’a jamais officiellement revendiqué ((Ce n’est pas parce que Coulibaly a revendiqué l’attaque dans sa vidéo que l’EI l’a revendiqué, via le canal orthodoxe de l’Amaq. C’est à tort que, le premier jour du procès des attentats de janvier 2015, le 2 septembre 2020, le président de la cour d’Assises Régis de Jorna a déclaré que l’EI a revendiqué la seconde opération menée par Amédy Coulibaly. Il faut du reste attendre avril 2016 pour que des médias fassent état de liens possibles directs entre Amédy Coulibaly et l’EI)) la prise d’otages de l’Hyper Cacher du 9 janvier 2015.

– L’attaque contre 3 militaires en faction devant la mosquée de Valence le 1er janvier 2016 par Raouf el Ayeb n’a pas été revendiquée.

– La très confuse attaque au hachoir d’un commissariat de Paris le 7 janvier 2016 par Tarek Belgacem n’a pas été revendiquée, et tout lien avec une organisation terroriste a finalement été écartée.

– Si Moussa Coulibaly, l’auteur de l’attaque de trois militaires de Sentinelle à Nice le 3 février 2016 a tenté de rejoindre l’EI via la Turquie, l’organisation ne l’a pas revendiquée.

– L’édifiante mise en scène de la tête décapitée d’Hervé Cornara à Saint-Quentin-Fallavier le 26 juin 2016, par Yassin Salhi, dont ce dernier a pris une photo qu’il a envoyée a un ami parti faire le coup de feu dans les rangs de l’EI, n’a pas été revendiquée.

– l’attentat raté sur le site de Notre-Dame du 4 septembre 2016, tenté par un groupe de femmes en lien avec un recruteur de l’EI, Rachid Kassim, n’a toutefois pas été revendiqué par l’organisation.

– L’attaque contre des militaires de Sentinelle au Carrousel du Louvre le 3 février 2017 par un touriste égyptien n’a pas été revendiquée. Le criminel n’avait pas d’antécédents judiciaires ou de radicalisation connus.

– C’est encore le cas pour la violente attaque d’une patrouille de Sentinelle à l’aéroport d’Orly le 18 mars 2017. On a retrouvé sur la dépouille de son auteur, délinquant multirécidiviste, un fort taux d’alcoolémie et des traces de cocaïne et de cannabis.

– L’EI n’a pas revendiqué l’attaque de 3 miliaires de Sentinelle sur le parvis de Notre-Dame de Paris le 6 juin 2017. Le criminel Farid Ikken s’est réclamé clairement de l’EI, notamment par l’intermédiaire d’une vidéo, mais l’organisation ne l’a pas honoré de son tampon.

– L’attaque de militaires de Sentinelle à Levallois Perret le 9 août 2017 n’a pas été revendiquée, même si son auteur Hamou Benlatrèche, était imbibé de propagande de l’EI.

– De même pour l’attaque de deux surveillants de la prison de Condé sur Sarthe par Mickaël Chiolo, dangereux psychopathe, avec sa femme, le 5 mars 2019, ce qui vu le cadre très strict peut se comprendre

– l’assassinat de 4 fonctionnaires à la Préfecture de Police de Paris par Mickaël Harpon le 3 octobre 2019 est encore orpheline de revendication.


Inspiration « islamiste », attribuable à l’EICas psychiatrique ou individu instable et/ou vivant à la margePassé de délinquantvictimes
Amédy Coulibalyouiouioui4 morts
Raouf el Ayeblégèreouinon0 blessé
Tarek Belgacemnonouioui0 blessé
Moussa Coulibalyouiouioui2 blessés
Ayoub el-Khazzanioui?oui2 blessés
Yassin Salhiouiouinon1 mort
Inès Madaniouiouinon1 blessé
Ornella Gilligmanouiouinon0 blessé
Sarah Hervouëtouiouinon0 blessé
Amel Sakaououiouinon0 blessé
Abdallah El-Hamahmynonnonnon1 blessé
Zyed Ben Belgacemouiouioui2 blessés
Farid Ikkenouiouinon1 blessé
Hamou Benlatrècheouiouioui4 blessés
Mickaël Chioloouiouioui1 blessé
Mickaël Harponouiouinon4 morts
Pas beaucoup de génies du mal évoluant dans une puissante organisation dans cette liste de bras cassés…

Opérations revendiquées par l’EI

– les attentats de Paris du 13 novembre 2015 ont été revendiqués le lendemain par l’EI, qui se trompe tout de même sur le nombre de participants, évoquant « 8 frères » alors qu’ils étaient théoriquement au moins 10, pour la partie action.

– le double attentat de Bruxelles du 22 mars 2016 a été revendiqué le jour-même par l’EI.

– le double meurtre de Magnanville le 13 juin 2016 par Larossi Abala, qui faisait partie d’un réseau, revendiqué par l’intéressé au nom de l’EI, qui confirme le jour-même.

– L’attentat de Nice le 14 juillet 2016 a été revendiqué par l’EI le surlendemain des faits, quoique le profil du criminel : bisexuel, alcoolophile, toxicomane, consommateur de porc, au passé compliqué (divorce, perte d’emploi), jamais signalé pour radicalisation, cadre très mal avec celui d’agent dormant de l’EI.

– l’assassinat du père Jacques Hamel le 26 juillet 2016, 12 jours après l’attentat de Nice, par Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean, tous les deux fichés S et radicalisés notoires, même si les deux tueurs ont tout de même eu beaucoup de chance que les avertissements des policiers ayant averti de leur prochain passage à l’acte n’aient pu être transmis à qui de droit.

– L’attaque mortelle contre un fourgon de police sur les Champs-Élysées le 20 avril 2017, mais le profil du criminel est celui d’un délinquant professionnel ayant passé 14 années en prison, qui n’était pas fiché S et pas du tout connu pour radicalisation.

– le double meurtre de Laura et Maurane à la gare de Marseille Saint-Charles le 1er octobre 2017, même si le profil de son auteur, Ahmed Hanachi, est celui d’un désaxé, toxicomane, SDF en situation irrégulière, délinquant itinérant.

– la prise d’otages du super U de Trèbes le 23 mars 2018. Son auteur clairement salafisé avait fait allégeance à l’EI mais sans lien avec l’organisation.

– l’attaque au couteau dans le 2ème arrondissement de Paris par Khamzat Azimov le 12 mai 2018.

– l’attaque à l’arme de poing du marché de Strasbourg le 11 décembre 2018, par Cherif Chekkat.

Deux revendications exceptionnelles au nom de l’AQPA

– L’attaque du commissariat de Joué-lès-tours par Bertrand Nzohabonayo le 20 décembre 2014, est revendiquée par l’AQPA, mais n’en était sans doute pas une, plus probablement une bavure policière.

– Un mois plus tard, le 14 janvier 2015, l’AQPA, revendique le massacre de Charlie Hebdo, avec une semaine de retard, mais il est impossible de savoir comment concrètement elle a pu aider les frères Kouachi, et sa version officielle comporte tellement de zones d’ombre et d’anomalies que son statut de commanditaire doit être mis entre parenthèses. Chérif Kouachi dans son entretien accordé à Bfmtv depuis l’imprimerie de Dammartin-en-Goëlle, où il venait de se réfugier avec une personne non identifiée, place son séjour au Yémen au plus tard à 2011, soit quatre ans avant l’opération. On n’a plus jamais entendu parler en France par la suite de cette organisation, qui n’a par ailleurs, contrairement à l’organisation EI, perpétré ni revendiqué aucune autre opération en dehors de la péninsule arabique ((Avant 2015, l’AQPA avait tout de même revendiqué la tentative d’attentat au slip piégé du 25 décembre 2009, sur un vol Amsterdam/Détroit, du Nigérian Omar Faruk Abu Mutallab, qui était parvenu tout de même, excusez du peu, à entrer dans l’avion sans passeport !)).


