Début février 2021, j’ai participé sur Radio Courtoisie en compagnie de Patrick Jardin à une émission consacrée au terrorisme en France depuis 2015. Patrick Jardin, qui a perdu sa fille Nathalie au Bataclan le soir du 13 novembre 2015, est l’auteur de « Pas devant les caméras », publié en septembre 2020 aux éditions Presses de la délivrance, dans lequel, à rebours de la plupart des auteurs d’obédience charliste, biberonnés aux droits de l’homme, l’antiracisme, et les ineffables promesses du vivre-ensemble, il dénonce sans concession l’attitude des autorités et des médias, avant, pendant, et après les attentats — d’où l’extrême difficulté à trouver un éditeur et l’omerta ou les ignobles coups bas médiatiques dont il a été victime. Il se concentre sur le Bataclan et le 13 novembre, mais l’analyse peut être étendue à tous les autres événements d’ampleur comparable qui ont endeuillé des familles françaises et d’ailleurs ces dernières années. Arrivé en retard à l’émission, j’y interviens moins que M. Jardin, mais j’aurais dû tout de même y figurer un peu plus si avant diffusion sur la toile, une âme frileuse, présidant aux destinées de cette radio pourtant beaucoup plus ouverte d’esprit que la moyenne, n’avait manié de façon grossière le ciseau de l’autocensure. Je saisis ainsi l’occasion pour rétablir, en les développant aussi complètement que possible, deux interventions purement factuelles en réponse à des questions d’auditeurs. J’y tiens d’autant plus que, patriote antiraciste convaincu, je ne voudrais pas donner l’impression d’une approche exclusivement « islamistophobe » — certains diraient « zemmourienne » — de ces événements. Je ne saurais tolérer d’être accusé de crier haro sur Mouloud, même si les médias m’y exhortent sans complexe du matin au soir, si Moché dans l’ombre est épargné alors qu’il n’a pas l’air non plus très franc du collier. Telle est en effet la règle sous tous les cieux à toutes les époques : pas d’hydre terroriste sans hydre marionnettiste, vers laquelle il est de notre devoir de pointer au moins un index formel, afin d’équilibrer la balance du jugement.
Sommaire
Minutage approximatif de mes interventions
27 : 45 — Sur la réalité des listes de terroristes proposées à la France par les services de renseignement syriens en échange du rétablissement des relations diplomatiques – refusé par Manuel Valls.
44 : 00 — L’assassinat de Laura et Maurane à la gare Marseille Saint-Charles le 1er octobre 2017, le profil incroyable de leur assassin Ahmed Hanachi
52 : 00 — Pourquoi la légion d’honneur a-t-elle remise à Mohamed Ben Nayef, prince héritier d’Arabie Saoudite, premier sponsor du terrorisme takfiri dans le monde, le 4 mars 2016 ?
57 : 20 — L’extrême confusion qui règne encore en 2021 pour identifier le ou les cerveaux des attentats du 13 novembre. Le silence absolu du seul survivant et principal suspect, Salah Abdeslam, depuis 5 ans.
1 : 02: 20 — Quelques précisions sur la chronologie du massacre du Bataclan et l’heure d’intervention de la BRI et du RAID.
1 : 13: 50 — Pourquoi les crimes à coloration daéchienne sont de plus en plus souvent requalifiés par les juges en crimes de droit commun passibles de la cour d’assise.
Précision à propos de l’interruption de la surveillance de Samy Amimour, l’un des trois kamikazes du Bataclan
Quelqu’un m’ayant fait part de son incrédulité de ce que les écoutes ciblant Samy Amimour, l’un des trois criminels kamikazes du Bataclan, aient été interrompues en raison du fait que celui-ci à un moment s’était retrouvé sous contrôle judiciaire (36 : 40), je confirme l’information en citant tout simplement l’extrait du tome 2 du rapport de la commission d’enquête parlementaire, publié fin juin 2016, qui aborde ce point. L’échange suivant peut se trouver dans la partie transcrivant l’audition, à huis clos, de M. Patrick Calvar, directeur général de la sécurité intérieure (DGSI), accompagné de Mme Marie Deniau, cheffe de cabinet, le 24 mai 2016.
M. le président Georges Fenech. Samy Amimour, membre d’un club de tir de la police nationale, a été auditionné par la DCRI en octobre 2012. Cette année-là, il est placé sous contrôle judiciaire et échoue dans un projet de départ pour la Syrie. Il y parvient finalement en septembre 2013 en compagnie d’Ismaël Omar Mostefaï. Comment ce départ a-t-il été rendu possible ? Pourquoi ne faisait-il l’objet d’aucune surveillance de la part des services de renseignement ?
M. Patrick Calvar. Vous touchez là du doigt un problème pour nous très important. Vous venez de rappeler que nous avions arrêté Samy Amimour, par la suite déféré, mis en examen et placé sous contrôle judiciaire. Or nous ne pouvons mettre en œuvre aucune technique de renseignement concernant un individu mis en examen afin qu’il ne soit pas porté atteinte aux droits de la défense. Nous ne pouvons donc agir dans cette circonstance : il s’agit d’un angle mort. Il appartient à un contrôle judiciaire de permettre le suivi de l’intéressé.
M. le président Georges Fenech. Le contrôle judiciaire signifie donc la cessation de la surveillance par les services.
M. Patrick Calvar. Oui, et c’est un vrai problème que nous avons soulevé à plusieurs reprises. Nous ne pouvons plus suivre ni intercepter les gens les plus dangereux dès lors qu’ils sont mis en examen, à moins, s’ils sont impliqués dans un autre projet, qu’une autre enquête soit ouverte. Sauf dans ce dernier cas, ils disparaissent donc pour nous du paysage.
M. le rapporteur [Sébastien Pietrasanta]. À combien estimez-vous le nombre d’individus se trouvant dans cette situation, à savoir des individus que vous avez surveillés et qui vous échappent du fait d’être mis en examen ?
M. Patrick Calvar. Tous ceux qui sont mis en examen et sous contrôle judiciaire.
M. le président Georges Fenech. Omar Mostefaï [autre terroriste du Bataclan, NDA] a été mis en examen et donc « judiciarisé » ; vous n’en avez pas moins des compétences en matière de police judiciaire, vous êtes service enquêteur : une sorte de co-saisine ne vous permet-elle pas de continuer à surveiller un individu mis en examen ?
M. Patrick Calvar. Non. Dès lors qu’un individu est mis en examen, continuer de le surveiller reviendrait à porter atteinte aux droits de la défense, et nous ne pouvons donc absolument pas intervenir. Nous intervenons en amont avec tous les moyens qui nous sont accordés aux termes de la loi portant adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité, dite loi Perben II, dès lors que les magistrats nous les confient.
M. Pierre Lellouche [membre extrêmement influent de la commission d’enquête quoiqu’il n’occupe pas de poste de secrétaire ou de vice-président, NDA]. Autrement dit, tout bon terroriste doit demander à être mis en examen.
M. le président Georges Fenech. C’est un comble, en effet. Quelle solution préconisez-vous, monsieur le directeur général, pour remédier à cette anomalie ?
M. Patrick Calvar. Il est nécessaire de prévoir des mesures de contrôle judiciaire qui soient très fortes et appliquées à la lettre. Il faut faire en sorte que si, à un moment ou à un autre, ces gens-là ne se rendent pas au commissariat pour pointer comme il est prévu, une réaction immédiate soit envisagée. Samy Amimour a pu partir dès qu’il a pu échapper à son contrôle judiciaire.
Octobre 2014, quand Benyamin Netanyahou menace explicitement la France d’attentats sur son sol
L’un des passages censurés aurait dû trouver sa place juste après une question d’auditeur sur la participation éventuelle de services de renseignements étrangers aux opérations terroristes qui ont endeuillé la France ces cinq dernières années (53 : 40). J’ai indiqué, prenant le cas du massacre de Charlie Hebdo, qu’un seul chef d’État au monde avait publiquement menacé la France d’attentats terroristes sur son sol, et qu’il s’agissait du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, qui plus est en employant un argument tellement tordu qu’il aurait dû éveiller la suspicion des enquêteurs et des médias.
