Après s’être penché sur l’incident de Mukden de 1931, l’affaire Thornton de 1846, et l’assassinat du président Boudiaf en 1992, l’Observatoire Des Mensonges d’État s’intéresse à l’attentat de la discothèque la Belle survenu dans la nuit du 5 au 6 avril 1986 à Berlin-ouest, qui eut pour conséquence le bombardement de la Libye par les États-Unis 10 jours plus tard. Au vu de la complexité de l’affaire, l’ODME divisera son étude en trois parties qui seront publiées sur trois week-ends. Dans cette première partie, nous racontons l’attentat, l’expédition punitive étasunienne subséquente, et nous replaçons l’événement dans son contexte historique.
Sommaire
Introduction
Souvent dans les affaires de terrorisme d’état la vérité ne se dessine que par bribes, et des années, des décennies doivent s’écouler avant que le puzzle du déroulement des événements commence à ressembler à ce qui s’est réellement passé. Cette vérité s’applique à merveille à l’affaire la Belle, du nom de la discothèque de Berlin-ouest frappée par un attentat à la bombe dans la nuit du 5 au 6 avril 1986. Les dates clés de cette étude seront 1970, 1981, 1985, pour les événements antérieurs associés les plus significatifs ; et 1990, 1995 1998, 2001, 2004, pour les événements postérieurs associés.
Je commencerai par raconter l’attentat, j’en développerai ensuite les conséquences immédiates avec le bombardement de la Libye par les États-Unis qui survient 10 jours plus tard en représailles. Puis j’essaierai d’éclairer l’événement à la lueur des relations diplomatiques houleuses dans la décennie qui précède entre les États-Unis et la Libye, qui ne manquent pas en signes avant coureurs, tant de l’attentat, que des bombardements des États-Unis qui interviennent dans la foulée.
J’entrerai ensuite dans l’histoire de l’enquête, qui est peu commune en termes de rebondissements et révélations spectaculaires. Je tâcherai pour finir de réévaluer les responsabilités de l’attentat. J’avertis à l’avance mon lecteur qu’il existe finalement trop peu d’éléments pour trancher dans un sens ou dans un autre. Une seule chose de certaine dans cette histoire : alors que l’histoire a reconnu la culpabilité unique de la Libye, cette dernière n’a peut-être rien à voir dans la mise en œuvre de l’attentat.
L’attentat
L’attentat de la discothèque la Belle survient le 6 avril 1986, à 1h45 du matin. L’établissement, situé à Berlin-ouest, est très fréquenté par des soldats étasuniens. La bombe a été placée près du poste du disc-jockey, sous une table, tout proche de la piste de danse. Elle est composée d’explosifs et de mitraille. La discothèque est bondée quand l’explosion se produit. 2 personnes meurent sur le coup. 230 autres sont blessés. Certaines ont des membres arrachés. Une autre décédera de ses blessures quelques jours plus tard. Parmi les victimes, ont compte 50 soldats étasuniens.
L’attentat n’est pas revendiqué, mais un message radio de satisfaction émanant de Tripoli disant « Un événement vient d’avoir lieu, vous allez être contents du résultat », est intercepté par les stations d’écoute de l’OTAN et les navires étasuniens croisant en Méditerranée, et met les Etats-Unis sur la piste de la Libye. « Le chien fou du Moyen-Orient », comme l’appelait Ronald Reagan a commis la provocation de trop et doit donc être puni dans les plus brefs délais
L’opération El Dorado Canyon et le bombardement de la Libye, 10 jours plus tard
Les mois qui précèdent l’attentat de la Belle sont particulièrement riches en terme de terrorisme, avec plusieurs attentats imputés par l’administration étasunienne aux Libyens. Le président Reagan ne souhaitant cependant pas s’engager dans une guerre avec la Libye sans casus belli en béton armé (voir Hersch), s’était contenté de dénonciations et de menaces. Avec les messages de revendication interceptés émis depuis Tripoli, il pense avoir un pistolet fumant plus que convaincant, et donne son feu vert au lancement de représailles. Le 7 avril, l’ambassadeur des États-Unis en Allemagne de l’ouest, révèle publiquement ces liens étayant la responsabilité de la Libye dans l’attentat. Les policiers en charge de l’enquête déclarent quant à eux ne disposer d’aucune preuve allant dans ce sens, le chef de la police anti-terroriste à Berlin allant jusqu’à rejeter une semaine plus tard « la supposition d’une responsabilité exclusive des Libyens ». Les messages interceptés sont cependant jugés assez convaincants pour lancer une vaste opération de représailles, qui portera le nom d’el Dorado Canyon.
