Farid Kharkhach, un petit poisson piégé sans la nasse du 13 novembre

Afin d’être complet, il me faut intégrer à la série d’articles sur les protagonistes des attentats du 13 novembre trois acteurs mineurs qui forment une catégorie à eux tout seuls. Voici donc la pièce n°14 qui retrace le parcours de Farid Kharkhach qui a comparu au procès des attentats en 2021/2022 pour avoir vendu à l’un des terroristes des attentats de Bruxelles du 22 mars 2016 trois faux-papiers pour un bénéfice dérisoire. Le cas de Kharkhach est une excellente illustration du caractère impitoyable de l’accusation d’association de malfaiteurs terroristes, qui ne fait au départ des procédures aucune distinction entre les acteurs les plus impliqués et les complices les plus incertains. Au terme de la procédure notre faussaire sera certes libéré, et innocenté de toute complicité dans ces carnages, mais auparavant il aura passé cinq et demie en prison dans des conditions très difficiles. Il est bien plus sûr en République de participer avec enthousiasme à des massacres de Palestiniens dans les rangs de Tsahal…

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Attou, Amri et Oulkadi, les chauffeurs de Salah Abdeslam

Sont réunis dans ce chapitre le profil, le parcours et le rôle des trois hommes qui ont aidé Salah Abdeslam a fuir de Paris vers Bruxelles dans la matinée du 14 novembre pour le déposer dans une planque au 86 de la rue Henri Bergé à Schaerbeek. Hamza Attou et Mohamed Amri ont pris la route pour la France en pleine nuit pour accéder à l’instante demande de leur ami qui a prétexté une panne, pour ne leur avouer la réalité de sa situation qu’une fois monté dans la voiture. Sidérés et prisonniers d’un conflit de loyauté, ils n’ont pas dénoncé Salah Abdeslam lors des trois contrôles de police qu’ils ont dû subir avant de passer la frontière. Quant à Ali Oulkadi, il a pris en charge le dixième homme du commando à l’arrivée du trio à Bruxelles pour le conduire dans la planque précitée. Contrairement à Attou et Amri, Oulkadi a toujours juré ses grands dieux qu’il ignorait tout du guêpier dans lequel il s’était fourré, pensant seulement rendre un banal service.

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13 novembre : pas facile de se faire sauter…

Se faire sauter dans un lieu public avec un gilet explosif n’est pas si facile qu’il y paraît. Même avec la ferme conviction de gagner le paradis en TGV ou en Concorde, en première classe et avec tous les avantages qui vont avec, un doute terrible au moment fatidique peut venir vous étreindre et écarter du bouton poussoir le pouce suant et tétanisé : la foi qui chancelle, la trouille de la mort, la honte par rapport à sa famille, les remords pour les futures victimes innocentes, les tendres pensées pour sa promise, le désir de vivre alors qu’on a toute l’existence devant soi… Et à la différence des tueurs du Bataclan et des terrasses, Salah Abdeslam et Mohamed Abrini n’avaient pas vécu leur baptême du feu au Levant et été soudés par un pacte de sang. Pour paraître à la hauteur de leurs frères djihadistes qu’ils révéraient, et sous l’emprise desquels ils se trouvaient, par adhésion aussi il est vrai à la cause de l’État Islamique, ils ont voulu faire comme s’ils iraient jusqu’au bout, mais au dernier moment se sont finalement défilés.

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