Inspiration « islamiste »Cas psychiatrique ou individu instable et/ou vivant à la margePassé de délinquantvictimes
Bertrand Nzohabonayo (AQPA)non?oui0 blessé (bavure policière probable)
Chérif Kouachi (AQPA)oui+nonoui12 morts
Saïd Kouachi (AQPA)nonnon, mais très influencé par son frèrenon12 morts
Larosi Abalaoui+« limité intellectuellement, basique, influençable. Aucunement décideur »oui2 morts
Mohamed Salmène Lahouaiej-Bouhlelnonouinon84 morts
Adel Kermicheoui??oui1 mort
Abdel-Malik Nabil Petitjeanoui??non
Karim Cheurfinon??Oui+ (très gros voyou)1 mort
Ahmed Hanachiouiouioui2 morts
Radouane Lakdimouiouioui4 morts
Khamzat Azimovoui??non1 mort
Chérif ChekkatLégèrement, plus un voyou qu’autre chose??oui+5 morts

Bilan : environ 50% d’opérations non revendiquées

Si l’on veut dégager une règle au sein de toutes ces agressions criminelles et terroristes attribuables à une organisation, celle-ci n’est pas à chercher dans un cordon ombilical qui relierait les criminels et celles-ci – raison pour laquelle dans cette étude il est question d’opérations attribuables. Si l’on enlève les doublons des attentats de Bruxelles (2 sites visés, tangos « belges ») et Paris (3 sites visés, « migrants » et tangos « belges » pour l’essentiel), on comptabilise 10 opérations revendiquées, contre 12 non revendiquées.

Pour les 12 affaires non revendiquées, le caractère non coordonné est d’autant plus manifeste que 14 criminels sur 16 sont des individus instables, fragiles, dérangés, vivant à la marge, parfois psychopathes (cas de Mickaël Chiolo).

Autre point commun entre ces 12 affaires, il s’agit si l’on peut dire d’attentats ratés, mal conçus et mal exécutés, qui n’ont pas fait de morts, voire pas même un blessé. Les deux seules exceptions à la règle sont l’assassinat et la décapitation de Hervé Cornara par Yassin Selhi, et celui de quatre fonctionnaires de police par Mickaël Harpon.

L’assassinat de Clarissa Jean-Philippe suivi de la prise de d’otages (4 morts) de l’Hyper Cacher par Amedy Coulibaly ( 8 et 9 janvier 2015) se signalent clairement comme une énorme singularité dans cet ensemble, même si le profil de Coulibaly, à l’instar de la plupart des criminels est celui d’un délinquant multirécidiviste « bas de plafond » passé par la case prison.

Cette particularité est corroborée par le fait que toutes les opérations revendiquées par l’EI sont les plus édifiantes et les plus mortelles : le 13 novembre, le double attentat de Bruxelles, le double-meurtre de Magnanville, Nice, Saint-Étienne de Rouvray, le super U de Trèbes, place de l’Opéra de Paris, marché de noël de Strasbourg. A chaque fois on compte un mort au minimum et dans des conditions propres à frapper l’imagination.

Cette revendication en fonction de la réussite, si l’on peut dire, de l’opération (réussie c’est nous, ratée ce n’est pas nous), est étayée par la revendication immédiate de l’attaque au couteau de Trappes par Kamel S le 23 août 2018, dont le bilan est de deux morts et un blessé grave, alors qu’il ne s’agissait que d’un sanglant drame familial.

Le profil des criminels est exactement le même, ce qui ressort d’autant mieux dans les actions solitaires. Rappelons que les participants aux attentats du 13 novembre et de Bruxelles sont exclus de cette analyse, attentats dont presque tous les protagonistes sont « belges » ou migrants.

Certaines trajectoires rappellent clairement celles des opérations non revendiquées : Radouane Lakdim et la prise d’otages du super U de Trèbes, Larosi Abala et le double meurtre de Magnanville, Ahmed Hanachi et le double meurtre de la gare Marseille Saint-Charles, Khamzat Azimov et le meurtre de la place de l’Opéra à Paris.

Toutes les autres affaires présentent des anomalies en quantité, tant dans le profil du criminel que dans les circonstances ou il(s) a/ont mené son/leur opération, et c’est sans doute là que le passage au crible de ces différentes affaires devient vraiment intéressant…

Coïncidences et anomalies

Une coïncidence ou une anomalie n’implique pas forcément l’intervention d’un adjuvant ou d’un marionnettiste dans une action ou opération terroriste attribuable à l’EI. Cela ne doit pas empêcher toutefois de les relever quand elles sont criantes : abaissement de la sécurité autour de la zone du crime, relâchement de la surveillance du criminel, surexploitation médiatique, contre-feu médiatique, contexte politique opportun. Le point commun remarquable entre toutes les coïncidences et anomalies que nous allons passer en revue est qu’elles ont toutes, d’une façon ou d’une autre, sur le moment ou par la suite été utiles, et/ou instrumentalisées par le pouvoir visible et le pouvoir.

Le massacre de Charlie Hebdo

Revendication par l’AQPA d’une probable bavure policière le 22 décembre 2014 crédibilisant l’opération du 7 janvier 2015 ; abaissement de la sécurité devant les locaux de l’hebdomadaire satyrique les mois précédant l’attentat, malgré les menaces les plus claires contre Charb dans le magazine de l’AQPA Inspire ; connaissance par les terroristes du jour et de l’heure de la tenue de la conférence de rédaction, seul moment de la semaine où presque tous les journalistes étaient présents ; présence d’une voiture suspecte devant le domicile de Charb le matin de la conférence de rédaction ; cambriolage de l’appartement de Charb dans les jours suivant sa mort avec vol de son ordinateur portable ; absence du second garde du corps de Charb 5 minutes avant la venue des terroristes ; association circonstancielle et unique dans les annales entre l’AQPA (Charlie Hebdo) et Daech (Hyper Cacher), cette dernière n’ayant même pas revendiqué l’opération malgré la vidéo explicite de Coulibaly (voir la bibliothèque d’Amédy Coulibaly) ; surexploitation politique et médiatique pendant des années, et prétexte à la mise en place de toute une série de lois « anti-terroristes » à haut potentiel liberticide ; le « kiosquier de Charlie » Patrick Deschamps qui le matin vend le journal à Cabut et Wolinski à Saint-Germain-des-prés, assiste à l’accident des terroristes place du colonel Fabien par laquelle il n’avait pas l’habitude de passer pour rentrer chez lui, puis se fait voler son véhicule par les terroristes au 45 rue de Meaux dans l’un des seuls quartiers de Paris entièrement dépourvu de caméras de surveillance, et l’un des plus importants quartiers juifs de la capitale ; le profil invraisemblable de Saïd Kouachi dont L’unique trace dans cette affaire est sa carte d’identité retrouvée à l’avant de la Citroën C3 : père de famille, aucun casier judiciaire, non radicalisé, très gros problèmes de vue, handicap à une cheville, pas de permis de conduire, aucun entraînement militaire ; l’opération aurait été préparée 4 ans auparavant lors du séjour de Chérif Kouachi au Yémen ; aucune photo indiscutable des terroristes morts ; tueurs filmés « par hasard » dans des circonstances idéales, exceptionnelles, dignes d’un film à suspense, par des vidéastes amateurs par la suite évanescents ; autorisation de la tenue de « rassemblements spontanés » le soir-même de l’attentat le 7 janvier, alors que le plan Vigipirate a été élevé à son niveau maximal, que l’on sait que deux terroristes sont dans la nature armés de kalachnikovs et d’un lance-roquettes, et qu’Amedy Coulibaly n’a pas encore perpétré la prise d’otages de l’Hyper Cacher ; autorisation de la manifestation monstre du 11 janvier malgré ce précédent. Bref : jusqu’à leur fin misérable dans la zone industrielle très isolée et non peuplée de Dammartin-en-Goëlle, les terroristes ont eu beaucoup, beaucoup de chance ; et les médias et les politiques, et les organisations qui persécutent par tous les moyens d’apparence légale, en se servant de ces derniers comme instruments, les mal nommés « complotistes » ou « conspirationnistes », (CRIF, LICRA, DILCRAH, UEJF, FMS etc.) ont su tirer un profit maximal en termes d’exploitation et de formatage de l’opinion publique française. Si les attentats de Charlie et Hebdo et de l’Hyper Cacher n’avaient pas eu lieu, le système en rêverait encore…