Le 14 avril, à l’occasion d’un discours à la nation, le président Reagan fait cette déclaration sans concession : « La preuve de l’implication de la Libye dans l’attentat de la Belle est directe, elle est précise, elle est irréfutable. Nous avons des preuves solides concernant d’autres attaques planifiées par Kadhafi.(…) Nous, Américains, sommes lents à la colère. Nous recherchons toujours des voies pacifiques avant de recourir à la la force, et nous les avons cherchées. Nous avons essayé la diplomatie discrète, la condamnation publique, les sanctions économiques, et les démonstrations de force militaires… et toutes ces voies ont échoué. » Cette campagne de représailles augure par ailleurs le concept de « guerre préventive » puisque c’est la première fois que les États-Unis avancent, comme partie du casus belli « la nécessité de se prémunir contre des dangers futurs ». Margaret Thatcher produira le lendemain du bombardement un discours devant la chambre des communes apparemment calqué sur celui de son homologue étasunien.
De nombreux pays européens, parmi lesquels la France, l’Italie, et l’Espagne, refusent de participer à l’opération et interdisent aux avions étasuniens de survoler leur territoire. Le dossier leur semble en effet présenter un certain nombre d’anomalies : ce n’est pas du tout dans les manières de Kadhafi que d’envoyer des messages radios de satisfaction, et pour ce genre d’affaires sensibles il procède toujours par écrit. Ces messages interceptés sont systématiquement confirmés par le Mossad qui les reprend parfois dans les mêmes termes. Par ailleurs, Kadhafi, en défenseur des minorités qu’il se revendique, n’aurait jamais accepté qu’on prît pour cible une discothèque habituellement fréquentée par des soldats étasuniens noirs, ce qui était le cas de la discothèque la Belle.
La planification de l’ensemble des opérations est confiée à l’amiral Poindexter et son conseiller Oliver North, également en charge à l’époque du financement des escadrons de la mort « contras » au Nicaragua1. La principale difficulté de l’opération consiste à synchroniser l’arrivée sur zone des bombardiers. La France, l’Italie, et l’Espagne, ayant refusé le survol de leur territoire, le corps expéditionnaire dont une partie doit décoller depuis l’Angleterre doit contourner le continent européen et passer par le détroit de Gibraltar. Noam Chomski rapporte par ailleurs dans De la Propagande ce détail étonnant : les planificateurs de cette expédition de représailles ont voulu que les bombardements interviennent juste avant les journaux du soir sur la côte est des Etats-Unis, pour les retransmettre pratiquement en direct dans les journaux télévisés du soir : « Le bombardement de la Libye intervint à 19 heures précises ; eastern standard time, et ce n’était pas anodin. C’était l’heure des journaux du soir des trois chaînes de télé. Cela signifiait que l’administration Reagan avait tout le temps qu’elle voulait. Pour commencer, gros plan sur les événements excitants survenus à Tripoli et à Benghazi… les lumières qui s’éteignent, les bombes qui tombent, quel truc super ! Puis séquence à Washington, où le gouvernement annonce que ce qui se passe est de la « légitime défense contre une attaque future ». ils contrôlent l’histoire pour l’essentiel pendant la première heure, après tout est fini. Quelques questions nous viennent à l’esprit. Comment se fait-il que le bombardement ait eu lieu à 19 heures précises, au moment où les trois chaînes lancent leurs journaux ? Ca n’a pas été facile. le vol dure 6 heures depuis l’Angleterre. Impossible d’aller en droite ligne car les pays continentaux leur avaient refusé le survol. Ils étaient opposés à ces bombardements. Il a donc fallu traverser l’Atlantique et la Méditerranée. Ils y sont arrivés à 19 heures tapantes. Le premier grand crime de l’histoire qui ait été minuté pour passer au journal du soir. La deuxième question est la suivante : comment se fait il que les chaînes de télé aient été là ? ABC a-t-elle un bureau à Tripoli ? Elles étaient là car on leur avait dit : soyez prêtes à 2 heures du matin, heure libyenne. Nous allons vous monter un petit spectacle. C’est ainsi que les chaînes furent informées de cet événement excitant. Personne n’était censé le remarquer. » (p 75)
