Les frères Atar : le pigeon et le commanditaire présumé

Il est dangereux à notre époque d’avoir un terroriste dans sa famille, surtout quand c’est votre frère et qu’il a été identifié comme le commanditaire d’un attentat qui a fait 130 morts, et c’est naturellement bien pire encore quand vous avez en plus deux cousins, dont vous étiez proche, qui se sont fait sauter quatre mois plus tard dans un attentat ayant fait 42 morts. C’est ce qui est arrivé à Yassine Atar, le frère d’Oussama, présumé mort en Syrie en 2017. En revanche, il est en un sens plus facile d’être un terroriste – ou un combattant djihadiste – de retour dans son pays natal suite à une campagne de presse humanitaire bien rodée : vous êtes placé sous contrôle judiciaire, votre passeport vous est retiré, mais vous pouvez faire une nouvelle demande, obtenir le sésame avec l’aval du pouvoir politique, qui a décidé de faire de vous un agent double, et vous envoler en Syrie planifier – si l’on se fie aux verdicts des procès – les attentats de Paris du 13 novembre, puis ceux de Bruxelles du 22 mars, sans que quiconque par la suite n’ait à rendre des comptes pour cette bourde monstrueuse.

Continuer la lecture de « Les frères Atar : le pigeon et le commanditaire présumé »

Les deux Autrichiens du 13 novembre

Adel el Haddadi et Mustapha Usman ont été surnommés les « Autrichiens » des attentats du 13 novembre, en raison de leur arrestation dans un camp de migrants à Salzbourg, le 10 décembre 2015. Ils ont voyagé de la Syrie vers l’Europe en compagnie des deux « Irakiens » qui se sont fait sauter avec Bilal Hadfi au Stade De France, mais ont été jugés suspects et arrêtés à leur arrivée sur l’île de Leros, et n’ont donc jamais pu être intégrés à la cellule belge de l’opération multisites du 13 novembre. Comme nous allons le voir, si l’on se place du point de vue de l’EI, il s’agissait sans doute d’un mal pour un bien, leurs profils étant aussi déroutants que l’épithète qui leur a été apposée.

Continuer la lecture de « Les deux Autrichiens du 13 novembre »