L’attentat de Nice

Profil invraisemblable du tueur : bisexuel, consommateur de porc, ne fréquentant jamais la mosquée – avec certes des fragilités de parcours : un divorce et un licenciement ; radicalisation éclair sans aucun lien avec l’EI, un recruteur de l’EI, ou toute autre organisation terroriste ; camion poids lourd du criminel repéré les jours précédents à plusieurs reprises dans la zone normalement interdite pour les véhicules de cette catégorie ; abaissement de la sécurité du dispositif de protection sur la Promenade des Anglais ; envoi en Avignon d’une compagnie de CRS devant servir à sécuriser la ville de Nice pour le déplacement de François Hollande ((Contraction d’un paragraphe du livre d’Alexandre Langlois, L’ennemi de l’intérieur, éditions TALMA, 2020 : « En conséquence, François Hollande évoque la fin de l’état d’urgence dans son allocution du 14 juillet 2016. Une compagnie de CRS devant servir à sécuriser la ville de Nice a été envoyée en Avignon pour le déplacement de l’impopulaire président de la République François Hollande. Il est évidemment indispensable d’assurer la sécurité du chef de l’état. Il est toutefois impossible de se demander pourquoi est-ce la ville de Nice qui a été choisie pour être « dégarnie » d’une compagnie de CRS et, surtout, si elle était restée sur place, l’attentat aurait-il eu lieu ? »)) ; pression de la hiérarchie parisienne pour falsifier le rapport de la cheffe du Centre de Supervision Urbain (CSU) de Nice Sandra Bertin, lui demandant de leur envoyer un rapport modifiable et d’indiquer la présence de policiers à des endroits où ils n’étaient pas ; demande d’effacement de toutes les images des caméras de vidéo-surveillance par la Sous Direction Anti Terroriste (SDAT), demande donc de destruction de preuves ; issue extrêmement trouble de l’affaire, laissant sans réponse toutes ces questions ; perpétration opportune de l’assassinat du père Jacques Hamel dans l’église de Saint-Étienne de Rouvray qui allume un contre feu médiatique et permet d’abandonner d’un coup et pour toujours l’immense polémique qui ne faisait qu’enfler jour après jour ; perpétration dix jours avant la fin de l’État d’Urgence, qui en réponse a été une première fois (sur six) prolongé de six mois, jusqu’à son inscription dans la constitution par la loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme du 30 octobre 2017, l’état d’urgence prenant officiellement fin le 1er novembre 2017.

l’assassinat du père Jacques Hamel

Adel Kermiche était suivi par trois services de renseignement différents, qui cinq jours auparavant avaient envoyé des notes signalant son imminent passage à l’acte ; certaines des notes alarmistes ont été rédigées par des agents infiltrés dans la chaîne Telegram d’Adel Kermiche, sur laquelle ce dernier évoquait ouvertement son projet ; des mesures de prévention étaient d’autant plus simples à mettre en place qu’Adel Kermiche, libéré en mars 2016, était placé sous bracelet électronique avec une autorisation judiciaire ne lui permettant de quitter sa résidence qu’entre 10h30 et 12h30. Le 5 janvier 2018, Matthieu Suc, de Media part, ouvre une polémique en déclarant que la Direction du Renseignement de la Préfecture de Police de Paris (DRPP), le jour de l’attentat, a convoqué le policier auteur de la note alarmiste pour lui demander d’effacer son rapport, de le réécrire, et de postdater deux informations afin de masquer la passivité ((Comment les renseignement ont étouffé leur raté après l’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, Matthieu Suc, 04/01/18.)) de l’institution. L’IGPN est saisie pour « faux et usage de faux » ((Pour avoir un aperçu du fonctionnement de l’IGPN et du peu de crédit que l’on doit accorder à cette institution, nous renvoyons à l’édifiant récit que fait le policier syndicaliste de VIGI Alexandre Langlois de son inquisition en 2018 page 167 à 230. Deux extraits : 1) « Vivre une procédure de l’IGPN est une expérience riche, car on ne peut imaginer toutes les bassesses auxquelles est prête cette police politique afin de garantir l’impunité à notre haute hiérarchie. » (p. 167) 2) « Je relate mon audition dans son intégralité afin que chacun puisse comprendre les méthodes employées par l’IGPN pour obtenir une vérité conforme au besoin des plus hautes instances de la Police Nationale – dans mon cas, le directeur général lui-même. Chacun pourra ainsi se faire une idée sur les conclusions des diverses enquêtes de l’IGPN, qui servent pourtant de base aux sanctions disciplinaires, ainsi qu’à des décisions concernant les policiers et les citoyens. Cela pose directement la question de l’existence même de cette branche au cœur de la police nationale (…) » (p. 182))). Cinq mois plus tard, en mai 2018, le parquet de Paris classe sans suite la procédure, « l’enquête n’ayant pas révélé d’infraction pénale » ((Attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray: le parquet classe la procédure ouverte pour «faux» et «usage de faux», Matthieu Suc, 18/05/18.)). Un agent a bien rédigé deux notes, datées du 22 juillet et du 26 juillet, le jour-même de l’attentat. Un signalement aurait également été transmis sur un individu s’apprêtant à commettre un attentat. La note du 22 juillet n’a bien été lue par personne : de nombreux agents se trouvaient alors en congés.

L’attaque d’un fourgon de police sur l’avenue des Champs-Élysées

Qu’il s’agisse ou non d’une coïncidence, il serait impensable de ne pas la relever : Karim Cheurfi a mené son opération meurtrière sur l’avenue des Champs-Élysées, abattant avec un fusil d’assaut un policier dans un fourgon et en blessant deux autres, le 20 avril 2017, soit 3 jours avant le premier tour des élections présidentielles, et en plein dernier débat télévisé entre les différents candidats, la nouvelle ayant été transmise en direct aux candidats.

Si un message de revendication écrit a été trouvé à proximité de son corps, l’EI dans son message de revendication s’est trompé en rendant hommage à « Abu Youssouf le belge ».

Deux jours auparavant, les médias avaient fait état de l’arrestation de deux hommes à Marseille projetant un attentat.

L’attentat a pu profiter à Marine Le Pen et au Front National, augmenter les chances, déjà très fortes, de sa présence au second tour, face au vainqueur présélectionné depuis des mois ((Au sujet de la fabrication méthodique du candidat Macron par Jacques Attali et consorts, je renvoie à l’ouvrage d’Eric Stemmelen : Opération Macron, éditions du Cerisier, 2019.)) par le système, Emmanuel Macron, dans un duel à l’issue courue d’avance, au terme de l’une de ces vastes mascarades de plus en plus grossières qu’on ose encore appeler « élections » dans nos démocraties Potemkine.