Vers 2 heures du matin, les bombardiers parviennent à peu près au même moment en vue des côtes libyennes, et, en l’espace d’une demi heure, larguent 60 tonnes de bombes sur des cibles militaires de Tripoli et de Benghazi, parmi lesquelles, des casernes, des aéroports et des réseaux de défense aérienne. Une soixantaine de Libyens périssent dans les bombardements, 2000 autres sont blessés. L’opération peut être considérée comme un échec, dans la mesure où, comme le précisent les officiels et militaires interrogés par Seymour Hersch sur cette affaire, le véritable objectif de la mission était de tuer Mouammar Kadhafi. Une de ses filles périt d’ailleurs dans les bombardements, et des membres de sa famille sont rudement secoués par les explosions. Kadhafi quant lui est indemne, peut-être sauvé sur ce coup-là par le gouvernement italien de Bettino Craxi, qui, trouvant le dossier étasunien décidément trop léger et douteux, décide de l’avertir de l’imminence du bombardement, par la voie de son ministre des affaires étrangères, Giulio Andreotti. Une des raisons de l’échec de l’opération tient peut-être au choix des bombes à guidage laser GBU-10 pour atteindre depuis des bombardiers F111F le quartier de Bab al Azizya où résidait Kadhafi. Sur 4 des bombardiers le système de guidage se révèle défectueux et 16 GBU-10 ne peuvent être larguées. Une autre GBU-10 par ailleurs manquera sa cible, tombant sur un quartier résidentiel et faisant de nombreuses victimes civiles. C’est le début de l’ère des frappes chirurgicales et le chirurgien a encore les mains tremblantes et le regard un peu flou.
Réactions de la communauté internationale
Peu de pays à l’époque soutinrent l’opération El Dorado Canyon, et beaucoup la condamnèrent. Le 20 novembre, un texte de résolution condamnant le bombardement de la Libye est déposé au conseil de sécurité de l’ONU. Ce texte dénonce l’opération comme « une violation de la charte des Nations Unies », demande des « réparations pour les dégâts matériels et les pertes humaines ». Au conseil de sécurité le projet de résolution est soutenu par la Bulgarie, la Chine, le Congo, le Ghana, Madagascar, la Thailande, Trinidad et Tobago, l’URRS et les Émirats Arabes Unis. S’y opposent l’Australie, le Danemark, la France, l’Angleterre, et les États-Unis. Le ratio est de 9 contre 5 mais les trois derniers pays ayant mis leur veto, cette démarche demeure sans suite. De leur côté, l’Union Africaine et le mouvement des non alignés dénoncent eux aussi le bombardement de la Libye.
Bref, une très large majorité de pays se sont élevés contre cette expédition punitive, et les “preuves irréfutables” promises par Reagan et Thatcher, les messages de revendications interceptés ne pouvant être considérés comme tels, n’ont jamais été avancées.
Contexte historique de l’affaire
Si on faisait disparaître l’attentat de la Belle des livres d’histoire, pour ne garder que l’opération El Dorado Canyon, on s’apercevrait que la campagne de bombardement de la Libye n’est que le bouquet final d’une série de provocations étasuniennes à l’encontre de la Libye. Les pays qui ont voté la résolution de l’ONU condamnant cette opération de représailles avaient certainement à l’esprit que ce n’était pas la première fois que les États-Unis en voulaient, menaçaient ou agressaient ce pays.
Une des premières décisions de Mouammar Kadhafi quand il accède au pouvoir en 1969, est de fermer les deux bases militaires des Étasuniens et des Britanniques sur le sol libyen.
Quelques années plus tard, il décide la nationalisation des compagnies pétrolières, coup particulièrement rude pour les Étasuniens puisque 13 des 20 sociétés œuvrant sur place sont à eux.