Développons un peu : En août 2014, Benyamin Netanyahou, était interviewé par la chaîne d’information en continu I télé. Après avoir fustigé les Palestiniens et leurs jets de roquettes, il a osé la comparaison entre les situations israélienne et française : la France doit être solidaire d’Israël face au terrorisme palestinien, sinon il est inéluctable qu’elle subisse à son tour du terrorisme du son sol : « Ce n’est pas la bataille d’Israël, c’est votre bataille de la France, parce que c’est la même bataille, s’ils réussissent ici, et si Israël est critiqué, et pas les terroristes, et bien si nous ne sommes pas solidaires, et bien cette peste du terrorisme viendra chez vous. Vous serez visés, vous, en France. Je me rends compte que les gens ne connaissent pas la réalité. Imaginez que vous êtes dans une pièce obscure, comme me l’a dit un grand rabbin, quand tu es dans une pièce obscure, il faut allumer une bougie, la bougie de la vérité. Les gens qui ont un esprit juste, équilibré, verront la lumière de cette bougie, cette lumière de la vérité, et chacun d’entre nous doit allumer la bougie de la vérité, et la vérité, c’est qu’Israël est une démocratie à qui on impose la guerre, qui se bat pour sa sécurité, contre un ennemi particulièrement cruel, qui n’obéit à aucune norme, à aucune loi, qui n’a aucune inhibition, qui attaque nos civils, et qui utilise ses propres civils comme boucliers humains. » On reste rêveur devant une telle déclaration. S’il fut un temps où des Palestiniens se faisaient sauter dans des lieux publics, cela fait belle lurette qu’il n’existe plus d’actions terroristes palestiniennes à l’intérieur des territoires murés et contrôlés par Israël, ou devrait-on plutôt dire, volés aux Arabes par la violence et la purification ethnique. On est en revanche tout à fait fondé à parler de terrorisme israélien envers les populations palestiniennes, et ce depuis des décennies (opérations Plomb durci, Bordure de Protection, etc.). Ensuite, affirmer que si la France ne soutient pas Israël, la France subira tôt ou tard des attentats terroristes de la part des Palestiniens sur son sol, c’est d’une absurdité totale : c’est au contraire le soutien à Israël — État le plus haï du monde arabo-musulman — qui pourrait pousser des Palestiniens ou des sympathisants de la cause palestinienne à frapper la France par la violence aveugle. Passons le délire religieux sur le rabbin avec sa bougie — manifestation d’un incontestable radicalisme juif —, pour ne considérer que l’inversion accusatoire, proprement monstrueuse : « Israël est une démocratie à qui on impose la guerre, qui se bat pour sa sécurité, contre un ennemi particulièrement cruel, qui n’obéit à aucune norme, à aucune loi, qui n’a aucune inhibition, qui attaque nos civils, et qui utilise ses propres civils comme boucliers humains. » Ici il faut plutôt entendre, en regardant dans un miroir : « Israël est une théocratie raciste qui impose la guerre à tous ceux qu’elle considère comme ses ennemis, qui œuvre pour anéantir la sécurité de ses voisins, de manière particulièrement cruelle, en n’obéissant à aucune norme, sans aucune inhibition, qui attaque les civils, et qui instrumentalise l’antisémitisme et la shoah, pour s’en faire un bouclier contre toutes les critiques légitimes qui peuvent lui être faites. » La distorsion opérée ici par le Premier ministre israélien est trop monstrueuse pour ne pas être interprétée comme une menace directe d’Israël d’organiser des attentats sur le sol français, en l’occurrence, puisqu’il s’agit d’une spécialité israélienne — du même ordre que le rugby en Nouvelle Zélande —, sur le mode de l’opération sous faux drapeau. Le 2 décembre 2014, l’Assemblée nationale française a adopté une résolution demandant à l’État français de reconnaître l’État de Palestine par 339 voix contre 151, le Sénat la ratifiant quant à lui avec 153 voix contre 146. Le pouvoir exécutif français ne lui a pas donné suite, mais ce geste, même timide a pu certainement, d’un côté attirer la sympathie des Palestiniens victimes du terrorisme de l’État juif, de l’autre l’ire psychopathe de ce dernier contre la France.
Si un autre chef d’État, Bachar el-Assad pour ne prendre que cet exemple, avait proféré publiquement de telles menaces, en recourant à un argument aussi manifestement mensonger, et en s’appuyant sur l’autorité d’un imam fondamentaliste lui suggérant « d’allumer une bougie dans une pièce obscure », la déclaration aurait été immédiatement, unanimement, sans nuances, présentée par les médias et les pantins au pouvoir comme une preuve suffisante de complicité dans le massacre de Charlie Hebdo — hypothèse d’autant moins improbable dans le cas d’un homme injustement accusé depuis dix ans à la moindre occasion des crimes et massacres les plus abominables sans jamais qu’on s’embarrasse d’un commencement de preuve crédible !
J’ai indiqué ensuite que cet argument avait été repris tel quel par Meyer Habib le jour-même du massacre, Meyer Habib qui deviendra début 2016 le principal vice-président de la commission d’enquête parlementaire sur les opérations terroristes ayant endeuillé la France en 2015. Nouvel extrait :
Par un hasard étonnant qu’il faut souligner, même s’il n’est pas significatif, Meyer Habib est l’un des premiers arrivés sur les lieux du massacre de Charlie Hebdo, rue Nicolas Appert, sur les talons (à trois mètres de distance sur la photo) de son ami le Premier ministre Manuel Valls, mais ce sont ses déclarations à chaud qui ont surtout défrayé la chronique. Le 7 janvier, le jour-même donc de l’attentat, il établit un lien entre le massacre et l’adoption par le Parlement le 2 décembre 2014 de la résolution appelant à la reconnaissance d’un État de Palestine. Il écrit ainsi dans un communiqué : « ‘On a tué Charlie Hebdo’, ont proclamé les islamistes armés après avoir pris 12 vies ce matin. Demain, si l’importation du conflit israélo-palestinien continue d’être favorisée en France par des textes comme celui de la résolution de reconnaissance unilatérale de la Palestine, et si les mesures législatives contre les terroristes ne sont pas plus téméraires, ils crieront ‘On a tué la France’. La responsabilité des membres de l’Assemblée nationale sera alors pleinement engagée. » Dans la soirée il livre à la deuxième chaîne d’information d’Israël d’autres éléments d’analyse et de mise en perspective : « C’est un triste jour. C’est notre 11 septembre. Les terroristes ont frappé de façon meurtrière pour la première fois à l’école juive de Toulouse en 2012, et ensuite au Musée juif de Bruxelles [en 2014]. Nous avons averti que cela toucherait aussi toute la France, et à notre grande tristesse, cela s’est produit. » Le site timesofisrael.com qui rapporte cette intervention s’étonne par ailleurs : « Bien que l’attaque n’était pas antisémite et que les Juifs n’y ont pas été particulièrement visés, ‘les Juifs sont toujours en première ligne’, a-t-il déclaré. Je suis menacé, comme tous les autres Juifs ». Dans l’ensemble, a-t-il dit, les djihadistes ‘veulent détruire toute l’infrastructure de la France’. Il a déclaré que les responsables juifs étaient concernés par l’impératif de protéger 200 synagogues et des dizaines d’écoles. ‘Il y a 400 000 Juifs dans la seule région de Paris’, a-t-il noté. Pour la première fois depuis la fondation de l’État, la France est arrivée en tête de la liste des pays d’où les immigrants sont partis pour rejoindre Israël – Environ 7 000 personnes ont fait l’alya. C’était le mouvement le plus important de Juifs français vers Israël depuis la fondation de l’État. En 2013, l’alya des Juifs de France avait concerné seulement la moitié de ce chiffre. »
Trois remarques ou rectifications d’inégale importance ici s’imposent :
1) Meyer Habib reprend exactement le même argument délirant, et très suspect, employé par Netanyahou en octobre 2014 pour expliquer un attentat à venir en France : le soutien ostensible à la cause palestinienne va entraîner en rétorsion l’organisation d’attentats jihadistes sur le sol français, ce qui est répétons-le, aussi absurde que si l’on disait que « la lutte enfin résolument engagée contre la pédophilie va avoir pour conséquence une flambée sans précédent des viols d’enfants », ou que « si l’on pousse trop les radiateurs, la température va descendre à un niveau polaire ». Et c’est le jour-même du massacre qu’il ose répéter les prophéties menaçantes de son ami de longue date dont il est le « représentant en France » — périphrase employée fréquemment telle quelle par de nombreux médias français — et dont il sera le poisson pilote lors de sa venue en France quelques jours plus tard pour participer à la manifestation du 11 janvier en tête du cortège des chefs d’État.
2) A la date du 7 janvier, l’attaque de l’Hyper Cacher n’a pas encore eu lieu, aucun juif n’a été menacé, aucune recrudescence des agressions antisémites n’a été observée — hormis bien sûr par son esprit malade. Pourquoi dès lors si tôt tirer toute la couverture aux juifs ? C’est comme s’il anticipait le passage à l’acte d’Amédy Coulibaly deux jours plus tard, en développant à contretemps des éléments de langage prévus de longue date.