La tuerie du marché de noël de Strasbourg

Perpétré entre l’acte 4 et l’actes 5 des Gilets jaunes, le 11 décembre 2018, l’attentat du marché de noël de Strasbourg a pendant quelques jours occupé le devant de l’actualité, éclipsant brièvement celle du mouvement du contestation naissant. Son mode opératoire unique : des gens abattus au hasard à bout portant d’une balle dans la tête, et la gravité du bilan, qui le place immédiatement après le massacre de Charlie Hebdo, et devant la pris d’otages du Super U de Trèbes et celle de l’Hyper Cacher, le justifient amplement. Certains Gilets jaunes, mais pas seulement, ont voulu y voir une opération sous faux-drapeau ou une diversion par téléguidage d’un pigeon psychopathe, dont l’objectif était de produire un contre-feu médiatique.

Les autres singularités que l’on peut relever sont la rareté de l’arme utilisée : un revolver d’ordonnance de 1892, et le fait que des gendarmes, avec des agents des services de renseignement, avait perquisitionné le matin le domicile du tueur pour l’interpeller dans le cadre d’une enquête sur une affaire d’extorsion de fonds et de tentative d’homicide, arrêtant ses cinq complices mais le manquant : cet imprévu de très mauvaise augure aurait poussé Chérif Chekkat a se lancer dans un bouquet final meurtrier dans le marché de noël de Strasbourg, d’autant qu’apparemment l’homme projetait depuis longtemps de mourir en martyr pour Daech.

Voyou chevronné multirécidiviste, sans doute radicalisé en prison, fiché S, adhérant selon son père à l’idéologie de Daech, il a laissé sur une clé USB retrouvée à son domicile une vidéo de revendication. Selon le secrétaire d’État Laurent Nunez le lendemain de l’attentat, « il était suivi, de manière assez sérieuse, par les services de renseignement mais comme beaucoup d’autres individus qui ont pu manifester une pratique radicale religieuse en détention. »

Bref, s’il s’agit d’un énième raté des services de renseignement, le profil du tueur est désespérément banal, et vu la fréquence de ce genre d’épisode à l’époque, il n’était nullement improbable qu’entre l’un et l’autre des actes des Gilets jaunes, semblable chevauchée meurtrière à coloration daéchophile ait été tôt ou tard hasardée. L’un des éléments suspects dans cette affaire est sans doute la réaction unanimement satisfaite des médias quand certains Gilets jaunes ont commencé à évoquer l’hypothèse du terrorisme manipulé. Tous les journalistes influents et les acteurs anticomplotistes se sont rués sur ces positions pour pilonner en règle le mouvement des Gilets jaunes, en évoquant des dérives « complotistes », « conspirationnistes », qualificatifs à vocation muselante su remployés et extrêmement péjoratifs depuis des années. Pourtant, à l’instar de l’incendie de Notre-Dame, pourquoi serait-il interdit a priori d’évoquer l’hypothèse du complot ? Si l’attentat de Strasbourg a toutes les apparences d’un coup de sang d’un tango fou, il a objectivement constitué une bénédiction pour les médias qui s’en sont emparé avec une gourmandise de charognards non dissimulée pour flétrir le mouvement des Gilets jaunes.

Autre conséquence de cette opération meurtrière : elle a servi de prétexte pour relever le plan Vigipirate sur tout le territoire, entre le 11 et le 14 décembre, du niveau 2 au niveau 3, du niveau « sécurité renforcée – risque attentat » au niveau « urgence attentat ». Alors que le niveau 2, concernant également tout le territoire, permet déjà d’activer, 216 mesures additionnelles, parmi lesquelles l’organisation de de patrouilles, de filtrages et de fouilles, et une sécurisation accrue des lieux « sensibles », le niveau 3 permet de mettre en œuvre, pour une durée limitée à la gestion de crise, des « mesures exceptionnelles pour prévenir tout risque d’attentat imminent ou de sur-attentat », et des « mesures exceptionnelles d’alerte de la population ». Alors qu’au moment des faits l’activité terroriste était en chute libre depuis des mois, force est de constater que cela fait beaucoup pour un seul homme, et que cette piqûre de rappel a permis de renforcer le contrôle et la répression policière des manifestations de Gilets jaunes sur tout le territoire. A l’heure où j’écris ces lignes début 2020, l’actualité terroriste est encore plus en chute libre, ce qui n’a pas empêché le nouveau ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, de déclarer, lors d’un déplacement le 31 août à la SDAT à Levallois Perret, que la menace terroriste était encore « à un niveau extrêmement élevé ».

Bilan : plus de 50% des opérations revendiquées comportent des anomalies

Nous parvenons donc à la statistique suivante : parmi les 9 opérations officiellement revendiquées par l’EI en quatre ans – sans compter les attentats du 13 novembre – cinq sont entachées d’anomalies parfois très graves ou ont été marquées par des coïncidences troublantes.

Si l’on noie ces différentes affaires au sein de la multitude d’actions criminelles non revendiquées et de toutes les autres tuées dans l’œuf qui ont été rapportées régulièrement dans les médias, signalant utilement à l’attention du public le caractère constant de la menace terroriste (« il va falloir apprendre à vivre avec, pendant encore de longues années, etc.), on aboutit à un taux de plus de 50 % d’affaires intégrant ou s’intégrant dans des coïncidences (et sans même prendre en compte, répétons-le, le 13 novembre !), ce qui est, bien sûr, statistiquement peu probable si on n’avance pas l’hypothèse du terrorisme fabriqué, ou manipulé, ou téléguidé, hypothèse qui est férocement, avec acharnement, haine, vice, rhétorique infâme et déloyale, taxée de « complotiste », de « conspirationniste », et puisque les médias eux-mêmes font de plus en plus souvent l’amalgame, d’ « antisémite », la contamination complotiste devant être regardée comme une étape mentale menant tout droit aux projets génocidaires. Comme le dit le papounet des anticomplotistes (AC) Rudy Reichstadt dans son brûlot AC l’opium des imbéciles : « Cela ne poserait aucun problème si l’on pouvait classer la théorie du complot au rayon des lubies inoffensives, aux côtés de l’homéopathie et de l’astrologie. Mais la théorie du complot falsifie l’histoire. Elle sape la confiance dans la démocratie. Elle dissuade des parents bien portants de vacciner leurs enfants. Elle protège les dictateurs. Elle exonère des criminels. Elle dresse des potences. Elle prépare les génocides. » (p. 138). La parution en septembre 2019 de cet ouvrage de propagande médiocre, haineux, AC jusqu’au bout des ongles et du cervelet a été saluée comme l’un des plus importants essais politiques de ces dernières années, son auteur triomphalement interviouvé sur tous les supports possibles, et c’est cette phrase, coïncidence, toujours, toujours les coïncidences, qui a été excipée pour être mise en exergue par les commentateurs en pâmoison.