Dans les années 80 la Libye faisait partie des pays considérés par les États-Unis comme des dangers pour leur sécurité. Kadhafi se répandait en discours incendiaires contre les puissances impérialistes, parmi lesquelles les États-Unis figuraient en place de choix. Il avait conclu une alliance stratégique avec l’URSS, et avait reçu des instructeurs et du matériel militaire de la part de la superpuissance de l’île du monde2. Il manifestait une hostilité déclarée et totale à l’encontre d’Israël, le plus proche allié des États-Unis avec l’Angleterre. Par ailleurs Kadhafi, dans sa stratégie anti-impérialiste, n’hésitait pas à financer les groupes terroristes dans le dessein de nuire aux puissances impérialistes, il finançait par exemple l’IRA contre l’Angleterre, l’ETA contre la France et l’Espagne, et l’OLP contre Israël.
En décembre 1979, suite à l’incendie de l’ambassade des États-Unis par des manifestants en colère, la Libye est placée sur la liste des états terroristes récemment créée.
L’escalade commence vraiment en 1981, avec l’accession de Ronald Reagan au pouvoir. En politique étrangère, l’homme est partisan, tout en s’inscrivant dans les mêmes rails impérialistes que ses prédécesseurs, de positions plus fermes et belliqueuses en politique étrangère. Sous son premier mandat, 355 milliards de dollars supplémentaires sont injectés dans le budget de la Défense (celui-ci passant progressivement de 444 milliards de dollars annuels à 580 milliards). Concernant la Libye, dès l’accession de Reagan au pouvoir, des plans d’attaque divers et des opérations de désinformation sont échafaudés :
En 1981, la CIA commence à soutenir et financer des opposants libyens en exil, en particulier en France et en Égypte, afin de renverser par un coup d’état Mouammar Kadhafi.
En mars 1981, le secrétaire d’état Haig déclare que la Libye accueille des camps d’entraînement pour terroristes.
En mai 1981, les États-Unis rompent leurs relations diplomatiques avec la Libye.
Le 19 août 1981, surviennent les premiers incidents du golfe de Sidra. Le colonel Kadhafi avait décrété une « ligne de la mort » s’étendant de Misrata à l’ouest, à Bengazi à l’est, étendant de ce fait la ligne des eaux territoriales libyennes à tout le golfe de Sidra, dix fois au-delà par endroits des 12 miles fixés par certaines conventions maritimes. En représailles, depuis les années 1970, la marine étasunienne effectuait régulièrement des exercices militaires dans cette zone. Ces opérations s’intensifient avec l’arrivée de Reagan au pouvoir. Ce 19 août sont lancés des exercices de très grande ampleur, auxquels participe pour la première fois un porte-avions de classe Nimitz. A la frontière de la « ligne de la mort », des escadrons de chasseurs se croisent dangereusement, et deux chasseurs libyens sont descendus par des F14 tomcats. Suite à cette opération, la Libye accuse les États-Unis de terrorisme international.
Pour noircir la réputation de Kadhafi, à la même époque, la CIA multiplie les fausses révélations (voir l’article de Hersch) pour lui forger une réputation de chef du terrorisme mondial.
Le 6 décembre 1981, l’attaché à la défense de l’ambassade des EU à Paris est assassiné. Le lendemain, Reagan déclare avoir la preuve de la culpabilité de la Libye et l’accuse d’être le chef du terrorisme mondial. Le 11, il demande aux 1500 ressortissants étasuniens présents sur place de quitter le sol libyen
En mars 1982, les États-Unis décrètent un embargo sur les exportations de pétrole brut.
En octobre 1984, ils accusent la Libye d’avoir posé des champs de mines dans la mer rouge.
Le 3 novembre 1985 le Washington Post rapporte que Reagan a autorisé une opération secrète visant à déstabiliser le régime de Kadhafi.
Hersch rapporte que pendant toutes ces années, divers plans sont imaginés pour renverser Kadhafi.
Le 27 décembre 1985 des attentats coordonnées sur Rome et Vienne font 19 morts (dont 5 étasuniens) et 110 blessés, les États-Unis accusent le groupe d’Abu Nidal (dont on sait à présent qu’il était contrôlé par le Mossad) et une assistance financière de la Libye.
En janvier 1986 les États-Unis gèlent une partie des avoirs Libyens à l’étranger.