3) Il étale un culot formidable quand il s’effraie de l’augmentation des « alyas » depuis la France. Dans l’un de ses spots de campagne électorale de mai 2013, il évoque, sa femme à ses côtés, la ville de Jérusalem en arrière-plan, l’engagement sioniste passé et présent de toute sa famille, évoquant comme un titre de gloire familiale que son frère soit commandant dans l’armée israélienne, que son fils aîné ait fait son alya, et que son second s’apprête à la faire, affichant ainsi sans complexe sa préférence pour un pays qu’il n’est pas excessif de qualifier d’État le plus raciste du monde. Sans même considérer toutes ses sorties médiatiques de ces six dernières années qui sont frappées du sceau de la malhonnêteté, du délire, de la haine, du radicalisme judaïque le plus échevelé, cette seule série du 7 janvier 2015, aurait dû lui interdire l’accès à quelque rôle que ce soit dans la commission d’enquête parlementaire sur les attentats de 2015 [dont il a été le principal vice-président]. » Et remarquons que sans cette alya massive, jamais Meyer Habib n’aurait eu la moindre chance d’être élu un jour député à l’Assemblée nationale puisque la moitié des 150 000 électeurs de la 8ème circonscription des Français de l’étranger est composée de Français sionistes ayant fait leur alya en Israël ! Circonscription que sans exagération aucune on devrait rebaptiser « circonscription d’Israël…
Bref aperçu de huit opérations juives ou israéliennes sous faux drapeau depuis 1946
Il me semble de bonne pédagogie, afin de ne pas être accusé de soupçonner compulsivement en dehors de toute jurisprudence, de résumer ici un certain nombre d’opérations sous faux drapeau commises par des juifs sionistes et/ou des Israéliens ces 70 dernières années pour bien montrer qu’une telle hypothèse, loin d’être farfelue, doit être considérée à égalité avec toutes les autres, surtout quand l’événement fait l’objet d’une exploitation politique brutale et démesurée, comme cela a été le cas des attentats de janvier 2015. C’est l’occasion d’informer que la commission d’enquête parlementaire mise en place pour faire la lumière sur ces événements était exclusivement composés – pour ce qui concerne les postes-clés – de personnalités israélophiles, pour certains à un degré confinant au fanatisme (cas de Meyer Habib), et que l’État juif, loin d’avoir été placé à juste titre sur la liste des suspects potentiels, au moins dans la facilitation, y a été à longueur d’auditions érigé en modèle à imiter avec respect et sans réserves, la situation des victimes de terrorisme en France étant mise sur le même plan que celles des Israéliens victimes du terrorisme palestinien – comparaison, il faut le dire avec force, qui est proprement monstrueuse. Les camps de rétention extrajudiciaire y ont notamment été célébrés comme une initiative particulièrement intéressante et respectueuse des droits de l’homme ! Les commissionnaires ont même effectué, suivant les conseils de Pierre Lellouche, un voyage d’étude en Israël où ils ont rencontré tout le gratin politique et sécuritaire, le point d’orgue étant une rencontre avec Benyamin Netanyahou, qui avait pourtant proféré publiquement les menaces les plus claires contre la France en octobre 2014.
— 22 juillet 1946, attentat à la bombe contre l’hôtel King David à Jérusalem :
Mené par l’organisation terroriste juive Irgoun, dirigé par Menachem Begin, 91 morts et 46 blessés. La partie du bâtiment touchée, l’aile sud, abritait le secrétariat du gouvernement britannique de Palestine, le commandement militaire britannique, et le service d’investigation et de renseignement britannique. Ce service avait réuni de nombreux documents compromettants sur l’organisation terroriste juive. Les terroristes juifs pénètrent par le sous-sol de l’immeuble déguisés en arabes livreurs de lait. La conséquence majeure de cet attentat est de pousser les Britanniques à se retirer progressivement de Palestine, jusqu’au départ total au moment de la proclamation de l’indépendance d’Israël le 14 mai 1948. Loin de finir comme ben Laden, balancé en mer depuis un porte-avion, Begin deviendra Premier ministre d’Israël puis prix Nobel de la paix — complétant ainsi le cursus honorum idéal du dirigeant israélien moderne.
— 1950-1951 : pousser les juifs irakiens à se réfugier en Israël
Campagne d’attentats à la bombe et à la grenade contre des lieux et des rassemblements juifs à Bagdad. Les attentats, imputés aux arabes nationalistes irakiens, sont suivis de la diffusion de tracts appelant les Juifs à trouver refuge en Israël, et sèment la panique dans la communauté juive d’Irak, les poussant à émigrer en masse vers Israël ((Pour plus de précisions, je renvoie à l’article du juif irakien Naeim Giladi : « Les Juifs d’Irak : « Comment les Britanniques et les sionistes ont provoqué l’exode de 120000 Juifs d’Irak après 1948. Article facilement accessible en ligne en entrant les mots clés. Cet article a été développé par la suite dans un ouvrage : « Ben Gourion’s scandals, How the Haganah and the Mossad eliminated Jews », Flushing, NY : Glilit Publishing Co., 1992.)). Des 120 000 Juifs vivant à l’époque en Irak, seuls 6000 demeureront. L’objectif était, pour l’élite juive ashkénaze à la tête de l’État juif, de faire venir des juifs arabes susceptibles d’accomplir les tâches subalternes accomplies jusqu’alors par les Palestiniens en train d’être expulsés par la force et la ruse ((J’insère ici cet extrait de l’article de Naeim Giladi, Quand des juifs déguisés en arabes empoisonnaient les puits palestiniens, important relativement au thème de cet article : « Durant la guerre de 1948, les forces juives ont vidé les villages arabes de leur population, souvent par des menaces, parfois en abattant simplement une demi-douzaine d’arabes désarmés comme exemples pour les autres. Pour s’assurer que les Arabes ne puissent pas revenir vivre dans ces villages, les Israéliens ont mis des bactéries du Typhus et de la dysenterie dans l’eau des puits. Acre était ainsi située qu’elle pouvait pratiquement se défendre avec une seule grosse pièce d’artillerie, alors la Haganah mit des bactéries dans la source qui alimentait la ville. La source s’appelait Capri et elle courait au nord près d’un kibboutz. La Haganah a mis des bactéries du typhus dans l’eau allant à Acre, les gens sont tombés malades et les forces juives ont occupé Acre. Cela a si bien marché qu’ils ont envoyé une équipe de la Haganah habillés en Arabes à Gaza, où il y avait des forces égyptiennes, et les Égyptiens les ont attrapés vidant deux bidons de bactéries du typhus et de la dysenterie, dans les réservoirs d’eau sans motif, et au mépris le plus éhonté de la population civile.)) de leurs terres ancestrales.
— 1954 : affaire Lavon
Un réseau israélien constitué de 13 juifs égyptiens commet une série d’actes terroristes contre des édifices britanniques et étasuniens au Caire et à Alexandrie. Attribués aux nationalistes arabes nasséristes ils doivent empêcher le rapprochement entre l’Égypte de Nasser et les USA, au moment où la superpuissance se fait moins critique vis-à-vis des autorités égyptiennes. Il s’agit également de pousser les Britanniques à revenir sur leur décision de retirer les 80 000 soldats, qui pouvaient faire tampon entre l’armée israélienne et l’armée égyptienne. Les médias israéliens eux-mêmes conviennent aujourd’hui de la réalité de ce false flag ((https://fr.timesofisrael.com/les-nouvelles-revelations-sur-laffaire-lavon-soulevent-plus-de-questions/)) ((/ ((https://www.i24news.tv/fr/actu/israel/diplomatie-defense/117744-160623-israel-revele-de-nouveaux-documents-concernant-l-affaire-lavon)).
— 8 juin 1967 : attaque de l’USS liberty
Dans les eaux internationales au large du Sinaï, menée par des avions de chasse et des torpilleurs israéliens ; le bilan est de 34 morts et 171 blessés et le bâtiment est gravement endommagé. Si le navire avait été coulé, il était prévu de faire passer l’attaque pour une agression de l’armée égyptienne afin de susciter un casus belli contre l’Égypte, alors alliée de l’URSS. Les marins qui ont tenté de s’échapper en canots de sauvetage ont été pris pour cible par l’armée israélienne. Étonnamment, USA et Israël règlent l’affaire à l’amiable, bien que les survivants aient clairement pointé le caractère délibéré de l’attaque israélienne ((Entrer sur le moteur de recherche : « The day Israel attacked America ».)). Le président Lyndon Johnson dit amen à la version israélienne, qui prétend avoir confondu l’USS Liberty avec un navire de guerre égyptien, avant même de l’avoir entendue en entier. Israël paiera par la suite des indemnités aux tués, puis aux blessés, enfin pour les dégâts subis par le USS Liberty. Les organisations juives étasuniennes AIPAC, ADL, etc. se sont démenées pour étouffer l’affaire. Quant aux survivants, ils « ont par la suite été menacés de procès, d’emprisonnement, ou pire, s’ils parlaient à qui que ce soit de ce qui leur était arrivé » ((lire in Arrêt sur info : « Attaque du USS Liberty en 1967 : la preuve qu’Israël voulait vraiment couler le navire US et son équipage ».)).
— 1979 – 1983 : création du FLLE par les services secrets israéliens
Une campagne à large échelle d’attentats à la voiture piégée tue des centaines de Palestiniens et de Libanais, civils pour la plupart, revendiqués par le « Front pour la Libération du Liban des Étrangers » (FLLE). Le général israélien David Agmon indique qu’il s’agissait de « créer le chaos parmi les Palestiniens et les Syriens au Liban, sans laisser d’empreinte israélienne, pour leur donner l’impression qu’ils étaient constamment sous attaque et leur instiller un sentiment d’insécurité ». Le chroniqueur militaire israélien Ronen Bergman, qui a publié un livre de révélations sur les pratiques des services de renseignement israéliens ((Rise and Kill First : The Secret History of Israel’s Targeted Assassinations, Random House 2018. Il y écrit notamment : « Depuis la Seconde Guerre Mondiale, Israël a assassiné plus de gens que tout autre pays du monde occidental. »)), explique que l’objectif principal était de « pousser l’Organisation de libération de la Palestine à recourir au terrorisme pour fournir à Israël la justification d’une invasion du Liban » ((L’affaire est résumée dans un article de Rémi Brulin sur le site Investigaction. Entrer : « Quand Israël créait un groupe terroriste pour semer le chaos au Liban »)).