Remarques sur les lois et dispositifs anti terroristes mis en place depuis 2015

corruptissima re publica plurimae leges : la République ayant atteint un degré de corruption suprême, les lois pullulaient

Tacite, annales, III, 27

Le plan Vigipirate

Le plan Vigipirate est opérationnel dans les grandes villes, de son plus bas à son plus haut niveau d’intensité, en fonction de l’évolution de la « menace terroriste » depuis le milieu des années 1990 et la série d’attentats perpétrés dans la capitale par des terroristes « islamistes ». C’est ainsi depuis 25 ans que les usagers des transports en commun sont accoutumés à entendre le sempiternel avertissement « si vous repérez un colis abandonné, si vous observez un comportement suspect, vigilants tous ensemble, etc. » Il est fondamental de commencer par rappeler qu’un immense mensonge est à l’origine de cette politique sécuritaire : pour ne prendre que les trois exemples les plus connus, le détournement du vol 3869 d’Air France du 24 au 26 décembre 1994 ((Cf Françalgérie, crimes et mensonges d’État, Lounis Aggoun et Jean-Baptiste Rivoire, p 414 à 418. Extrait : « Le commando aurait-il alors bénéficié de complicités plus officielles ? Ce qui est en tout cas avéré, c’est que le matin du détournement, les services de l’aéroport n’ont pas fait leur travail : alors que l’Algérie est plongée dans une guerre terroriste sans précédent et que les autorités s’attendent à un attentat sur la ligne Paris/Alger, le dispositif de sécurité entourant habituellement l’aéroport a été partiellement levé et les bagages de certains passagers ne sont même pas fouillés. Au pied de la passerelle, la patrouille de police habituelle est absente. Sur les 22è passagers qui montent dans l’avion, seuls 161 coupons d’embarquement sont récoltés : 76 passagers ont donc embarqué sans que leurs billets soient contrôlés, ce qui est en principe impossible dans le contexte de l’époque et qui constitue d’une des multiples preuves de la manipulation. De même, comment expliquer que tous les hommes de Zitouni, qui sont pourtant tous fichés et officiellement recherchés par la police algérienne, puissent faire pénétrer des armes et des explosifs dans l’Airbus et monter tranquillement à bord ? Plus étonnant encore, dès l’annonce du détournement, la presse algérienne indique qu’il s’agit d’une opération du GIA visant à obtenir la libération des leaders du FIS, Ali Belhadj et Abassi Madani, et de l’émir du GIA Abdelhak Layada, emprisonné depuis 1993. Mais dans l’avion de « l’émir » Yahia n’ jamais demandé la libération des prisonniers : il a uniquement exigé que l’avion puisse décoller pour Paris. » (p. 415))), l’attentat du RER Saint Michel du 25 juillet 1995, et celui de Port Royal du 3 décembre 1996, n’étaient pas des opérations pilotées par des « islamistes », mais par les services de renseignement algériens, le Département de Renseignement et de Sécurité (DRS), qui à l’époque était parvenu à noyauter de nombreux Groupes Islamistes Armés (GIA) que les généraux « janviéristes » ((On a appelé généraux « janviéristes » la clique d’officiers qui a organisé le coup d’état du 10 janvier 1992, pour contrer le péril islamiste amené par la victoire du Front Islamique du Salut (FIS) aux élections législatives de décembre 1991. Les noms des criminels : Khaled Nezzar, Abdelmalek Guenaizia, Mohamed Lamari, Mohamed Mediene, Mohamed Touati, et celui qui est regardé par maints commentateurs comme leur tête pensante, Larbi Belkheir.)) manipulaient pour se poser en rempart de la civilisation contre la barbarie islamiste, faire pression sur le gouvernement français pour s’assurer de son soutien sans failles, et pérenniser le maintien de leur poigne de fer sur le pays. Cette vérité, reconnue à demi mots par les dirigeants français de l’époque, au premier rang desquels Jacques Chirac et Lionel Jospin, est aujourd’hui largement étayée par toute une série d’ouvrages qui, pour n’avoir pas reçu toute la publicité qu’ils méritaient, n’ont été contestés par personne et doivent être considérés comme faisant définitivement autorité sur le sujet ((Voir par exemple le témoignage de Mohamed Samraoui, ancien colonel du Département de Renseignement et de Sécurité (DRS), les services secrets algériens, dans Chroniques des années de sang (CAS, Denoël, 2003), celui de Habib Souadïa, ancien capitaine des forces spéciales algériennes, auteur de la sale guerre (La Découverte, 2001). Cf également Jean Baptiste Rivoire et Lounis Aggoun paru en 2004, Françalgérie, crimes et mensonges d’état (la Découverte), et celui du même Aggoun en 2010, la colonie française en Algérie, 200 ans d’inavouable(la découverte). Consulter également le site du MAOL, Mouvement Algérien des Officier Libres, un collectif d’officiers algériens qui a fui la dictature et entrepris de compiler et mettre en ordre de multiples témoignages accablants de premier plan.)) : à la racine de la politique sécuritaire inaugurée par le plan Vigipirate éternel, gît un énorme mensonge d’état. Depuis 25 ans, du reste, aucune opération semblable n’a été menée sur le territoire français, et quand bien même le serait-elle, ce ne seraient pas quelques centaines de militaires patrouillant au hasard dans les couloirs du métro qui seraient susceptibles de l’arrêter. Alexandre Langlois, secrétaire général du syndicat de policiers « Vigi. Ministère de l’intérieur » résume ainsi l’absurdité du dispositif dans son récent ouvrage L’ennemi de l’intérieur ((4 L’ennemi de l’intérieur, éditions TALMA, 2020. La lecture de ce livre est indispensable pour comprendre la (dés)organisation, le (dys)fonctionnement et la (mauvaise) utilisation des forces de police en France en 2020.)) : « Pour nous protéger, tout sac oublié devient un colis suspect. Quand il est abandonné dans les transports en commun, des messages anxiogènes sont diffusés, en attendant l’intervention des équipes de déminage. Nous avons le temps d’écouter ces messages, étant donné que trains, métros et avions en sont retardés, parfois longuement. Est-il raisonnable de penser que des criminels laisseront le temps aux autorités de passer des petites annonces, en attendant tranquillement l’arrivée des démineurs ? Toute la démarche ressemble à une pièce de théâtre pour maintenir la peur dans la population, et justifier auprès de l’opinion publique des lois de contrôle de plus en plus liberticides. Maintenant, imaginons que la population décide de reprendre sa liberté et que la peur doive changer de camp. Imaginons qu’un matin, elle se réveille et parte « oublier » de colis et autres bagages dans toutes les stations de métro parisiennes, les gares et les aéroport. Il faudra paralyser non pas une ligne mais tous les transports publics de la région île de France. Le résultat sera sans doute pire que deux centimètres de neige. pour rester crédibles, les démineurs devront faire déminer tous les objets suspects, mais il n’y aura pas assez d’équipes, ce qui prendre encore plus de temps qu’habituellement. En fin de compte, le gouvernement commencera à paniquer, car cette paralysie coûtera des millions d’euros. De plus, l’inutilité de cette loi aura été démontrée, de même que son côté pernicieux. En effet, sans elle, une centaine de personnes « armées » de simples boîtes en carton ou de vieilles valises ne pourraient pas paralyser la capitale d’un pays comme la France, qui plus est sans faire usage de la moindre violence. En attendant, le climat de peur est maintenu, laissant l’opportunité au gouvernements successifs de renforcer le contrôle social sur la population. » (p 77/78)

Le secrétaire général du syndicat de policiers « VIGI. ministère de l’Intérieur » Alexandre Langlois, auteur de L’ennemi de l’intérieur, publié en 2020 aux éditions TALMA

Le pouvoir profond, à l’origine de ces lois dignes d’un « régime » a bien montré ces dernières années qu’il pouvait l’interrompre purement et simplement en fonction de ses besoins du moment. Alors que le plan Vigipirate avait été porté à son niveau maximal « urgence attentats » dès le début de l’après-midi du 7 janvier, interdisant notamment les grands rassemblements. On a ainsi vu qu’il a autorisé des rassemblements spontanés le soir du 7 janvier 2015 dans toutes les grandes villes de France, après le massacre de Charlie Hebdo, alors même qu’on savait que rôdaient dans la nature deux terroristes ayant tué de sang froid 12 personnes, armés de kalachnikovs et d’un lance roquettes, et qu’un Amédy Coulibaly sur armé préparait en secret la prise d’otages de l’Hyper Cacher, c’est-à-dire dans le créneau temporel de loin le plus dangereux ces vingt dernières années. Ce pouvoir profond permit également la grande marche républicaine du 11 janvier, qui réunit près de 4 millions de manifestants, alors qu’on ne disposait d’aucun recul. Or dix mois plus tard, une bande d’hommes armés montraient que parmi les projets envisageables figurait celui d’arroser à la kalachnikov des clients de bars et restaurants au hasard, faisant 39 morts.