Le 24 et le 25 mars 1986, l’armée étasunienne organise le plus vaste exercice militaire jamais mené à la frontière de la ligne de la mort. Pas moins de trois porte-avions, escortés de 30 navires de guerre y participent. La 6ème flotte attaque 4 navires de guerre libyens et coule deux d’entre eux. Des batteries SAM sont également bombardées. La Libye ne contre attaque pas.
L’attentat de la discothèque la Belle survient 10 jours plus tard le 5 avril, et la campagne de bombardement de la Libye 20 jours plus tard.
Au moment où l’événement se produit, en conséquence, les États-Unis ont multiplié depuis des années les provocations et les déclarations belliqueuses envers la Libye (pour encore plus de détails consulter ce lien). Imaginons un seul instant si des navires libyens faisaient régulièrement des exercices militaires dans le golfe du Mexique en face de la Nouvelle Orléans, et prenaient un malin plaisir à frôler ou franchir la ligne des eaux territoriales étasuniennes. Les États-Unis lui déclareraient immédiatement la guerre et anéantiraient dans l’instant la flotte téméraire. Il est à noter que la convention réglant la distance des eaux territoriales à 12 miles, dont la première version date de 1982, n’a jamais été ratifiée par les États-Unis, et qu’il est impossible de s’approcher (et encore moins de faire des exercices militaires) à 12 miles des côtes étasuniennes. Par ailleurs, les six mois précédant le bombardement sont marqués par une recrudescence des initiatives étasuniennes hostiles à la Libye, à chaque fois qu’un attentat se produit en Europe, comme le double attentat des aéroports de Vienne et de Rome fin 1985, les États-Unis (sans avancer de preuve) cherchent à le mettre sur le dos de la Libye de Kadhafi.
Si l’on considère par ailleurs, qu’il était fréquent pendant ces années que les services de renseignement favorisent la diffusion de fausses informations sur Kadhafi et certaines de ses actions, de manière à provoquer des casus belli, ou rendre acceptables les tentatives d’assassinats à son endroit, il n’est pas du tout impensable que des agents de la CIA aient participé au montage d’un attentat terroriste sous fausse bannière dans une discothèque de Berlin-ouest. Hypothèse d’autant plus plausible, que, comme on le voit, les États-Unis avaient infiniment plus d’intérêt à monter un attentat sous fausse-bannière qui serait imputé à la Libye, que celle-ci n’en avait à tuer des soldats étasuniens dans une discothèque de Berlin-ouest. Du reste, comme nous le verrons un peu plus loin, tout indique que les informations sur lesquelles se basèrent Reagan et Thatcher pour bombarder la Libye et tenter d’assassiner Kadhafi ressortissaient à de la manipulation.
Actualisation (2018) : Pour entrer encore plus en profondeur et en détails dans le contexte historique de cet attentat et de son conséquences, je recommande la lecture de l’ouvrage de Patrick Mbeko, « Objectif Kadhafi », aux éditions de la Libre-Pensée (2016), et je renvoie à cette conférence publique filmée de l’auteur le 31 octobre 2016.
Passons maintenant à l’enquête, qui s’ouvre 4 ans après les faits.
Ici prend fin la première partie de cette étude sur l’attentat terroriste de la Belle. La semaine prochaine, nous entrerons dans le détail de l’enquête qui s’ouvre en Allemagne en 1990, sous la direction du controversé Detlev Mehlis.
François Belliot
Notes
1Cette affaire est trop complexe pour être développée dans cet article. En quelques mots, voici ce qu’a dit Richard Brenneke, « le plus haut responsable en charge des fonds que la CIA réservait à ce type d’opérations », à Gordon Thomas : « L’argent des armes vendues aux Iraniens était utilisé pour acheter de la drogue en Amérique du sud. La cocaïne était transportée par bateau jusqu’aux États-Unis pour y être vendue à la mafia. L’argent était ensuite utilisé pour vendre des armes aux Contras ». (histoire secrète du Mossad, p 604)
2Expression de Mckinder désignant l’ensemble géographique formé par l’Afrique, l’Asie, l’Europe, et quelques îles voisines comme le Japon ou le Royaume Uni. Cet ensemble peut-être qualifié d' »l’île du monde » en ce que c’est le plus gros ensemble continental sur une planète recouverte aux neuf dixièmes par les océans.
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