— Avril 1986 : attentat de la discothèque la Belle suivi de l’opération el Dorado Canyon
Le 6 avril 1986, une bombe explose dans une discothèque de Berlin-Est, faisant 6 morts et 230 blessés. Un message de revendication venant de Tripoli est intercepté, qui incite Ronald Reagan à déclencher la première campagne de bombardement de la Libye, tuant 60 Libyens et causant d’énormes dégâts. Le Mossad est lié de deux façons à cette affaire : un groupe lié au Mossad a pu participer au placement d’explosifs dans la discothèque, et un commando du Mossad a placé un émetteur dans un immeuble près de la caserne Bab al Azizya, à Tripoli, envoyant de faux messages de revendication. Pour plus de détails je renvoie à l’étude en trois parties (1, 2, 3) sur le sujet que j’ai rédigé sur le sujet en 2014 : « l’attentat de la discothèque la Belle, premier casus belli contre Kadhafi ». Contrairement à ce qu’ont osé prétendre en 2011 des charlatans comme Thierry Meyssan, que l’on doit considérer comme complice de la chute de la jamahiriya libyenne, le colonel Kadhafi a été toute sa vie un farouche et inflexible adversaire d’Israël, et un soutien indéfectible de l’OLP et de la résistance palestinienne.
— 17 mars 1992 et 18 juillet 1994 : attentats contre l’ambassade d’Israël à Buenos Aires et le centre culturel de l’AMIA
Le premier fait 29 morts et 242 blessés, le second 84 morts et 230 blessés. Les deux attentats sont mis sur le dos de l’Iran pour casser le partenariat entre l’Argentine et ce pays dans le domaine du nucléaire. Le lobby juif en Argentine pèse de tout son poids pour pousser à l’inculpation de l’Iran, malgré tout un ensemble de preuves accablantes contre les gens de l’ambassade d’Israël et des services de renseignement israéliens ((Je renvoie au documentaire de Maria Poumier. Entrer « AMIA repetita » sur le moteur de recherche et à l’article de synthèse que j’ai rédigé en 2014 sur le sujet : « « AMIA repetita » de Maria Poumier, retour sur le terrorisme israélien en Argentine »)).
— 11 septembre 2001 : arrestation d’agents du Mossad à New York en possession de vêtements « palestiniens »
Le matin du 11 septembre, 4 agents du Mossad sont arrêtés après avoir été repérés en train de faire des high-five et des allumages de briquet sur le toit de leur van, juste après l’impact du premier avion. Repérés, ils sont signalés et arrêtés quelques heures plus tard. Dans le van on découvre une forte somme en liquide et des djellabas et des keffiehs palestiniens. Des résidus d’explosif sont également détectés. L’objectif aurait été de se faire remarquer avec cet accoutrement pour qu’on évoque ensuite un groupe de Palestiniens. Emprisonnés pendant 67 jours, ils seront relâchés grâce à l’intercession de Michael Chertoff, juif étasunien pro israélien ardent qui sera par la suite nommé directeur de la communauté du renseignement nationale, l’instance chargée de chapeauter toutes les autres agences de sécurité étasuniennes suite aux réformes post 11 septembre. Cet élément accablant pour Israël – un parmi de très nombreux autres – du dossier n’a jamais été évoqué dans les grands médias depuis 20 ans, ceux-ci préférant se concentrer sur des zones d’ombre loufoques comme le visage du diable que certains « conspirationnistes » auraient vu apparaître dans la boule de feu consécutive à l’impact du deuxième avion sur la tour sud ((Pour plus de détails sur ces révélations édifiantes, voir Hicham Hamza : « Israël et le 11 septembre, le grand tabou », également Laurent Guyénot : « JFK-11 septembre- 50 ans de manipulations ».)).
Il est impossible d’entrer dans le détail de toutes ces affaires, pour certaines très complexes : dans nombre de ces affaires, des juifs ou les israéliens organisent des attentats en s’efforçant de faire porter le chapeau à des arabes ou des musulmans afin de retourner l’opinion occidentale en faveur d’Israël. Ils sont capables de mener ce genre d’opérations dans le monde entier, et savent pouvoir profiter dans de nombreux pays (France, Argentine, États-Unis), de la toute puissance d’un lobby pour étouffer les soupçons et permettre à Israël d’exploiter politiquement ou militairement les événements fabriqués.
Seconde question d’auditeur : N’est-ce pas étrange que dans certains des attentats les plus impressionnants, les locaux où ils ont été perpétrés ont été vendus très peu de temps auparavant ? Cas du 11 septembre 2001, du Bataclan, de l’Hypercacher…
Cession du site du WTC à Larry Silverstein le 24 juillet 2001
C’est bien vu de la part de Jean-Marie Bigard d’avoir traité le personnage de Larry Silverstein, dans le quatrième sketch de la série satyrique qu’il a consacrée en 2009 aux incohérences de la version officielle des attentats du 11 septembre 2001, sous l’angle du joueur remportant le jackpot maximal aux machines à sous dans un casino : « Le jour du 11 septembre, comme je vous le disais la semaine dernière, trois tours s’effondrent sur elles-mêmes à la vitesse de la chute libre, les deux tours du World Trade Center, et, la tour 7… Alors M. Silverstein… lui il est extraordinaire… il signe le bail, et l’assurance, donc, pour les tours en question… Silverstein… souvenez-vous bien de son nom, t’sais les silvers ! Au casino t’sais les silvers c’est les sabres en argent, t’sais, t’as été au casino… quand t’as les trois silvers qui tombent, ça y va les pièces, ding ding ding ding ding ding ! Tu vois ?… Bon, lui le 15 juillet, il signe les trois tours. Mon vieux, deux traites plus tard, tu vois, si ça c’est pas avoir de la moule, ça c’est quoi ? le 11 septembre, il a les trois silvers qui tombent, les trois tours qui tombent et il touche 3 milliards et demi de dollars, il en a touché un petit peu après mais je sais pas exactement combien, plus le chantier de reconstruction qui lui appartient, alors ça tu vois ça ne figure pas dans la version [officielle, du rapport Kean Hamilton publié le 22 juillet 2004], troublante » Bigard ensuite évoque ensuite l’effondrement de la tour 7 du complexe du World Trade Center, haute de 186 mètres, touchée par aucun avion, faiblement atteinte par les incendies, qui s’effondrera tout entière en 6,5 secondes, sur sa propre empreinte, à 17h20 le 11 septembre 2001.
Non seulement les faits rapportés par Bigard sont irréfutables, mais encore il demeure en-deçà de la complète vérité ! La chance dont a bénéficié Larry Silverstein est dans son étendue et sa diversité tellement insolente qu’il mériterait, si une telle catégorie existait, de figurer dans le livre Guiness des records sur le podium des hommes les plus chanceux de tous les temps. Voyons cela à travers une énumération chronologique, à laquelle j’ajoute une poignée de dates permettant de mieux cerner la cohérence du personnage.
- En 1980, le promoteur immobilier Larry Silverstein, juif sioniste de nationalité étasunienne, gagne le droit de développer le dernier site encore libre du complexe du World Trade Center, et y fait construire la tour 7, dans le cadre d’une opération de leasing (location avec option d’achat).
- En 1999, les autorités portuaires de la ville de New York et du New Jersey, confrontées à l’impossibilité de vendre les immeubles du complexe – difficulté de trouver des locataires, obligation prochaine de mener une opération de désamiantage au coût pharaonique –, tentent de les céder dans le cadre d’une opération de leasing avec un bail de 99 ans.
- Le 26 avril 2001, l’offre de Larry Silverstein, de 3,2 milliards de dollars, remporte dans des conditions douteuses l’appel d’offres. C’est le premier changement de propriétaire depuis la création du site 31 ans auparavant. Larry Silverstein n’a investi que 14 millions de dollars de ses fonds personnels. Le contrat prévoyait que le droit lui reviendrait de reconstruire le site en cas de de destruction des tours. Le contrat d’assurance le couvre à hauteur de 3,55 milliards de dollars en cas de sinistre.
- le 24 juillet 2001, Larry Silverstein et son associé Franck Lowy prennent possession des lieux. Dans le même temps, Larry Silverstein a l’idée prophétique de faire modifier le contrat d’assurance afin de le couvrir pour le cas d’une attaque terroriste. Les tours jumelles avaient certes été victimes d’un attentat terroriste en 1993.