Autre criante anomalie : depuis le début de la « pandémie » qui a fait des ravages dans les rangs des très jeunes vieillards cancéreux de plus de 85 ans cloisonnés dans les Ehpad, au point prendre la décision de pouvoir terminer nombre d’entre eux au Rivotril ((Sur le scandale du Rivotril, je renvoie aux propos du docteur Gérard Delépine dans le 35ème libre journal de Jean-Michel Vernochet sur E&R FM)), les messages de prévention contre la menace terroriste ont disparu du jour au lendemain ! Et à l’heure où j’écris ces lignes, à la mi septembre 2020, ils n’ont toujours pas fait leur réapparition, remplacés massivement par les messages tout aussi anxiogènes et inutiles de prévention contre le Covid 19 et promouvant les règles de sécurité.

Ces deux derniers faits récents achèvent de démontrer que le plan Vigipirate n’est qu’un instrument de terrorisme psychologique visant à faire croire à la population qu’elle vit dans un danger permanent.

l’Opération Sentinelle

L’opération Sentinelle a été déployée le 12 janvier 2015, en réponse au massacre de Charlie Hebdo et de la prise d’otages de l’Hyper Cacher. Un peu plus de 10 000 soldats sont mobilisés pour sécuriser 830 point sensibles en France. Ils n’étaient que 800 dans le cadre de Vigipirate. 50 % des forces sont concentrées sur la région Île de France, où elles sont placées sous la direction opérationnelle du gouverneur militaire de Paris. Alors qu’il était prévu d’en faire baisser progressivement le nombre, les attentats du 13 novembre 2015 à Paris puis du 14 juillet 2016 à Nice, ont entraîné le maintien de ce nombre. En septembre 2020, malgré une actualité terroriste en chute libre, le nombre de militaires engagés demeure inchangé.

Soldats français en patrouille dans le cadre de l’opération Sentinelle à Strasbourg le 20 janvier 2015

Pourquoi arrêter l’opération Sentinelle ? La réponse à cette interrogation est encore plus évidente que la précédente. Dans près d’un tiers des agressions attribuables à Daech depuis 2015, ce sont des militaires en patrouille de l’Opération Sentinelle qui ont été prises pour cibles. Abu Bakr el Baghdadi dans son prêche de 2015 ayant demandé de s’attaquer en particulier aux militaires et aux forces de l’ordre, cela revenait à rien moins que de se servir d’eux comme des pigeons au stand de tir que de les envoyer patrouiller autour des lieux dits sensibles. Et là encore, de simples de remarques de bon sens s’imposent : si l’objectif des terroristes les plus déterminés est de faire le maximum de dégâts avant de mourir en martyrs, ce genre de dispositif est absolument inutile. Le tango fou n’a qu’à repérer un endroit où il n’y a personne, les patrouilles de trois militaires en treillis étant visibles à des centaines de mètres à la ronde, pour y faire son carton en toute sécurité. A la limite, si les militaires étaient vêtus en civils, formant un groupe relâché, équipés d’une arme de poing dissimulée, la mesure pourrait avoir un effet à la fois préventif et opérationnel. Il faut aussi souligner le flagrant deux poids deux mesures dans l’organisation du dispositif : on se souvient que Bernard Cazeneuve avait déclaré après le massacre de Charlie Hebdo avoir remplacé le camion de police en faction devant les locaux du journal pour ne pas désigner aux terroristes une cible facile : le dispositif fixe a été remplacé par une patrouille mobile « pour des raisons de sécurité » (sic et resic !). Dans le même temps, des dispositifs fixes ont continué d’être maintenus, voire renforcés, de façon quasi exclusive ((Déclaration du gouverneur militaire de Paris, Général Bruno le Ray, lors de son audition devant la commission d’enquête, le 21 mars 2016 : « Vendredi 13 novembre, avant que ne surviennent les attentats, près de 4 000 militaires étaient déployés sur l’Île-de-France, répartis en 49 unités élémentaires – ce chiffre a son importance pour ce qui est de certains aspects relatifs au commandement – engagées dans des missions de protection de 325 sites sensibles : 20 sites dits « Vigipirate historique » – principalement les lieux touristiques et les gares – et 305 sites confessionnels – presque exclusivement des lieux de culte israélites.»(…) « Dès le lendemain matin à six heures trente, nous avons repris la mission Sentinelle habituelle, consistant à sécuriser les 325 sites que j’ai mentionnés – j’avais doublé l’effectif sur tous les sites « Vigipirate historique », en particulier les gares. »)) devant les lieux communautaires juifs (religieux, et scolaires en particulier) ((Cette forme de privilège a été maintes fois souligné ces dernières années par tous les médias à un moment ou à un autre, souvent en s’en félicitant. Dans un article publié dans Libération le 26 juin 2015, on lit ainsi : « Les forces armées sont aussi automatiquement réquisitionnées pour renforcer la protection «des sites sensibles». Après les attentats de janvier contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, une présence armée a ainsi été mise en place devant les organes de presse, les lieux de culte et les grands magasins. Cette opération, baptisée «Sentinelle», a permis le déploiement de 10 500 militaires protégeant 830 sites en France, dont 310 en région parisienne. Selon les sources syndicales, il faut y ajouter un millier de CRS en moyenne, réquisitionnés quotidiennement. Coût du dispositif : un million d’euros par jour. Et une fatigue croissante au sein des effectifs mobilisés. Dans le détail, la quasi-totalité des synagogues et écoles juives ont été placées sous protection. Certaines mosquées bénéficient du même dispositif, tout comme environ 200 édifices catholiques (églises et écoles). Une infime minorité par rapport aux 46 000 lieux de culte catholiques dans l’Hexagone. » Le nombre de soldats concernés est subitement passé de 2500 à 10 500 après le massacre de Charlie Hebdo. Concernant le primauté accordée à la protection des lieux juifs, on eut également citer les propos du général Bruno le Ray devant la commission d’enquête le 21 mars 2016 : « Vendredi 13 novembre, avant que ne surviennent les attentats, près de 4 000 militaires étaient déployés sur l’Île-de-France, répartis en 49 unités élémentaires – ce chiffre a son importance pour ce qui est de certains aspects relatifs au commandement – engagées dans des missions de protection de 325 sites sensibles : 20 sites dits « Vigipirate historique » – principalement les lieux touristiques et les gares – et 305 sites confessionnels – presque exclusivement des lieux de culte israélites. »)), mobilisant l’essentiel des militaires de Sentinelle en Île de France. Il faut ajouter le caractère profondément déprimant de la mission pour les militaires ((Le caractère profondément déprimant (ennui, sentiment d’inutilité, insultes) de la mission Sentinelle est l’une des principales causes des désertions dans l’armée chez les jeunes engagés de l’armée de terre.)), qui ne se sont pas engagés pour remplir ce genre de tâche contre nature ((Déclaration du général Pierre de Villiers, chef d’état-major interarmées, devant la commission d’enquête le 9 mai 2016 : « En interne, se pose la question du maintien de l’opération Sentinelle qui rassure la population même si certains parisiens sont moyennement rassurés de voir des militaires en treillis investir la place de la Madeleine. Avec tout le respect que je leur dois, les soldats ne sont pas faits pour cela. Il y a un vrai problème de doctrine. Je vous entends, le ministre de la défense et vous-même, dire que le même soldat doit aller au Mali et ensuite participer à l’opération Sentinelle. Je suis absolument convaincu du contraire. Pour le coup, je me demande si la solution ne consiste pas à revenir à une forme de conscription. » (…) « Il est extrêmement complexe d’entrer dans un lieu sans avoir un minimum de renseignements, et les soldats de l’opération Sentinelle ne sont pas entraînés pour ce faire. Nous ne pourrions prendre ce genre de décision qu’en ultime recours. »)), sont les premiers conscients de l’inutilité de leur rôle, et doivent marcher ou rester plantés toute la journée dans les rues avec un équipement de plus de vingt kilos (Famas, paquetage, casque lourd), auquel on doit rajouter depuis juillet 2020 le port obligatoire du masque rendant plus difficile la respiration, pénibilité évidemment aggravée en plein milieu de l’été pour se défendre contre une « seconde vague » de Covid 19 dont tous les infectiologues indépendants clament tantôt en riant, tantôt en colère, qu’il s’agit d’une chimère scientifique aussi crédible que l’existence des dahus ou des licornes.

