En mars 2011, éclatait le confit syrien, dans le sillage du Printemps arabe. Comme pour les autres pays précédemment atteints par la vague, la Tunisie, l’Égypte et la Libye, les médias unanimes ont présenté ce conflit comme le soulèvement courageux d’un peuple tentant pacifiquement de secouer le joug d’un régime ignoble dirigé par un abominable dictateur. Ceux qui se montraient dubitatifs et prétendaient faire entendre un autre son de cloche, ont vite été réduits au silence, exclus de tous les débats, traînés dans la boue et traités de tous les noms, en particulier de ceux de « complotistes » et de « conspirationnistes »i.
En novembre 2018, éclatait ce qu’on pourrait appeler, quoique les proportions demeurent incomparables, le « conflit français ». Initié par les « gilets jaunes » il a vite fait tache d’huile dans toute la France. Au-delà du problème du prix du carburant, les gilets jaunes expriment leur défiance envers le système tout entier et semblent même de plus en plus réclamer, osons l’expression, un « changement de régime ».