- Le 11 septembre 2001, Larry Silverstein échappe miraculeusement à la mort. Il aurait dû comme tous les matins se trouver dans le restaurant Windows on the World, pour l’un de ses petits-déjeuners d’affaires, au sommet de la tour Nord (la première touchée à 8h46)), mais sa femme lui avait pris un rendez-vous chez les dermatologue. Le même jour, son fils Roger et sa fille Lisa auraient dû se trouver à leur bureau au 88ème étage de la tour Nord, 5 étages en-dessous de l’impact du premier avion, mais, second double miracle, ils sont arrivés tous les deux en retard.
- Le 12 septembre 2001, ne perdant pas le nord, Larry Silverstein annonce qu’il attend un remboursement double de la somme assurée, 7,1 milliards de dollars au lieu de 3,55 milliards, arguant que deux avions ayant frappé deux tours, c’est comme s’il avait été victime de deux attentats.
- Le 6 décembre 2004, un jury fédéral donne raison à Larry Silverstein qui touche 1,1 milliards de dollars supplémentaires, ce qui porte à 4,6 milliards de dollars la somme totale encaissée grâce au contrat d’assurance.
- En 2006, la tour 7 est reconstruite
- Le 17 avril 2008, le quotidien israélien Maariv rapporte que Benyamin Netanyahou a déclaré, lors d’une conférence prononcée à l’université Bar Ilan : « « Nous profitons d’une chose, ce sont les attentats contre les Tours jumelles et le Pentagone, et l’attaque américaine contre l’Irak. [ces événements] « ont fait basculer l’opinion publique américaine en notre faveur ». Benyamin Netanyahou est un ami intime de longue date de Larry Silverstein qu’il avait une fois par semaine au téléphone.
- En mars 2008, Larry Silverstein, ne parvenant pas se remettre de l’impensable, entame avec certaines familles de victimes une action en justice contre les compagnies aériennes United Airlines et American Airlines, dont les avions ont été impliqués dans les attentats du 11 septembre 2001, pour manquement aux obligations de sécurité, leur réclamant un dédommagement de 12,3 milliards de dollars.
- En 2013, Wolrd Trade Center Properties, la société de Larry Silverstein, est finalement débouté de cette dernière plainte. Ses avocats font appel.
- Le 3 novembre 2014, à l’emplacement de la WTC 6, est inaugurée la Freedom Tower – qui reprend le nom de la tour jumelle nord –, dont l’antenne lui permet d’atteindre la hauteur symbolique de 1776 pieds (541 mètres), 1776 comme l’année de la déclaration d’indépendance des États-Unis.
- En novembre 2017, Larry Silverstein et les compagnies aériennes parviennent tout de même à un accord à l’amiable, les assureurs des compagnies aériennes s’engageant à verser 95,1 millions de dollars à World Trade Center Properties, la société de Larry Silverstein
Si l’on y réfléchit bien, Larry Silverstein a bénéficié d’une chance encore plus grande que toutes celles énumérées : celle de n’avoir pas été arrêté et envoyé en détention préventive illimitée au camp de Guantanamo – qui viendrait tout juste d’ouvrir une annexe Ehpad pour ses détenus entrés au début des années 2000 – en tant que l’un des principaux suspects du dynamitage des trois tours, et plus généralement pour la planification et de la mise en œuvre des attentats du 11 septembre 2001, d’autant qu’il a publiquement expliqué par la suite avoir demandé aux pompiers, le jour-même du 11 septembre, de faire tomber la tour 7 (le célèbre aveu du « pull it », que seuls les acteurs anticomplotistes stipendiés interprètent comme la décision de retirer les pompiers), qui s’est effectivement effondrée sur sa propre empreinte à la vitesse de la chute libre à 17 h 20 le jour des attentats, dans une indifférence à peu près générale.
Une chance extraordinaire qui n’est pas sans rappeler celle des agents du Mossad que nous avons évoqués plus haut, surpris en train de faire des selfies réjouis devant les tours jumelles après la première explosion entre les 93ème et 97ème étages de la tour nord, et miraculeusement libérés grâce à l’intercession de leur coreligionnaire Mickaël Chertoff. Et à cette succession de miracles qui dans leur enchaînement, tout bien pesé, n’ont pas grand-chose à envier à ceux prêtés à Jésus Christ dans les Évangiles, on doit bien évidemment ajouter celui de l’omerta absolue des medias des « démocraties occidentales » pendant vingt ans à ce sujet. C’est pourtant le genre de belles histoires qu’ils aiment ordinairement mettre en scène pour émouvoir le grand public à des heures de grande écoute…
Vente de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes le 8 janvier 2015
l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes n’est pas une modeste et banale « épicerie juive » comme on a pu le dire ou l’écrire ici ou là dans les médias au moment des attentats, sans doute à dessein de faire pleurer plus torrentueusement dans les chaumières gauloises, à l’égard d’une communauté qui, malgré ses efforts inlassables, depuis son émancipation en 1791, de se mélanger au peuple français et aux populations issues de l’immigration – Sénégal, Algérie, Côte d’Ivoire, Mali, etc.– par le mariage et le métissage, se trouve en butte perpétuelle à l’hostilité et à la persécution, dont sont obligés de rendre compte, heureusement avec pondération et sens de la mesure, leurs institutions représentatives, le CRIF,la LICRA, l’UEJF, l’UPJF, le FSJU, la LDH, etc. Non, cet établissement était l’un des établissements d’une chaîne de supermarchés cacher solidement implantée en France et en Italie, avec notamment 12 établissements dans la région parisienne : il y en avait par exemple un autre considérable rue de Meaux, à une centaine de mètres de l’endroit du quartier juif – dans le XIXème arrondissement de Paris – où les frères Kouachi ont changé de véhicule le 7 janvier juste après avoir perpétré le massacre de la rédaction de Charlie Hebdo : domptant leurs pulsions antisémites, oubliant le lance-roquette et les kalachnikovs dont ils étaient équipés, et perdant de vue le projet mijoté avec leur collègue de Daech Amédy Coulibaly, ils ont opté pour la fuite vers le nord, pour finir misérablement et loin des regards dans une imprimerie sise dans une zone artisanale déserte de Dammartin-en-Goële. Il existe une dizaine de chaînes d’épiceries et de supermarchés casher en France : la Makolet, Daily K, Super K, Family Kash, Kasher Shop, Espace Casher, Mazone Cacher, Makolet City, K Market, Eden Cash, sans compter une myriade d’établissements indépendants, autant de signes d’une volonté farouche et sans doute mésestimée de s’adapter à tout prix à l’aride et rebutante gastronomie française et ses interdits religieux innombrables et souvent bizarres : blanc puis rouge, rien ne bouge, rouge puis blanc, tout fout le camp.
La chaîne Hyper Cacher de la porte de Vincennes avait pour président et actionnaire unique Michel Simon Mimoun Emsalem. Il a vendu toutes ses parts à l’occasion d’une assemblée générale extraordinaire le 8 janvier 2015 à 9 heures, si l’on suit le document officiel exhumé – comme d’habitude pourrait-on dire –, par Hicham Hamza, du media Panamza, qui relève également que cette AG avait été convoquée 15 jours auparavant via une lettre de Michel Emsalem adressée à Michel Emsalem.
Huit mois plus tôt, Michel Emsalem avait pris la décision d’envoyer sa femme Dinah, et ses deux filles Sarah et Rebecca se réfugier à New York, afin d’échapper à la vague terrifiante d’antisémitisme qui frappait alors la France – en 2014, les cadavres de juifs laissés pour morts dans les rues après avoir été passés à tabac étaient presque aussi nombreux que les corps foudroyés sur place par le coronavirus, que les charrettes surchargées emportent tous les matins pour les jeter aussitôt dans des fosses communes où ils sont couverts de chaux. « Elles sont plus en sécurité à New York », a-t-il expliqué au New York Post le 21 janvier 2015, ajoutant projeter de les rejoindre bientôt à son tour. Incapable de refréner un élan patriotique envers son futur pays d’adoption, il s’est laché : « Dieu bénisse l’Amérique ! Nous pouvons constater le soutien de l’Amérique en réaction à ces actes terribles et le soutien à la communauté juive. C’est un énorme soutien ! » « Nous ne nous sentons soutenus pas soutenus et protégés en France a abondé sa femme Dinah. » Il est vrai que cette dernière, à l’instar de la caissière de L’hyper cacher Zara Siboni, tenue à bout de canon pendant des heures par Coulibaly, occupait un poste qui l’exposait en première ligne aux insultes, crachats et coups de la racaille « islamofachiste », pour employer une expression chère aux islamistophobes. Comme nous l’explique en effet Panamza, Dinah Emsalem « fait partie d’un maillage singulier. Cadre dirigeante (en charge des opérations nord-américaines) du groupe français de mode SMCP, elle travaille ainsi pour le compte d’un actionnaire principal inattendu : un puissant fond d’investissement dénommé KKR. Fondé et présidé par deux richissimes cousins juifs (Henry Kravis et George Roberts), ce groupe financier a réussi, à l’instar de ses illustres prédécesseurs, à embaucher en 2013 – au sein de sa gouvernance – une personnalité dotée d’une connaissance intime des services secrets occidentaux : David Petraeus, ancien directeur de la CIA. »
Qui connaît un tant soit peu l’extrême douceur de vivre dans les villes de Vincennes et de Saint-Mandé, à la jonction desquelles se trouve l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, ne peut qu’être sidéré par de telles déclarations, qui relèvent soit d’une outrecuidante malhonnêteté soit du délire paranoïaque de persécution.