Et si d’aventure un massacre avec prise d’otages dans un lieu fermé se reproduisait, les militaires de Sentinelle, comme on l’a constaté pour ceux arrivés rapidement aux abords du théâtre du Bataclan le 13 novembre, n’auraient même pas le droit d’intervenir, obligés d’attendre les colonnes de la BRI, du RAID ou du GIGN ((Échange entre le président de la commission d’enquête Georges Fenech et le Général Bruno Le Ray, gouverneur militaire de Paris : « Fenech : Imaginons que des soldats de Sentinelle se trouvent aux abords de Saint-Lazare, et que des terroristes ouvrent le feu à l’intérieur de la gare avec des Kalachnikov. Quelle serait la réaction de vos soldats ? – Le Ray. Ils ouvriraient le feu à leur tour, sans l’ombre d’un doute. – Fenech. Dans ce cas, pourquoi n’en ont-ils pas fait de même au Bataclan ? – Le Ray. La situation n’était pas la même. Au Bataclan, les terroristes étaient retranchés dans un lieu fermé, tandis qu’une gare est un lieu ouvert. – Fenech. Selon vous, donner l’assaut à un bâtiment fermé suppose l’intervention d’unités spécialisées, dont Sentinelle ne fait pas partie ? – Le Ray.Les soldats de Sentinelle sont formés pour intervenir dans le cadre d’opérations extérieures, mais pas dans celui d’une prise d’otages de masse dans un lieu fermé. » (…) « les soldats de Sentinelle ne sont pas formés à intervenir dans un contexte proche d’une prise d’otages en milieu fermé. »)) !

Ajoutons pour finir : Daech ayant été réduit à néant au Levant, la connaissance étant désormais extrêmement fine du profil de éventuels passeurs à l’acte, et les lois antiterroristes extrêmement intrusives permettant de rendre impossible, dixit Xavier Raufer, une opération complexe multi sites du type 13 novembre, Sentinelle n’a plus la moindre raison d’être, sauf à vouloir, pour reprendre les terme de M. Langlois, mettre en scène « une pièce de théâtre pour maintenir la peur dans la population, et justifier auprès de l’opinion publique des lois de contrôle de plus en plus liberticides. » Si l’on retourne le problème dans tous les sens , c’est la seule interprétation logique qui s’impose. Lisons de nouveau Alexandre Langlois : « Insidieusement, le gouvernement habitue la population à la présence de l’armée sur le territoire national, alors même que nous ne sommes ni envahis ni en guerre civile. Les pays où les militaires circulent dans la rue sont bien souvent des dictatures. » (p. 88)

la loi sur le renseignement du 24 juillet 2015

Nous avons évoqué dans un précédent article l’instrumentalisation des lois antiterroristes et de l’état d’urgence par les autorités françaises, au détriment des libertés publiques et privées des simples citoyens. J’y reviens en m’appuyant cette fois sur de larges extraits des trois chapitres qu’Alexandre Langlois y consacre dans son ouvrage L’ennemi de l’intérieur.

Le 25 juillet 2015 a été votée, en réaction aux événements de janvier 2015, la loi sur le renseignement intérieur, qui permet « dans les seuls cas de nécessité d’intérêt public prévus par la loi », de passer outre « le respect de la vie privée, dans toutes ses composantes, notamment le secret de correspondances, la protection des données personnelles et l’inviolabilité du domicile » (loi n°2015-912 du 24 juillet 2015 relative au renseignement).

« Premier constat : le terrorisme, justification prioritaire pour cette loi liberticide, apparaît en quatrième position. Ne serait-elle que le prétexte pour faire passer une loi si répressive ? » (p. 79)

Les trois premiers cas de figure sont en effet la nécessité de défendre 1) l’indépendance nationale, l’intégrité du territoire ou la défense nationale ; 2) les intérêts majeurs de la politique étrangère, l’exécution des engagement européens et internationaux de la France et la prévention de toute forme d’ingérence étrangère ; 3) les intérêts économiques, industriels et scientifiques majeurs de la France.

« Second constat : ce n’est pas un texte juridique mais plutôt un fourre-tout permettant toutes les interprétations et offrant au pouvoir la possibilité de mettre sous surveillance tout opposant, ainsi que nous allons le constater. » (p.80)

Il explique ainsi le caractère problématique du point 2 :

«  Le point 2 concernant la politique étrangère de la France est significatif, car, compte-tenu de la façon floue dont il est rédigé, il permet de violer « la vie privée, dans toutes ses composantes » de chaque personne qui manifesterait ou s’exprimerait contre la Commission européenne, l’OTAN, etc., puisque cela reviendrait à viser « l’exécution des engagements européens et internationaux de la France ».

L’ennemi de l’intérieur, d’Alexandre Langlois, publié en 2020 aux éditions TALMA, une lecture incontournable

On peut songer aux citoyens engagés qui dénonceraient publiquement par écrit ou par vidéo, l’engagement de la France contre les autorités syriennes, libyennes, vénézuéliennes, russes, iraniennes, et son soutien inconditionnel en toutes circonstances du régime juif raciste et génocidaire sévissant en Israël en violation de toutes les conventions et résolutions internationales, la récente tentative des organisations juives de France, presque couronnée de succès, d’assimiler antisionisme et antisémitisme en étant la preuve manifeste. Je renvoie pour plus de détails sur cette manipulation à l’article Réflexions sur les actes antisémites de février 2019

