La propagande anticonspirationniste est une fraude

Les auteurs anticonspirationnistes, pourrait-on les appeler, se drapent toujours dans les grandes valeurs… Depuis plus d’un an et demi et le massacre de Charlie Hebdo, nous assistons, en France, à une offensive sans précédent contre les positions qualifiées de « complotistes » ou de « conspirationnistes », menée tout azimut par le pouvoir politique, les médias, l’Éducation nationale. La lutte contre les « théories du complot », à l’évidence, est devenue une grande cause nationale.

C’est à partir des attentats du 11 septembre 2001 que l’on voit apparaître et se multiplier ces expressions, pour désigner ceux qui s’aventurent à émettre des doutes sur la version officielle de cet événement.

Cette batterie d’expressions a été recyclée, par la suite, pour d’autres affaires comme l’affaire Merah, la tuerie de Charlie Hebdo, les attentats du 13 novembre, la guerre en Syrie et les « Printemps arabes ».Les auteurs anti-complotistes, pourrait-on les appeler, se drapent toujours dans les grandes valeurs : la nécessité de « lutter contre la haine », de sauvegarder le « vivre ensemble », les « valeurs de la République » ; ils se posent en chevaliers blancs et en gardiens de la bonne pensée, vigilants face aux agissements sournois d’êtres répugnants et maléfiques qui mineraient les fondements de la démocratie.

Or, le paradoxe est le suivant : la totalité des auteurs anti-complotistes ont pour credo de recourir à tous les artifices les plus sales de la rhétorique : attaques ad hominem, mensonges factuels, procès d’intention, incitations à la haine, inversion accusatoire, métaphores renvoyant au domaine de la croyance, de la prolifération et de la maladie, refus d’entrer dans le détail des objections, amalgames grossiers entre toutes les différentes théories du complot et les « extrêmes » (droite et gauche), accusations de « révisionnisme » et de « négationnisme ». Sur les centaines et les centaines d’articles, d’ouvrages, discours anti-complotistes que je répertorie depuis un an, je ne suis quasiment jamais tombé sur une production pouvant mériter le qualificatif d’honnête.

Les campagnes anti-complotistes dont le peuple français est régulièrement submergé ont une fonction bien différente de celle qu’elles affichent, qui est de masquer une authentique et vaste conspiration dont les acteurs anti-complotistes sont les complices. La perversité des procédés auxquels ils recourent à l’exclusif est le reflet de l’esprit de perversité inhérent à une conspiration de type « attentats du 11 septembre », la mieux documentée à ce jour. La fonction des dispositifs anti-complotistes, comme les cordons sanitaires et les barrières électriques, est de tenir aussi éloignée que possible des discours des sceptiques la majorité encore confiante, en brossant de ceux-ci à longueur d’articles et d’émissions des portraits propres à inspirer la plus sainte répulsion, en misant sur la mentalité anesthésiée du troupeau qui obéit sur le mode du réflexe conditionné aux aboiements savants des chiens de berger médiatiques et politiques.

François Belliot

Article premièrement publié sur le site Boulevard Voltaire le 31 octobre 2016

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