Michel Emsalem, en confirmant la vente de la chaîne Hyper Cacher la veille de la prise d’otages, a expliqué qu’il s’agissait d’une pure coïncidence – sans donner d’autre explication. Une singulière intuition commerciale en tous cas, puisque la fréquentation des Hyper Cacher a beaucoup baissé les mois suivant les attentats, de nombreux juifs choisissant désormais d’éviter la présence physique dans ce genre de lieu, préférant commander à distance les produits casher dont ils ont un besoin vital pour le salut de leur corps. Dans tous les cas les repreneurs ne semblent pas vraiment lui en vouloir, ne tarissant pas au contraire d’éloges flagorneurs à son égard ((Cf « Les repreneurs du groupe Hyper Cacher : « Rendre Hypercacher à sa clientèle, avec l’aide d’Hachem » », actuj.com, 16/03/2015. Extrait : « Le groupe Hypercacher nous a été cédé par la famille Emsalem et particulièrement M. Michel Emsalem loué de tous, salariés, clients, fournisseurs. La famille Emsalem joue un rôle essentiel dans la communauté, notamment par la mise à disposition, depuis de nombreuses années, de viande cacher à des prix abordables porte de La Villette. »)).
L’Hyper Cacher de la porte de Vincennes a rouvert ses portes le 13 mars 2015. Le nouveau propriétaire a pris la décision de « changer radicalement son agencement », en faisant « le choix de ne garder aucune trace de la tragédie ». Toute l’équipe du magasin a également été changée.
Par la suite, comme nous l’avons signalé dans un article publié en mai 2019 consacré à Lassana Bathily, le Cendrillon malien et faux héros de l’Hyper Cacher devenu icône de la République et de la France du futur, Michel Emsalem a joué un rôle de premier plan dans la starification du sans papiers maliens qu’il employait – il était friand de ce type de profil ((Cf « Lassana Bathily, le héros de l’Hyper Cacher : «Mon coeur a parlé et m’a fait agir» », lefigaro.fr, Marie-Amélie Lombard-Latune, 20/01/15 : « Dans le public, un homme, discret, se dit «très fier d’être là». Il s’agit de Michel Emsalem, le président du groupe Hyper Cacher qui confie au Figaro: «J’ai recruté Lassana. Un de ses cousins me l’avait recommandé. J’emploie beaucoup de Maliens dans mes magasins. Lassana est un garçon gentil, très disponible, avec un bon esprit». Avant de conclure, solennel: «Chez nous, on dit: ‘Celui qui a la chance de sauver une vie, il sauve l’humanité’.»)) – dans l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, en France et dans les autres démocraties du monde libre – les USA en particulier, nonobstant bien sûr la parenthèse dictatoriale de Donald Trump, heureusement remplacé fin 2020 par Joe Biden, qui fut pendant 30 ans l’incorruptible sénateur du Delaware, véritable laboratoire de la démocratie participative).
Bref : le groupe Hyper Cacher a bien été cédé par son propriétaire la veille de la prise d’otages, mais comme il n’existe aucun indice – à la différence de l’achat et l’assurance du WTC contractée par Larry Silverstein – pour relier la décision de Michel Emsalem la décision d’Amédy Coulibaly, nous sommes d’accord avec l’intéressé pour dire qu’il s’agit d’une simple coïncidence. Cela fait tout de même une belle histoire à raconter au coin du feu républicain, comme celle de Larry, l’homme le plus chanceux de tous les temps.
Addendum : Nous avons eu la douleur d’apprendre, à la veille de l’ouverture du procès des attentats début septembre 2020, que Michel Emsalem, confronté aux États-Unis – on l’imagine sans peine – aux mêmes persécutions qu’en France, a finalement décidé de rejoindre les frères Touitou en Israël, à l’instar d’au moins un tiers des au moins un tiers des ex otages de l’Hyper Cacher.
Cession du Bataclan par ses propriétaires le 11 septembre 2015, et polémiques
1976-2015 : le Bataclan, « bébé » de la famille Touitou
L’histoire de la cession du Bataclan est encore une histoire qui mérite d’être racontée, n’ayant rien à envier aux deux précédentes en termes de coïncidences, rebondissements, et anecdotes mémorables. La salle de spectacle du Bataclan, construite dans les années 1960, a été rachetée en 1976 par Elie Touitou, musicien d’origine juive tunisienne. Ce dernier a ensuite passé le relais à ses fils Joël et Pascal : le premier s’occupait de la direction artistique, le second du café adjacent du même nom et de la sécurité de l’ensemble de l’établissement. Les médias, pour une raison jamais expliquée, les appelle toujours sous le nom de « Laloux », mais vu comme ils parlent de leur père, il semble bien que leur mère ne lui ait pas fait des enfants dans le dos. L’établissement est devenu au fil des années un des lieux emblématiques de la scène parisienne. Le 11 septembre 2015 – coïncidence de date – les frères Touitou vendent 70 % des parts du Bataclan au groupe Lagardère. Joël, finalement plus Touitou que Laloux, décide aussitôt de faire son alya pour s’établir en Israël dans la ville d’Ashdod. C’est de là qu’il a appris avec horreur les événements. Son frère Pascal quant à lui se trouvait en Guadeloupe, pour suivre un match de coupe de France du club cosmopolite ((Pascal Touitou revendique haut et fort cette dimension : « Avec le Maccabi, on a gravi les échelons avec des Arabes, des juifs, des cathos, des athées… Espagnols, Grecs… » Et si le logo représente à l’évidence une étoile de David signant l’origine communautaire, Pascal Touitou explique malicieux : « « Mais elle n’est pas fermée car l’UJA Maccabi Paris reste plus que jamais ouvert sur l’extérieur »)) dont il a pris les rênes en 2000, l’UJA Maccabi Paris. Il a continué à exercer ses fonctions au Bataclan, jusqu’en septembre 2018. Le 20 novembre 2015, à l’instar de son frère, il confiait publiquement au Parisien son vif désir de faire son alya. Clamant fermement son patriotisme français : « Aujourd’hui, je suis en France, car je suis né en France. J’en suis fier et je ne compte pas baisser la tête, je n’ai pas peur. », il confiait toutefois un désir d’ailleurs venu d’on ne sait où : « C’est quelque chose que je veux faire depuis longtemps. Je voulais partir là-bas [en Israël] pour la qualité de vie, comme à un moment j’ai pensé m’installer en Espagne. »
Signe de leur profond engagement sioniste – et malgré un incontestable patriotisme français, dont leur second nom « Laloux » est la preuve éclatante – les deux frères organisaient chaque année au Bataclan, avec l’association Migdal, une soirée de soutien à l’armée israélienne. L’association Migdal est une association juive française à but non-lucratif, visant à récolter des dons exonérés d’impôt en faveur de Tsahal et des soldats gardant la frontière israélienne menacée par les envahisseurs palestiniens qui lorgnent injustement des terres pourtant promises noir sur blanc par Yahvé au peuple juif, dans la Torah.
Les déclarations polémiques de Jesse Hughes et son lynchage médiatique
Une polémique a éclaté en mars 2016, lorsque le chanteur du groupe Eagles of Death Metal Jesse Hughes a émis des doutes profonds sur l’état de la sécurité du Bataclan le 13 novembre 2015, où il se produisait avec son groupe de rock. Sur la chaîne Fox Business il a ainsi déclaré : « Quand je suis arrivé et que je suis entré, je suis passé devant un type qui était sensé être le garde de sécurité pour l’accès aux coulisses. Il ne m’a même pas regardé. Je suis immédiatement allé voir le promoteur pour lui demander: « Qui est ce gars? Je veux quelqu’un d’autre. » Il m’a répondu: « Et bien, quelques uns des autres gardes ne sont pas encore arrivés », et j’ai finalement découvert qu’environ six d’entre eux ne sont pas venus du tout », a-t-il raconté. »/ « Avec tout le respect que je dois à la police qui enquête toujours, je ne vais pas donner de conclusion définitive mais je dirais que ça semble évident qu’ils (les vigiles) avaient une raison de ne pas venir »
Ce qui a exposé aussitôt le « complotiste » au classique tsunami médiatique. Sans répondre sur le fond, le Bataclan apporte dans un communiqué un démenti formel : « Tous les témoignages recueillis à ce jour démontrent le professionnalisme et le courage des équipes de sécurité présentes sur place le 13 novembre 2015 »/ « Nous ne commenterons plus les déclarations insensées de Monsieur Jesse Hughes, qui sont à mettre sur le compte du lourd traumatisme subi ».
« déclarations insensées », « accusations glaçantes », « propos indéfendables », « théorie du complot », « scandale » : plutôt que d’examiner la véracité du détail de ses assertions, en plus du lexique diabolisateur, les médias soulignent que l’homme est un pro-Trump, anti-avortement, un partisan de la législation étasunienne sur les armes à feu, ce qui est évidemment scandaleux dans un État de droit !