« De même, critiquer les ventes d’armes à l’Arabie saoudite, qui les utilise dans sa guerre criminelle contre le Yémen, devrait conduire à s’exposer à la violation de sa vie privée, puisque c’est alors attaquer « les intérêts économiques de la France » du 3). Manifestement, les droits de l’homme et les valeurs morales semblent ne pas peser lourd face à une telle loi. (…) les intérêts de la France ne sont pas forcément ceux des Français, et nous pouvons légitimement nous interroger sur ce point en nous souvenant que les Français ont voté « Non » à 54,67 % à la question « Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une constitution européenne ? », lors du référendum du 29 mai 2005. Deux ans plus tard,les gouvernements européens, avec la complicité du président Sarkozy malgré le vote clair du peuple français, préparent en réponse le traité de Lisbonne (…) Le texte ne sera pas soumis à un vote populaire et sera ratifié par vote parlementaire, le 5 février 2008 à l’assemblée nationale et le 7 février 2008 par le Sénat. (…) Cela s’apparente à un passage en force pour la majorité des Français qui ont voté « Non ». Demain, est-ce que le renseignement intérieur pourra être utilisé comme service de propagande afin de donner l’impression aux Français qu’ils ne se sont pas fait « voler » leur vote ? » (p. 81)

L’article 5) est tout aussi critiquable : « En parallèle, le pouvoir peut désormais surveiller le peuple pour éviter toute mauvaise surprise. En effet, TOUS les manifestants pourront être placés sous surveillance pour avoir participé à une manifestation : il suffit, selon l’alinéa 5) c), que se produisent « des violences collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique ».(…) Qui n’a vu ces images de manifestations contre la loi Travail et les Gilets jaunes où les casseurs criminels semblent s’infiltrer sans difficulté dans les cortèges pacifiques ? » (p 83)

L’article 5) a) érigeant en priorité du renseignement la « prévention des atteintes à la forme républicaine des institutions » semble avoir été ajouté de façon prémonitoire en anticipation des manifestations de masse des Gilets jaunes qui, allumées par une banale augmentation du prix de l’essence, se sont vite développées, eu égard à l’extrême violence de la répression policière, et le silence, puis le dédain et les insultes des élites « républicaines », en mouvement demandant une réforme des institutions, un changement du système de représentation, la mise au pas de l’oligarchie, en un mot un changement de régime !

L’instauration de l’état d’urgence

L’état d’urgence a été instauré le lendemain des attentats du 13 novembre 2015, et prorogé à six reprises, jusqu’à son inscription de fait dans la loile 1er novembre 2017. Elle comporte tout un ensemble de mesures liberticides et je renvoie encore au livre de M. Langlois.

Première remarque de bon sens, la loi sur le renseignement n’a été d’aucune utilité pour prévenir les attentats du 13 novembre 2015, et en 2020, résume Langlois, « au-delà des effets d’annonce, le bilan de la Loi renseignement pour la lutte contre le terrorisme est nul. Pour le contrôle social et la surveillance de masse contre toutes formes d’oppositions, elle semble fonctionner. » (p. 88). L’État d’urgence prononcé le jour-même des attentats supprime encore plus de libertés individuelles et est aussitôt détourné à la fin du mois de novembre : « Immédiatement après le vote de l’état d’urgence, il est utilisé pour assigner à résidence… des militants écologistes, afin qu’ils ne participent pas aux manifestations lors de la COP-21. »

Ces assignations à résidence peuvent être prononcées sur la base de « notes blanches », des « documents attribués aux services de renseignement , rédigés sans en-tête, ni date, ni référence, ni signature. Destiné à protéger le secret des sources, l’anonymat évite également que quiconque ait à endosser la responsabilité des affirmations portées sur ces notes » (note 100 p. 91)

La députée Isabelle Attard ayant demandé à plusieurs reprises au ministère qui avait rétabli les notes blanches, quand et pourquoi, et si leur suppression était envisagée, aucune réponse officielle ne lui a jamais été donnée de la part du ministre.

« Graver l’état d’urgence dans la loi commune est l’une des premières mesures du quinquennat. Elle est présentée en conseil des ministres le 22 juin 2017 par Gérard Collomb, alors Ministre de l’intérieur. Une procédure accélérée est engagée dès le 28 juin. Il faut aller vite, la lutte contre le terrorisme n’attend pas. » (p. 102)

Nous avons évoqué ailleurs les graves inquiétudes soulevées par la future loi « renforçant la lutte contre le terrorisme et la sécurité intérieure. A son sujet, Langlois rapporte l’anecdote suivante : « Le 18 juillet 2017, Gérard Collomb, Ministre de l’intérieur, est sur RTL pour défendre le projet de loi, qui s’apparente à vouloir à inscrire dans la loi un état d’urgence permanent. Le journaliste lui demande : « Quitte à tomber dans un doux despotisme ? » La réponse est éloquente : « Oui, peut-être. » » (p. 105)

Le lecteur qui a parcouru toutes ces opérations attribuables à Daech depuis 2015, et l’on songe en particulier aux affaires louches, comme l’attentat de Nice, l’assassinat du père Jacques Hamel, et l’attaque d’un fourgon de police sur les Champs-Élysées, est obligé de constater que « l’état d’urgence a jusqu’alors brillé par son inefficacité pour lutter contre le terrorisme, tout en épuisant les personnels de la Police nationale. En revanche il a prouvé son efficacité pour « lutter » contre ceux qui ont osé critiquer le pouvoir en place : militants écologistes durant la COP 21, syndicalistes ne voulant pas de la réforme du code du travail, militants de la manif pour tous, journalistes voulant relater tous ces mouvements de contestation… » (p. 108)

« Le pouvoir dispose de la possibilité de les [ceux qui sont soupçonnés par le ministère de l’intérieur] assigner à résidence ou à ne pas sortir d’un périmètre. Cette mesure est très pratique pour éviter que des opposants viennent sur des manifestations ou casser les images d’Épinal de foules en liesse lorsque le président de la République ou un membre du gouvernement se déplace. D’autres contraintes peuvent être prononcées telles que pointer au commissariat, signaler tout changement d’adresse et/ou communiquer tous ses numéros de téléphone, ainsi que l’accès à toutes ses boîtes mail. A part le gouvernement, qui peut croire qu’une terroriste sera dissuadé ou arrêté par des telles mesures. » (p. 110)

Après avoir énuméré d’autres catégories de personnes menacées par cette loi, Langlois conclut : « La France est vraiment potentiellement un pays dangereux, avec autant de terroristes : les écologistes, les pauvres, les opposants politiques, les syndicalistes, les Gilets jaunes, les musulmans, les journalistes,les étrangers… Ne serait-il pas plus simple de comptabiliser les non-terroristes » (p.114)

Nous nous contenterons quant à nous de conclure, en englobant les plans Vigipirate, l’Opération Sentinelle, l’État d’Urgence, les différentes lois promulguées pour lutter contre la menace terroriste, en rappelant que les autorités « françaises », qui cherchent à se protéger par tous les moyens dans leurs nids d’aigles républicains, ont de fait collaboré avec les terroristes liés à al Qaida dans le cadre des guerres de Syrie et de Libye, et en constatant que toutes ces mesures antiterroristes non seulement ont révélé leur profonde inutilité, ont puissamment contribué à alourdir un climat social déjà extrêmement anxiogène depuis le début des années 2000, mais ont été décidées et votées par le pouvoir « républicain », avant toute considération, dans le dessein inavoué et inavouable de se protéger de toute velléité de rébellion d’un peuple qu’il n’aime pas, dont au fond il n’a cure, et qu’il souhaiterait à terme, d’une façon ou d’une autre – le plus vite étant le mieux, mais en ce genre de matière, il faut procéder, pour reprendre l’expression de Martin Peltier, de façon non aversive ((Nous renvoyons à la révolution arc-en-ciel, et à l’empire arc-en-ciel, publiés en 2019 et 2020, aux éditions DIE)) – remplacer par un cheptel humain plus docile et dépourvu de conscience historique. A ce titre, la gestion de la longue crise des Gilets jaunes, a constitué un indéniable révélateur.

Une réponse sur “L’activité de Daech en France de 2015 à 2019 (synthèse)”

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