Propulsé dans les cordes par cette démonstration de force du service d’ordre médiatique, Jesse Hughes est contraint de rectifier le tir dans un communiqué deux jours plus tard : « J’implore le pardon, humblement, du peuple français, du personnel et des agents de sécurité du Bataclan, de mes fans, de ma famille, mes amis, et de toute autre personne blessée ou offensée par les accusations absurdes que j’ai faites ». Les insinuations « que quiconque affilié au Bataclan a joué un rôle dans les événements du 13 novembre sont non fondées et sans aucune base, et j’en assume l’entière responsabilité ».
Toutefois, reprenant ses esprits après ce KO technique brutal et inattendu, Jesse Hughes a publiquement persisté et signé deux mois plus tard, déclarant notamment : « J’ai eu beaucoup de problèmes après avoir dit que des membres du staff étaient complices. Mais je suis certain qu’ils [les terroristes] étaient là très tôt. Je me souviens d’eux en train de fixer mon pote. J’ai juste mis ça sur le compte de la jalousie des Arabes à notre égard. Tu vois ce que je veux dire ? Quand un musulman voit un Américain un peu arrogant et avec des tatouages, il le fixe », a-t-il indiqué. Et d’ajouter : « J’ai compris plus tard qu’il s’agissait d’Abdeslam qui regardait mon ami. Il n’y a aucun doute que les terroristes étaient déjà à l’intérieur. Durant les coups de feu, je suis allé dehors et j’ai vu que la porte des coulisses était grande ouverte. Comment est-ce possible ? »/ « « Le contrôle des armes n’a rien à voir avec tout ça, mais puisque vous en parlez, j’aimerais savoir si les lois françaises sur le port d’arme ont pu éviter à quiconque de mourir au Bataclan. Si quelqu’un peut répondre oui à cette question, j’aimerais bien l’entendre, parce que moi, je ne crois pas. Je crois que la seule chose qui a permis de mettre fin au massacre ce sont quelques hommes, les plus courageux que j’aie jamais vus, qui se sont rués vers la mort avec leurs armes. »
De tels propos étant par essence inacceptables au pays des droits de l’homme, de l’anti-racisme et de la liberté d’expression, c’est-à-dire de Charlie Hebdo, Jesse Hughes a de nouveau suscité un tollé médiatique, dont la conséquence a été la déprogrammation de deux festivals français,le Cabaret vert, et Rock en Seine.
Et un an après le massacre, alors qu’il avait déclaré souhaiter être le premier artiste à se produire lors de la réouverture du Bataclan, fixée au 13 novembre 2015, il aurait été purement et simplement interdit de pénétrer dans la salle de spectacle à deux membres du groupe et à son manager Marc Pollack, pour le concert de Sting finalement programmé ce jour-là. « Il y a des choses qu’on ne pardonne pas », a expliqué le codirecteur de la salle Jules Frutos. En réponse à ces déclarations, Marc Pollack a dénoncé un mensonge expliquant qu’une telle algarade n’avait jamais eu lieu, que Jesse Hughes n’avait jamais eu l’intention d’entrer dans la salle, et que personne du groupe n’en avait été refoulé.
Dans la fratrie Touitou je demande le rabbin pro génocide
Cette belle aventure familiale, dont le trait caractéristique semble être de devoir commencer en France pour se terminer en Israël, ne serait pas complète si nous n’évoquions un troisième frère de la fratrie Touitou – qui compte neuf enfants –, le rabbin extrémiste David, domicilié à Ashdod comme son frère Joël. Né en 1967, benjamin de la famille, tôt en échec scolaire, passionné par les religions, cherchant un sens à donner à sa vie, insensible aux attraits de la belle France des années 1980, il tombe sous l’emprise de rabbins fondamentalistes et décide d’effectuer le grand saut vers l’État juif à l’âge de 20 ans, après avoir effectué son service militaire en France dans les commandos. Plongeant corps et âme dans le judaïsme et sa Tradition, avec les années il devient un brillant intellectuel et une autorité incontournable en Israël et en France au sein de la communauté juive, finalement la seule chose qui mérite à ses yeux un peu d’attention dans l’histoire de la vie sur Terre, pourrait-on synthétiser sans exagérer.
Hicham Hamza en fait la présentation succincte suivante dans un article publié sur son site le 8 avril 2017, et intitulé « Attentat du Bataclan : le responsable du Bataclan est lié aux intégristes israéliens » :
« Frère de Pascal Touitou (recruteur des agents de sécurité du Bataclan), David Touitou est une figure charismatique de l’extrême droite religieuse israélienne et francophone soumise au grand rabbin séfarade d’Israël : Yitzhak Yosef, fils du rabbin raciste Ovadia Yossef (un personnage encensé par l’ex-président Shimon Peres). Installé –comme Joël Touitou– dans la ville israélienne d’Ashdod (celle dans laquelle se terre le cybercriminel Grégory Chelli), David Touitou fut le premier rabbin à avoir appelé les juifs de France, au lendemain de la sombre affaire de l’Hyper Cacher, à venir habiter en Israël. Détail étrange : consacré à l’avenir de la communauté juive après les attentats du 13 novembre, ce long entretien surréaliste -qui donne la part belle au racisme anti-arabe des deux interlocuteurs (notamment à 35’30)- ne fait jamais mention du lien personnel et intime de David Touitou avec le Bataclan. »
L’épithète de « surréaliste » accolée à cet entretien exhumé par Panamza, entretien donné par le rabbin Touitou au site serfatit.com début décembre 2015, n’est absolument pas hyperbolique. L’introduction est extraordinaire, et il faut bien l’écrire noir sur blanc – toute personne douée d’un minimum de bon sens et d’un cerveau non lavé sera obligée de le reconnaître – extraordinairement suspecte. Joël Serfatit introduit l’émission avec solennité. Les attentats du 13 novembre viennent tout juste de se produire, ce sera le thème de l’émission, annoncé comme tel sans ambiguïté : « Nous nous retrouvons pour une émission qui va traiter d’un sujet dramatique : les carnages qui se sont déroulés à Paris le 13 novembre, j’étais particulièrement affecté je dois vous le dire, pour cela j’ai le plaisir de me retrouver à Ashdod, là où j’ai débuté mon alya, avec le rav Touitou… déjà au niveau des événements qui ont eu lieu juste après votre dernier séjour à Paris, parce que vous y avez donné des cours qui ont remporté un vif succès, les gens se sont beaucoup mobilisés pour venir vous voir, d’ailleurs j’en suis très heureux. Comment avez-vous vécu, vous, cette situation sur le plan personnel, étant donné quand même que vous êtes originaire de Paris ? » M. Serfatit aurait pu ajouter, mais était-il seulement au courant ? : « … et que votre famille possédait le Bataclan depuis plus de 40 ans et venait de le vendre le 11 septembre dernier, date de sinistre mémoire. » Sans que le ton et les traits trahissent un commencement de soupçon d’empathie, et alors que trois jours avant les attentats il se trouvait en France, en région parisienne, pour prononcer deux conférences – à Paris le 9 novembre : « la Torah face à nos épreuves » à Neuilly-sur-Seine le 10 : « l’ingratitude de la nouvelle génération » – David Touitou répond, ou plutôt de répond pas : « Effectivement, les événements que nous vivons sont difficiles, parce que la diaspora est en grande difficulté et elle est divisée dans plusieurs pôles aussi bien au niveau des opinions rabbiniques qu’aussi bien dans le domaine sioniste. Aujourd’hui Israël passe une crise non simple, on peut dire ça comme ça, etc… » Et c’est parti pour 75 minutes d’entretien au cours duquel il ne sera plus jamais question de rien d’autre en dehors de cette thématique obsessionnelle, et dont on peut extraire quelques perles mémorables :
Comme le présentateur évoque la forte réticence des Juifs français à se décider à accomplir le grand saut vers l’État juif, en raison notamment de leur fort attachement à la France, un pays magnifique, où la qualité de vie est extraordinaire, qui leur a tout donné, le rabbin tranche, catégorique : « Le peuple juif n’a d’ami que Dieu lui-même (…) et l’Occident ne nous aime pas. » Plus généralement il n’a aucun scrupule à marquer le mépris insigne dans lequel il tient le pays qui l’a vu naître et où il a passé toute sa jeunesse, quand il dit par exemple : « N’oubliez pas ce que la France a fait des Français, des fainéants…»
Comme le présentateur tente de le relancer sur la menace que représente Daech, le rabbin le coupe, péremptoire et rassurant : « Daech n’est rien d’autre qu’un pouce d’une main. L’histoire le montrera. » Explication qui ne peut se comprendre que s’il considère que Daech, ou l’État islamique est une entité artificielle destinée à servir des objectifs géopolitiques ignorés des pigeons décérébrés qu’elle aimante du monde entier, un pur instrument au service d’une cause étrangère à l’Islam qui structurellement rappelle furieusement le concept d’opération sous faux-drapeau, spécialité israélienne dont nous avons passé en revue plus haut quelques édifiants exemples. Et c’est l’occasion ici de rappeler qu’Israël est le seul État au monde dont des officiels haut placés ont ouvertement marqué leur préférence pour Daech contre les autorités syriennes (( Cette préférence a été clairement exprimée par le ministre israélien de la défense Moshe Ya’alon au moins trois reprises depuis 2015. Le 16 novembre 2015, trois jours après les attentats du 13 novembre, il a concédé que Daech ne constituait pas une menace significative pour Israël. Comprendre : en comparaison de la menace que représentent la Syrie et l’Iran. Le 20 janvier 2016, lors d’une conférence prononcée à Tel Aviv, il a été encore plus clair : « Si je devais choisir entre l’Iran et Daech, je choisirais Daech », allant jusqu’à avancer qu’il préférait voir tomber la Syrie entre les mains de Daech qu’entre celles de l’Iran. Autre indice de cette promiscuité surprenante, il a révélé le 25 avril 2017 que Daech s’était excusé après avoir attaqué Tsahal par erreur sur leplateau du Golan. )).
En très grande forme, le rabbin à la 31ème minute se lâche :
« Je ne vais pas dire que tous les arabes sont des terroristes, mais ce qu’il y a de choquant c’est que dès qu’il y a un terroriste, c’est un arabe, et ça c’est une réalité qu’on n’a pas le droit d’ignorer… Alors aujourd’hui on est dans un jeûne de la parole. Vous avez remarqué on ne peut plus rien dire. Vous avez remarqué, en France comme ailleurs le mot « hunhun » « hunhun » [« arabe », NDLA], tu dis pas sinon tu vas mourir [le présentateur le coupe pour préciser que c’est pour cette raison qu’il a été boycotté en France par de nombreuses autorités juives]. Je suis là pour aider mon peuple, je me fiche ouvertement de ce que pensent les nations du monde. Je ne leur dois rien, je ne vais pas dépendre de la France, et encore moins de quoi que ce soit dans ce domaine. Moi ce qui m’intéresse c’est de sortir les juifs de l’assimilation des mariages mixtes entre les musulmans et les chrétiens, ou autres qui s’y trouveraient, parce qu’un juif qui s’assimile perd son monde futur, vous le savez, ce n’est pas moi qui l’ai enseigné, c’est le Talmud. » L’omerta qu’il évoque sur les arabes et le terrorisme est purement fantasmatique, au moins pour ce qui concerne la France, et s’il y a une communauté qui est intouchable en France, c’est bien plutôt celle dont il se flatte de faire partie, et en faveur de laquelle il développe sans aucun complexe un manifeste raciste aux antipodes des bien nommées « valeurs de la République » dont on nous rebat incessamment les oreilles. Quant au Talmud sur lequel il saute comme un enfant jouant à chat perché, il s’agit d’un texte qui à longueur de pages se flatte de la supériorité raciale millénaire des Juifs sur tous les autres êtres humains, contre lesquels tous les coups, mensonges, manipulations et escroqueries sont chaudement recommandées, mode d’emploi à la clé. David Touitou, enflué dans sa haineuse logorrhée, enchaîne du coq à l’âne sur le peuple palestinien, « un peuple qui n’a jamais existé, je le rappelle une fois pour toutes, et je défie, à voix haute, je défie n’importe quel historien de n’importe quelle nation, de venir s’asseoir en face de moi, devant n’importe quelle caméra de n’importe quel pays, de me parler du peuple palestinien ne serait-ce qu’il y a un siècle de ça. C’est un peuple qui n’a jamais existé, qui a eu son premier président en 67, l’apparition d’un homme sorti, considéré à cette époque comme l’homme le plus recherché, terroriste n°1 reconnu par les nations du monde (…) j’ai nommé Yasser Arafat, qui pourtant a eu le prix Nobel de la paix. Il y a une espèce d’hypocrisie à propos de l’histoire juive qui commence à me taper sur le système nerveux. (…) Il serait temps aujourd’hui que tout le monde ouvre les yeux : en France comme en Israël, quand un arabe marche sur le trottoir, face à un juif ou un non-juif, c’est le non-juif qui descend du trottoir et l’arabe qui passe. » Ces propos puants de haine, de mensonge, de racisme, de mauvaise foi se passent de commentaire. On se contentera de rappeler à ce menteur pathologique que l’inexistence du peuple palestinien n’est pas contradictoire avec l’expulsion de leurs terres ancestrales de millions d’hommes de la région par la violence et la purification ethnique, et que l’on pourrait facilement calquer le portrait caricatural qu’il fait de Yasser Arafat – en nous limitant arbitrairement à un seul dirigeant israélien – sur celui de l’ancien Premier ministre israélien Menachem Begin, terroriste de l’Irgoun avant de devenir prix Nobel de la paix. Dans tous les cas, le peuple juif dispose d’un argument imparable et qui doit clore le bec à tout être humain doté de bon sens et de connaissances basique en droit : « un joker que personne ne possède, qui s’appelle un contrat d’acquisition, qui s’appelle la Bible, ou Dieu marque spécifiquement que la descendance de Jacob et non pas celle d’Ismaël est le responsable, est l’acquisiteur de la terre d’Israël ! »
Pour mieux appréhender la dangerosité d’un tel individu, et plus encore le péril global qu’il manifeste, il est instructif de citer des déclarations, exhumées encore une fois par Hicham Hamza, plus décomplexées que jamais, qu’il n’a pas eu crainte d’oser dans le cadre de cercles fondamentalistes francophones :
Citons en deux (lien 1, lien 2) :
1) « Le machiah [le messie des Juifs] ne viendra que quand Edom, l’Europe, sera totalement tombée, donc je vous pose la question : c’est une bonne nouvelle que l’Islam envahisse l’Europe ? (approbations dans la salle) C’est une excellente nouvelle ! Ça annonce la venue du Machiah… »/ « Quand l’Italie disparaîtra, c’est le QG de la chrétienté qui disparaîtra, c’est ce que veut faire l’Islam. L’Islam, c’est le balai d’Israël, sachez-le, c’est-à-dire qu’au lieu qu’on fasse nous le travail, Ichmaël [métonymie pour les Musulmans], l’Islam va régler le problème. Quand il va débarrasser tout ça (…) [ce sera le retour du] Machiah. »
2) Daté de juillet 2014, avec le visage et un ton déformés par la haine et dans un registre explicitement génocidaire : « Vous allez le payer très cher, les Européens, mais à un point, vous n’avez même pas de notion de quoi on parle ! Il n’y aura pas d’holocauste pour vous avec des trains qui vous emmèneront au four crématoire. Ce sera sur place l’égorgement. C’est marqué aussi dans les livres, et vous n’aurez pas où fuir, parce que tout le mal que vous avez fait à Israël vous sera rendu au centuple. (…) L’Islam c’est le balai d’Israël, sachez-le, c’est-à-dire qu’au lieu que ce soit nous qui fassions le travail, c’est Ichmaël [métonymie pour les Musulmans] qui va régler le problème. »
De telles déclarations sont suffisamment éloquentes pour se passer de commentaires : nous avons tout simplement affaire à un monstre, dont on peut s’étonner qu’il n’ait pas été très fermement sollicité dans le cadre de l’enquête sur le massacre du Bataclan, vu tout ce qu’il semble savoir, tout ce qu’il annonce, et tout ce qu’il ne dit pas. Au très grand minimum David Touitou peut être considéré comme une version juive, dans la catégorie « radicalisé et radicalisateur », de Farid Benyettou et de Djamel Beghal, les deux mentors de Chérif Kouachi.
Qu’on se souvienne que le 12 janvier 2015, Dieudonné a été placé en garde-à-vue, pour apologie de terrorisme, simplement pour avoir tweeté, commentant la monstre manifestation charlophile à laquelle il participait, et dans laquelle il peinait à mettre son corps à l’unisson des quakers républicains : « Instant magique comparable au big-bang, sachez que ce soir, en ce qui me concerne, je me sens Charlie Coulibaly », puis condamné en mai 2016 à deux mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende.
Épilogue : le Bataclan ne fait plus recette…
Clôturons ces addenda en revenant sur le sort de la salle de spectacle du Bataclan après les attentats. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ses nouveaux acquéreurs n’ont pas fait une bonne affaire. Revenant le 13 novembre 2017 pour la chaîne i24 news sur les attentats du 13 novembre, Joël Touitou déplore en effet qu’au jour d’aujourd’hui l’attentat « reste très présent dans la tête de certains techniciens, musiciens et artistes français » qui préfèrent jouer dans d’autres salles. Il est vrai que la plaque commémorative placée en plein devant l’entrée de l’établissement à l’occasion du troisième anniversaire du massacre a de quoi refroidir. L’auteur de l’article d’i24 News écrit ainsi : « A savoir si M. Touitou considère que cette plaque est une erreur qui pèse sur les prestations de la salle de concert, ce dernier explique « que c’est un hommage qui a été rendu aux victimes mais qu’il n’aide pas à l’oubli ». »
François Belliot, avril 2021
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